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Analyse socioéconomique de la commercialisation des noix de cajou dans les communes de Bantè et Savalou au Bénin

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par Oniankitan Grégoire AGAI
Université d'Abomey- Calavi, faculté des sciences agronomiques - Diplôme d'ingénieur agronome 2004
  

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2.1.2.6 Commercialisation et système de commercialisation

Ø Commercialisation

La commercialisation des produits agricoles peut se définir comme l'accomplissement de toutes les activités commerciales s'exerçant dans le mouvement des biens et la prestation des services depuis le point initial de la production agricole jusqu'au stade ultime où les produits arrivent entre les mains du consommateur (Kohls, 1961).

Fanou Kloubou (1994), en reprenant Sherman et al. (1987), définit la commercialisation comme l'ensemble des activités économiques permettant de transférer un bien ou un service des producteurs aux consommateurs.

Dans notre cas, nous entendons par commercialisation, l'ensemble des activités commerciales qui s'exercent dans le transfert des produits agricoles bruts depuis les producteurs jusqu'aux exportateurs ou aux unités locales de transformation, qu'elles soient artisanales ou industrielles.

Ø Système de commercialisation

Le système peut être défini comme un appareil ou dispositif formé d'éléments agencés de façon cohérente pour assurer une fonction bien définie. Le système de commercialisation comprend non seulement les flux des produits, la gamme des agents, mais aussi les différentes fonctions de chaque agent pour assurer le transfert du produit. Ce transfert qui n'est pas automatique exige la mise en oeuvre des moyens de transport et d'infrastructures de stockage. Dans ce sens, le système de commercialisation recouvre tous les aspects de la distribution et de la redistribution des produits.

On définit comme fonctions de commercialisation, les différentes opérations qui permettent de fournir en des lieux et des temps requis, aux demandeurs, les produits dont ils ont besoin. On distingue préférentiellement trois catégories de fonctions :

- les fonctions d'échange : Elle regroupent la collecte et la distribution du produit. La collecte concerne l'acquisition des produits auprès des producteurs ainsi que leur emballage. La distribution a rapport à l'acheminement des produits rassemblés vers de nouveaux acquéreurs ;

- les fonctions de facilité : Elles concernent la normalisation, la provision de l'information et la prise de risque. La normalisation est la définition d'un système de classification des produits suivant certains critères de qualité, de forme et de quantité afin de faciliter leur commercialisation ;

- les fonctions physiques: Il s'agit des fonctions de transport, de stockage et de transformation.

L'accomplissement de ces différentes fonctions engendre des sacrifices, des efforts et donc des coûts à la fois quantitatifs et qualitatifs. Mais il peut également fournir à d'autres acteurs, des devises et générer ainsi des revenus substantiels.

Ø Importance de la commercialisation des produits agricoles

La commercialisation est une activité dont l'importance a été reconnue par plusieurs auteurs. En général, à mesure qu'un pays se développe, le « secteur des services » de son économie s'étend par rapport au « secteur de la production primaire ». Les ressources totales consacrées à la commercialisation des produits agricoles tendent à augmenter plus rapidement que les ressources allouées à la production de ces produits. Cette tendance s'affirme quand un pays commence à passer de l'économie de subsistance à l'économie de marché ou économie monétaire (Abott, 1987).

Or, le développement agricole, comme celui de l'économie en général, doit être fondé sur une division du travail en fonctions spécialisées, et la croissance de l'économie reflète cette spécialisation. Cette spécialisation doit être progressivement associée à l'expansion du système de commercialisation et de son aptitude à transmettre les denrées d'une région et d'une collectivité à l'autre.

Le développement économique élève les revenus et permet donc de diversifier le régime alimentaire. Dans ce contexte, le système de commercialisation doit s'élargir de façon à fournir une plus grande variété d'aliments.

Un système efficace de commercialisation ne sert pas seulement de lien entre le producteur et le consommateur, il apporte aussi une contribution active et positive au développement. Les entreprises commerciales s'emploient à accroître leur chiffre d'affaires et leurs ventes, et les efforts qu'ils déploient en ce sens stimulent l'activité économique dans le secteur de la production comme dans celui des services. C'est ainsi qu'en épousant l'idée de Stiglitz (1989), Loy et Wichern (2000) affirment que la croissance économique des pays les moins avancés n'est pas principalement liée au manque du capital physique ou humain, mais plutôt à un manque d'efficacité du fonctionnement de leur marché.

Un bon réseau commercial stimule la consommation, contribue aussi à accroître la production en cherchant des disponibilités supplémentaires.

Si le système de prix fonctionne convenablement, il incite à satisfaire de plus en plus la demande (des consommateurs) en ce qui concerne le type, la qualité et le délai de livraison. Ainsi, la production s'adapte à la demande en réagissant « aux signaux de prix » émis par le système de commercialisation.

Akinwumi (1986) avance que la commercialisation des produits agricoles génère trois utilités principales :

- l'utilité du lieu (Place utility) : Elle est créée lorsque les produits sont déplacés du lieu de production vers les lieux où ils sont recherchés. Elle inclut donc le transport et la distribution spatiale du produit ;

- l'utilité du temps (Time utility) : Les produits sont stockés pendant une période et rendus disponibles pendant plusieurs semaines ou mois ;

- l'utilité de la forme (Form utility) : Les produits sont traités ou transformés en de nouveaux produits pour tenir compte des goûts et des préférences des consommateurs.

Selon Singbo (2000), mis à part le fait que la commercialisation permet de stimuler la recherche sur les techniques de conservation et de préparation de divers types d'aliments pour satisfaire aux différents goûts des consommateurs, elle a un impact sur l'économie nationale : elle stimule le développement des industries agroalimentaires, crée de nouvelles opportunités de génération de revenus.

Il paraît donc indispensable de multiplier les recherches sur le système de commercialisation des produits agricoles afin d'identifier les moyens et les éléments d'une politique agricole adéquate étant donné que les connaissances sur les logiques, les spécificités de chaque zone et les dynamiques actuelles de ce système demeurent encore très limitées (Adégbidi, 1996).

Ø Effectivité et efficacité du système de commercialisation

L'effectivité de la commercialisation examine surtout la manière dont les fonctions d'échange, de facilité et les fonctions physiques sont assurées dans la chaîne de commercialisation (Adégbidi, 1996).

Un marché est efficace si les prix pratiqués reflètent fidèlement toutes les informations disponibles. Dans ce cas, tout changement de prix sera perçu comme la conséquence de nouvelles informations. Singbo (2000) attire notre attention sur Kohls et Uhl (1985) pour qui l'efficacité de la commercialisation est définie comme la maximisation du ratio input/output. Les outputs se réfèrent aux satisfactions procurées par les services rendus par le système de commercialisation. Les inputs ont plutôt rapport aux différentes ressources (capital, travail, gestion) utilisées pour faire fonctionner le système de commercialisation.

De ce fait, un système de commercialisation est efficace si le total des coûts d'opération est minimisé. On peut donc dire qu'un système de commercialisation entièrement efficace est celui qui conduit les biens des producteurs aux consommateurs aux plus bas prix possibles et en concordance avec la fourniture des services désirés par les producteurs et les consommateurs (Abbot, 1985).

On distingue deux types d'efficacité : l'efficacité technique et l'efficacité économique :

L'efficacité technique concerne la compétence avec laquelle les opérations sont réalisées sur le marché. Pour être donc techniquement efficace, un système de commercialisation devrait utiliser au maximum la meilleure technologie pour chaque opération commerciale (stockage, emballage, transport, etc.) et ceci, à des coûts réduits.

L'efficacité économique vise l'obtention du maximum de résultats donnés avec le minimum de ressources. Et pour être économiquement efficace, un système de commercialisation devrait utiliser des méthodes performantes afin de rendre les opérations plus profitables à moindre coût.

En se fondant sur Von Oppen et Raju (1982), Singbo (2000) avance que l'efficacité de la commercialisation peut se mesurer de deux manières :

- l'efficacité des prix : Elle est mesurée en terme de corrélation des changements de prix du même produit sur différents marchés. Ces corrélations constituent des puissants indicateurs du degré d'intégration entre les marchés dans le temps et dans l'espace. La mesure de corrélation permet donc de déterminer le degré avec lequel deux ou plusieurs marchés sont conjointement influencés par les phénomènes affectant l'offre et la demande ;

- l'efficacité opérationnelle : Elle est évaluée en terme de coûts et marges de commercialisation.

Selon le même auteur, les travaux de Langyintno (1999) amènent à dire que la mesure des coûts et des marges de commercialisation permet d'évaluer le degré d'efficacité du système commercial. C'est cette dernière mesure que nous avons utilisée dans cette étude.

Selon Fenn (1979), lorsque le système de commercialisation est efficace, non seulement il permet aux demandeurs des produits de les obtenir, mais aussi il apporte une contribution active au développement.

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