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La "vie de nuit " dans la ville de Ngaoundéré au Cameroun de 1952 à  2009

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par Nicolas OWONA NDOUNDA
Université de Ngaoundéré Cameroun - Master en histoire 2009
  

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III. CADRE GÉOGRAPHIQUE

Ngaoundéré est une ville du Cameroun, chef-lieu de la région de l'Adamaoua. La ville se situe au nord de la région sur le plateau de l'Adamaoua. C'est un carrefour important du commerce régional puisque c'est un passage obligé du transport routier entre les villes du Sud du pays et les villes du Nord jusqu'au Tchad. Elle est la ville terminus du train. Ngaoundéré se démarque par un mont sur lequel est assis un rocher arrondi, ce qui fait dire aux populations qu'elle est le nombril de l'Adamaoua.

C'est par le décret N°83/390 du 22 août 1983 que Ngaoundéré devient le chef-lieu de la nouvelle province de l'Adamaoua. Le 12 novembre 2008, le décret N°2008/376 fait de cette ville le chef-lieu de la région de l'Adamaoua. Enfin, le 17 janvier 2008, la communauté urbaine de Ngaoundéré est créée.

Les Peuls constituent le groupe ethnique le plus important, ayant comme langue le fulfulde (prononcé en français foulfoulde). Ce peuple est présent dans toute l'Afrique de l'Ouest, au Cameroun, au Tchad, au Soudan, et un peu en République Centrafricaine, au Congo et plus rarement en République Démocratique du Congo.

En effet, c'est un peuple qui a vécu essentiellement de l'élevage jusqu'aux conquêtes coloniales de la fin du XXe siècle. À ce moment-là, ils avaient déjà fondé deux grands empires : l'empire peul du Macina et l'empire peul de Sokoto. La localité de Ngaoundéré est organisée en lamidat. Il existe donc :

Toute une "structure gouvernementale" au sein du lamidat et, à la tête duquel se trouve un chef suprême, un lamido, voire un "chef d'État musulman". « Tel qu'on peut le constater, le lamidat est un Etat au sens fort du terme ». Le lamido préside aux destinées des populations de son unité de commandement. Il est le souverain. Le chef politico-religieux de l'ensemble de la communauté. Il est assisté dans ses hautes et prestigieuses fonctions par un conseil de notables dénommé faada ou fada.22(*)

Ngaoundéré est ainsi sous la tutelle d'un Lamido, dont le premier fut Ardo Ndjobdi. Cette ville est sous une forte influence islamique, ce qui impose un type de mentalités conservatrices, susceptibles d'influencer la vie de nuit.

Le climat est presque tempéré puisque cette zone de savane arborée est située en hauteur. Les variations de températures sont plutôt importantes en saison sèche. Le climat comprend principalement deux saisons : une saison sèche et une saison pluvieuse. La saison sèche est marquée par un vent sec venant du Nord (l'harmattan), qui se transforme en un vent sec et chaud. Quand à la saison des pluies, elle est marquée par des pluies parfois violentes et discontinues. Cette saison constitue l'un des problèmes majeurs des travailleurs de nuit. En effet, les pluies sont ici très abondantes et installent un climat très froid qui obligent les populations à rester chez elles. Les activités de la nuit connaissent donc un certain ralentissement.

C'est en 1884 que les Allemands signent avec les chefs duala le traité de protectorat qui fait du Kamerun un territoire sous domination allemande. Mais la progression à l'intérieur de ce territoire se fait doucement. Ainsi, c'est en 1901 qu'ils font la conquête de la cité de Ngaoundéré. Dès lors, elle devient, avec la démolition de la barrière qui la fortifiait, une ville ouverte au monde et à toutes les influences. Mais, à ce moment-là, les traditions ici ne sont pas véritablement bousculées en ce qui concerne la vie de nuit. Il faut attendre l'arrivée des Français en 1915 et la perte de l'influence du pouvoir traditionnel qui s'en suit, pour assister à ces changements.

En 1952, les premiers changements de la vie de nuit dans la ville s'opérent véritablement. Ils sont consécutifs à la création du quartier Baladji. Ce quartier est créé grâce aux premiers "immigrés" bamiléké qui s'installent dans la ville, motivés par la curiosité de découvrir les terres d'origine des personnes avec lesquelles ils font des échanges depuis longtemps et par la volonté d'étendre leur zone de commerce23(*).

Photo 1: Groupe de jeunes regardant un match télévisé sur la terrasse

Du bar Le Fhalimar au quartier Joli Soir.

Cliché : Owona, le 23 août 2009.

La population de la ville de Ngaoundéré n'a cessé d'augmenter depuis 1952. Le 1er Recensement Général de la Population et de l'Habitat (R.G.P.H.) de 1976 estimait la population à 38 800 âmes. Le 2e R.G.P.H. de 1987, à 78 000 et les projections pour l'année 2007 à 190 000 (marge d'erreurs possiblement grande en l'absence de résultats du 3è R.G.P.H. de 2005)24(*). Il faut remarquer que cette population est assez jeune et désoeuvrée.

* 22 Tassou, A, "Autorité traditionnelles et urbanisation au Nord-Cameroun : Cas de la ville de Mokolo", article en ligne : www.apsatnet.org/africaworkshops/media/tassou20%andré.PDF consulté le 8 novembre 2009.

* 23 Kemfang, H., 1998, p.7.

* 24I.N.S., 1er Recensement Général de la Population et de l'Habitat (R.G.P.H.) de 1976 et le 2e R.G.P.H. de 1987.

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