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Le " retour forcé " des roumains en Roumanie, depuis 2007

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par Audrey Guitton
Université de Poitiers - Master migrations internationales 2011
  

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2) L'empirisme de terrain

a) S'entretenir en plusieurs langues

Lors du premier entretien réalisé, nous avons conversé en roumain. Pour ma compréhension, Mh. a parfois dû se répéter ou parler plus lentement. Il est donc envisageable que Mh n'ait pas exprimé tout ce qu'elle voulait en une heure. Il est également fort probable que je n'aie pas relevé certains éléments signifiants, au cours de l'entretien. J'ai pris la liberté de traduire cet entretien en français.

Lors des entretiens en anglais et en français, les acteurs s'exprimaient dans un langue étrangère. Parfois, ils n'ont pas utilisé le mot juste. Parfois, la tournure de leurs phrases était incorrecte. Je me suis permise de corriger certaines erreurs, lors de la retranscription. Toutefois, j'ai taché de rester fidèle au sens que les acteurs avaient donné à leurs propos.

b) L'absence de l'OFII et des migrants

Avant mon départ en Roumanie, j'avais adressé deux courriers à l'OFII, sollicitant des entretiens. L'un était destiné à la direction territoriale de l'OFII de Poitiers. L'autre était adressé au siège de Paris, dans le but d'obtenir un rendez-vous avec le représentant de l'OFII à Bucarest.

Aucune réponse ne m'a été retournée et sur place, l'OFII de Bucarest n'a pas accepté de me rencontrer.

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Les migrants roumains ayant bénéficié des ARH sont quasi exclusivement des Roms. Toutefois, il est très délicat de tenter d'identifier les Roms en Roumanie. En effet, peu d'entre eux sont inscrits sur les listes électorales. De plus, lors d'une brève rencontre, une personne rom préfèrera se présenter comme « non-rom ».49 Ensuite, il faut identifier les Roms ayant migré en France, puis ceux ayant reçu des ARH. Cette entreprise s'avère très compliquée et son succès n'est pas assuré.

C'est pourquoi j'espérais pouvoir obtenir des contacts de migrants ayant été reconduits, dans le cadre d'ARH, par l'intermédiaire des ONG conventionnées par l'OFII pour prendre en charge leur réinsertion. Trois de ces quatre ONG ont refusé de me rencontrer. La présidente de Generatie Tanara, avec laquelle je me suis entretenue, n'a pas accepté de me communiquer ses contacts. M.P. n'a pas, non plus, consenti à me révéler combien de migrants avaient été reconduits par l'OFII, dans le comté de Timis.

Les anciens membres de Parudimos qui avaient travaillé avec des migrants à l'étude de faisabilité d'un projet de réinsertion, n'ont plus de contacts avec ces personnes. Ils supposent qu'ils sont repartis en France. En effet, une grosse majorité des migrants repartent en France assez rapidement. Différentes sources expliquent que 75 à 90 % des migrants reconduits par l'OFII seraient repartis.50

Tous ces éléments m'ont conduite à me demander en quoi le manque de cohérence politique du « programme de retour » mis en place pour les Roumains, favorise non seulement la circulation des populations, mais participe à masquer la réalité sociale de cette migration, empêchant une gestion appropriée de ce phénomène migratoire ?

Pour répondre à cette question, dans une première partie, j'axerai ma réflexion sur le manque de cohérence politique de ces programmes. En effet, ils incluent des acteurs très hétérogènes, sans réelle coopération entre eux. Ces différents acteurs ont des conceptions bien différentes de l'action sociale, des programmes de retour humanitaire et des aides à la réinsertion. De plus, l'absence de réinsertion favorise la mobilité des migrants.

Dans une seconde partie, je montrerai comment le manque de coopération entre les différents acteurs, conduit à une méconnaissance des communautés migrantes et de leur phénomène migratoire.

Enfin, je mettrai en avant, dans une troisième partie, les tentatives de gestion des mobilités des Roms. J'expliquerai en quoi, et pourquoi, ces tentatives ne sont pas appropriées aux

49 Fleck G., Florea I., Kiss D., Rughinis C., Come closer. Inclusion and exclusion of Roma in present day Romanian Society, Human dynamics, Bucharest, 2008, p. 10.

50 Annexe 1 : extraits d'entretiens.

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communautés qu'elles ciblent.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus