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Problématique du crédit au secteur privé face au défis de la croissance économique en Centrafrique

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par André BONDA
Université de Bangui - Maitrise en science économique 2009
  

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1.3 La Situation macroéconomique du crédit au secteur privé en Afrique subsaharienne

Le retard de développement des systèmes financiers d'Afrique sub-saharienne par rapport à ceux de la plupart des pays émergents est un phénomène sur lequel la littérature économique s'accorde largement. Seuls quelques rares pays, comme l'Afrique du Sud et l'Ile Maurice, font figure d'exception9. Des progrès importants ont été accomplis au cours des 10 dernières années et ceci a contribué à stimuler la croissance économique dans les pays d'Afrique sub-saharienne. Depuis 2000, la majorité de ces pays ont vu leurs crédits accordés au secteur privé croître plus rapidement que le PIB. Cette tendance encourageante est soutenue par une inflation en baisse dans la plupart des pays africains, ainsi qu'une dynamique de libération

7 «Régulation de systèmes financiers et croissance » (OCDE),2006.

8 La dette est ce que doit le débiteur à son créancier.

9 www.imf.org « perspectives de l'économie d'Afrique subsaharienne »

8

des taux d'intérêts et des marchés de devises qui a donné aux banques plus de flexibilité pour mobiliser et allouer des financements aux emprunteurs solvable.

Malgré ces résultats pourtant encourageants, le ratio crédit au secteur privé sur le PIB demeure relativement bas en Afrique sub-saharienne.

Tableau n° 1: Le crédit accordés par les banques au secteur privé par rapport au PIB en pourcentage.

Pays

2000

2007

Pays

2000

2007

Angola

1,2

7,9

Guinée

3,5

6,2

Bénin

10,9

17,6

Guinée biseau

7,2

4,9

Botswana

12,5

17,9

Kenya

25,2

25,3

Burkina Faso

10,9

16,8

Lesotho

13,9

9

Burundi

17,2

20,1

Madagascar

8,1

9

Cameroun

7,8

8,9

Malawi

4,6

6,2

Cap vert

38,1

44,5

Mali

15

17,2

Centrafrique République

4,3

6,4

Maurice

56,7

76,7

Tchad

3,5

2,7

Mozambique

1,5

1,2

Comores

8,4

5,7

Namibie

42,3

55,6

Congo République

Démocratique

0,7

2,8

Niger

4,6

8,8

Congo République du

5,8

2,4

Rwanda

9,5

10,2

Cote d'ivoire

15

14,7

Nigeria

109

18,3

Guinée Equatoriale

2,7

2,5

Sao tomé & principe

4,2

27,1

Erythrée

26,5

24,6

Sénégal

16,5

21,8

Ethiopie

17,9

17,3

Seychelles

15,4

314

Gabon

8,3

10,2

Afrique du sud

64,5

75,3

Gambie

11,5

14,9

Tanzanie

3,9

12,4

Ghana

1,2

16,8

Togo

16

18,8

Source : Fonds Monétaire International (FMI).

Dans la majorité des pays y compris ceux ayant connu une forte croissance sur la dernière décennie, la part des crédits accordés par les banques au secteur privé n'a pas dépassé 20% du PIB en 2007. En outre, la plupart des pays qui n'appartiennent pas à cette catégorie, restent en général proches de ce ratio puisque cette part y atteint au maximum 25 %. Seuls les Seychelles (35 %), le Cap Vert et la Namibie (environ 50 %), ainsi que l'île Maurice et l'Afrique du sud (plus de 75 %) affichent des ratios comparables à ceux des pays en développement. Dans les pays d'Amérique latine et d'Asie, le Brésil, le Costa Rica, la Colombie, le Mexique, l'Inde et Sri Lanka, les ratios ont progressé très rapidement pour atteindre le seuil des 40 %

9

(en 2007) dans la majorité des cas. Les pays d'Europe centrale et orientale où ce ratio était également faible au début de la décennie ont connu une explosion de crédits qui ont ainsi généralement dépassé les 40 % du PIB. Ainsi, même si l'on observe une amélioration de l'intermédiation en Afrique, force est de constater que les avancées dans le domaine ont été beaucoup plus rapides que dans le reste du monde. Les analyses sur les moyens de développer l'intermédiation financière en Afrique, afin d'améliorer l'accès au crédit, notamment pour les Petite et moyenne entreprises (PME), ne manquent pas.

Au cours des 10 dernières années, les pays africains ont mis en oeuvre d'importantes réformes visant à améliorer l'environnement juridique, administratif et judiciaire dans ces domaines. Mais les progrès ont été inégaux. Les normes comptables se sont améliorées dans de nombreux pays, renforçant ainsi la transparence financière. La création d'un marché obligataire régional dans les pays de l'Union Economique et Monétaire d'Afrique de l'Ouest (UEMOA) et la naissance d'un marché similaire dans les pays de la Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC) ont également aidé à mobiliser des financements à long terme. Dans la mesure où les marchés obligataires sont limités, les banques de développement régional telles que BOAD au sein de l'UEMOA, la BDEAC dans la région CEMAC, ainsi que certaines banques de développement publiques locales, jouent un rôle majeur dans l'octroi de financement à long terme. Néanmoins, certains facteurs non économiques peuvent malheureusement parfois influencer l'allocation de crédit par ces institutions, ce qui limite leur impact. Les principes de la micro finance, selon lesquelles les groupes d'emprunteurs sont coresponsables du remboursement des prêts de chacun, peuvent favoriser l'accès au crédit au système ou les contrats sont rarement respectés. Le faible montant du crédit constitue la principale limite de la micro finance. Pourtant, dans un certain nombre de pays le Sénégal et le Bénin, les principaux réseaux de la micro finance sont parvenus à ce refinancer auprès des banques et ont ainsi pu augmenter le montant de leurs prêts.

En conclusion l'amélioration de l'accès au crédit en Afrique sub-saharienne demeure un processus long et difficile, mais les expériences traversées par d'autres régions du monde montrent que les obstacles peuvent être surmontés, à condition de mettre en oeuvre les reformes indispensables pour faire évaluer l'environnement de crédit. Il s'agit notamment d'améliorer la circulation de l'information, de mettre en place des normes comptables appropriées, de diversifier les produits de crédits, de perfectionner les mécanismes de recouvrement de créances d'exercer des sûretés et de renforcer les incitations au respect des contrats.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius