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La "vie de nuit " dans la ville de Ngaoundéré au Cameroun de 1952 à  2009

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par Nicolas OWONA NDOUNDA
Université de Ngaoundéré Cameroun - Master en histoire 2009
  

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La Syrie va passer entre les mains de plusieurs puissances étrangères : les Mamelouks (1303-1516), les Turcs ottomans (de 1516 à 1916), et enfin les Français à partir de 1916 avec les accords secrets entre Français et Anglais, accords de Sykes-Picot, qui situent la Syrie à l'intérieur de la zone d'influence française. Les soldats du général Gouraud, face à l'hostilité de l'émir Fayçal, entre dans la ville de Damas le 25 juillet 1920, avec comme argument de poids, le mandat de la Société Des Nations145(*).

C'est avec cette annexion que les problèmes de la Syrie moderne commencent véritablement. Les premières années de l'occupation française furent assez calmes. Mais, dès 1925, éclate la révolte du Djebel Druze, conduite par le Sultan pacha Al-Attrache, et qui peu à peu s'étend à tout le pays. Elle a pour principales causes l'opposition des dignitaires au mandat, et l'absence d'institutions réellement représentatives du haut-commissariat. Cette révolte conduira aux bombardements de Damas par deux fois, en octobre 1925 et en mai 1926146(*).

En 1930, l'assemblée constituante est dissoute et le haut-commissaire donne, de sa propre autorité une constitution à la Syrie. Toute activité parlementaire est indéfiniment suspendue en 1934147(*). Cette attitude essentiellement répressive de la France entraînera de fortes émigrations, et le début de la deuxième guerre mondiale en 1939, n'arrangera pas les choses. C'est ainsi que commence la première vague de migration des levantins en 1940 vers Ngaoundéré. L'histoire du Liban est plus ou moins liée à celle de la Syrie. Mais c'est surtout la guerre avec Israël en 1948 qui entraînera l'exode des Libanais. Dès 1975, de nouveaux syro-libanais arrivent à Ngaoundéré, motivés par la guerre civile qui sévit dans cette zone148(*).

Les principales familles libanaises que l'on peut recenser dans la ville de Ngaoundéré sont : Omaïs, Kairy, Nassif, Fayed, Zattar, Dabadji, Damien. Si elles s'installent avec femmes et enfants, elles investissent dans le commerce d'objets divers, dans l'exploitation forestière et aurifère, dans le transport des marchandises et dans les boulangeries.

7. L'électrification de la ville

L'électrification de la ville représente un instant important dans l'évolution de la vie de nuit. Il est vrai qu'au moment de l'installation des premiers réseaux électriques dans la ville par la société E.D.C. (Électricité Du Cameroun) en 1968149(*), seuls quelques quartiers stratégiques du point de vue sécuritaire étaient alimentés. Il s'agissait de l'axe allant de l'aéroport au Centre Commercial (pour la facilitation des transmissions des communications aux PTT), la station de distribution d'eau, le Petit Séminaire (en raison des châteaux d'eau qui alimentent la ville) en passant par le quartier fonctionnaire et administratif, par la suite l'ouverture de la gare ferroviaire en 1974 permettra aussi l'installation des câbles électriques dans cette zone150(*). Aujourd'hui encore, on peut reconnaître les premiers poteaux électriques qui ont été installés dans la ville de Ngaoundéré par le fait qu'ils sont en béton. Les poteaux en bois sont plus récents et relèvent des travaux effectués par la SO.N.EL. (Société Nationale d'Électricité), qui arrive à Ngaoundéré en 1974151(*).

En effet, avec l'E.D.C., la ville n'était pas assez éclairée. Seuls les lieux stratégiques tel que nous venons de le montrer sont éclairés, et même l'É.P. (Éclairage Public) n'existe que dans ces quartiers-là. Il faut préciser que l'alimentation électrique de la ville est assurée avant 1974 par deux centrales thermiques (groupes électrogènes), qui fonctionnaient au gasoil. Elles furent installées dans la station électrique située sur l'axe de l'aéroport en passant par le Collège de Mazenod. Celles-ci représentaient un véritable gouffre d'argent puisqu'il fallait plusieurs personnes pour l'entretien, l'achat du carburant, des pièces de rechange, de l'huile de moteur, n'était pas à négliger non plus. C'est en 1993 que la SO.N.EL. se connecte à la station de Lagdo. Le barrage hydroélectrique permet d'alimenter la ville avec 110 kilovolts, de manière plus économique et plus efficace152(*).

La vie de nuit connaît de réels bouleversements avec l'arrivée de l'électricité. En effet, malgré la difficulté à s'alimenter en électricité, certains quartiers populaires tels que Baladji seront connectés au réseau électrique. Ce qui permettra l'ouverture en 1976 de la première boîte de nuit de la ville, le Babouka. Cependant, le nombre de bars est loin d'être ce qu'il est aujourd'hui. C'est justement à partir de 1993 avec la connexion au barrage hydroélectrique de Lagdo, que les choses vont s'accélérer. Dans l'échantillon des bars que nous avons étudié, la plupart ont ouvert dans cette décennie. Nous pouvons ainsi citer le Gaduuru Bar, le Pentagone, tous deux au quartier Burkina ; le bar Mbambé à Socaret, le New Satellite, Belle Époque, Chez Sheriff, au quartier Onaref. Tous ces débits de boissons sont situés hors du Centre Commercial, où on retrouve des snacks bars plus anciens à l'instar de La Plazza.

La vulgarisation de l'électricité et de l'É.P. permettent une plus grande facilité de déplacement. Il faut noter que, même si c'est l'obscurité qui donne envie de sortir, lorsqu'elle est trop dense, elle fait peur et limite les mouvements. Les années 2000, le périmètre de couverture de l'É.P. est augmenté, ce qui facilite aussi la création d'autres petits métiers tels que le taxiphone, les salons de coiffure, les discothèques, les cybercafés, etc. Ainsi, plus de gens veulent sortir de nuit, surtout les jeunes.

Malgré tout, certains quartiers restent mal éclairés. En effet, il est difficile de faire installer l'E.P. dans toutes les artères de la ville. Pour un seul point de lampadaire, il faut comptait environs 300 000 f.cfa153(*). Ajoutons à cette somme, celles de l'entretien et des factures, qui sont à la charge de celui qui fait installer le lampadaire. La Communauté Urbaine de Ngaoundéré qui doit s'en charger est elle-même incapable d'y arriver en raison du manque de moyens financiers. Pour des lampadaires qui fonctionnent de 18h à 6h, il faut compter plusieurs millions de francs de facture à la fin du mois, si toute la ville devait être alimentée. Notre informateur, sans donner de date précise, nous rappelle que l'É.P. a été interrompu à Ngaoundéré pendant à peu près 3 ou 4 ans pour cause de factures impayées154(*).

Nous pouvons donc comprendre que, l'arrivée de l'électricité dans la ville a eu un impact décisif dans la vie de nuit à travers la multiplication des bars et la facilitation des métiers du bord de rue (restaurants de trottoir, taxiphone...). Mais, elle a aussi localisé la criminalité, qui est plus accentuée dans les zones peu éclairées de la ville. Pour cela, certains points d'É.P. sont souvent vandalisés pour laisser le champ libre aux criminels. Ce problème de vandalisme s'ajoute donc au manque de moyens financiers pour le payement des factures et l'entretien systématique du réseau électrique.

8. Impact des immigrés sur la vie traditionnelle

* 145 Ibid., p.174

* 146 Ibid., p.174

* 147Le million, L'encyclopédie de tous les pays du monde, 1973,1974, p.174

* 148 Lamine, M., 2004, p.39

* 149 Entretien avec Agbor Andock Daniel, le 15 octobre 2009 à Ngaoundéré.

* 150 Entretien avec Agbor Andock Daniel, le 15 octobre 2009 à Ngaoundéré.

* 151 Entretien avec Agbor Andock Daniel, le 15 octobre 2009 à Ngaoundéré.

* 152 Entretien avec Agbor Andock Daniel, le 15 octobre 2009 à Ngaoundéré.

* 153Entretien avec Agbor Andock Daniel, le 15 octobre 2009 à Ngaoundéré.

* 154Hamadou Adama, 2004, p. 29.

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