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Problématique du crédit au secteur privé face au défis de la croissance économique en Centrafrique

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par André BONDA
Université de Bangui - Maitrise en science économique 2009
  

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2.2 La Revue de la littérature empirique

Les principales études économétriques cherchant à étudier l'impact des systèmes financiers sur la croissance économique proviennent des travaux précurseurs de Goldsmith (1969), Mac Kinnon et Shaw (1973)32. Leur problématique cherchait à mesurer les conséquences en termes de croissance politique de répressions financières mise en place après les différents conflits mondiaux et la crise des années 30. Les secteurs financiers accèdent la croissance économique et améliorent les performances d'une économie en facilitant le développement de capitaux vers les secteurs les plus productifs. Pour Mac Kinnon, l'essor des marchés financiers et l'approfondissement de l'intermédiation aident le développement économique, en opposition à la situation où les investisseurs sont contraints de s'autofinancer intégralement. Une bonne politique économique constituerait donc à favoriser l'approfondissement financier et certainement pas à contraindre le développement des activités de l'intermédiation.

2.2.1 L'Approfondissement financier et croissance économique

Les liens entre l'approfondissement financier et croissance économique ont fait l'objet de nombreux travaux empiriques dans les années récentes ; tout investisseur est principalement confronté à 2 types de risques : un risque de liquidité et un risque individuel. Le 1er est lié à l'incertitude concernant la conversion d'un actif financier en moyen d'échange. Cette transformation est plus difficile lorsqu'il existe des asymétries d'information ou des coûts de transaction. L'existence d'un marché financier peut réduire l'importance de ces imperfections de marché, réduire le risque de liquidité et favoriser ainsi le développement de la sphère réelle. En effet les projets dans les rendements les plus élevés nécessitent souvent une immobilisation longue du capital. Or ceci n'est pas compatible avec les intérêts de l'épargnant. En l'absence de système financier, les risques de liquidité peuvent inciter les agents à financer les projets moins rentables mais qui requièrent une immobilisation courte des fonds. En revanche la présence d'une banque qui transforme les ressources courtes (dépôts) en emploi long (crédit) ou des instruments financiers en investissements longs ou illiquides favorisait la réduction du risque de liquidité.

L'idée selon laquelle l'approfondissement financier a un impact sur la croissance du fait d'une meilleure mobilisation de l'épargne à la foi domestique et externe se retrouve souvent dans la littérature. En l'absence du système financier, les agents en seront réduits à s'autofinancer leurs projets d'investissements. Ainsi comme l'épargne constitue un préalable à tout investissement et que l'accumulation du capital est l'origine de la croissance, il est nécessaire que le développement des structures financières destinées à faciliter la constitution de l'épargne financière. Pour Mac Kinnon, comme pour Shaw, le développement de la sphère financière constitue donc une condition nécessaire au développement économique33. On peut compléter cette information en ajoutant que la collectent de l'épargne sur une grand échelle induit des coûts de transaction difficilement supportables par un seul individu. Dans

32 Voir Ramona Jimborean «La croissance économique et le développement financier : cas des pays d'Europe orientale ».p.68.

33 J.C Barthélemy et A. Varoudakis : « Politique de développement financier et croissance économique » p.32.

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ces conditions la mobilisation de l'épargne est facilitée par la mise en place du système financier.

Certaines études étudient directement la corrélation entre approfondissement financier et croissance économique ; lorsqu'on se borne à une analyse de ce type, le lien mis en évidence est souvent très fort. Spears (1992)34 obtient une corrélation proche de 1 entre l'approfondissement financier et croissance dans 9 des 10 pays africains qui composent son échantillon. Malheureusement l'absence de la prise en compte d'autres variables peut laisser un problème d'identification et donne une surévaluation de l'impact du développement financier sur la croissance de la sphère réelle. C'est pourquoi la plupart des études postérieures intègrent d'autres variables inspirées des modèles traditionnels de croissance ou des théories de la croissance endogène, de manière à contrôler la relation entre l'approfondissement financier et la croissance et utilisent des panels (plusieurs pays sur plusieurs périodes). Les résultats sont alors beaucoup plus mitigés. Lorsqu'on traite de grands échantillons comprenant les pays en développement de divers continents un impact des variables d'approfondissement financier est généralement obtenu. King et Lévine (1995)35 mettent ainsi en évidence un impact du ratio « actifs liquide du secteur financier/PIB » significatif au seuil de 5 %.

Ces auteurs ont validés par une analyse de panel l'idée suivent laquelle l'impact de l'approfondissement financier sur la croissance ne se manifeste qu'à partir d'un certain seuil (M2/PIB au moins égal à 36,5 %). Or la plupart des pays africains ont des ratios M2/PIB inférieurs à ce seuil. Mais la recherche empirique a mis parallèlement en oeuvre une démarche très différente, fondée sur l'analyse statistique de causalité.

Un des premiers travaux utilisant l'analyse de causalité est l'article de Jung (1986), effectué sur 56 pays, industrialisés ou en développement. En ce qui concerne les pays en développement, l'analyse de la causalité unidirectionnelle montre que 24 pays présentent une causalité allant du financier au réel contre 14 en sens inverse. L'analyse de Patrick semble donc globalement validée, mais de façon non systématique. Les variables utilisées sont d'une part la croissance économique (PIB réel/habitants) et d'autre part diverses variables d'approfondissement financier :

- ratio M2 / PIB ;

- ratio quasi-monnaie/M2, variable destiné à rendre compte des progrès de l'intermédiation financière dans la mesure où c'est au travers de la croissance des dépôts à terme et l'épargne ;

- l'encours nominal de crédits au secteur privé ; - l'encours réel de crédit par habitants.

34 Kangni Kpodar « Développement financier, instabilité financière et croissance économique : implication pour la réduction de la pauvreté ». p : 54.

35 Voir Ramona Jimborean « La croissance économique et le développement financier : cas des pays d'Europe orientale ».p.34.

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