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La "vie de nuit " dans la ville de Ngaoundéré au Cameroun de 1952 à  2009

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par Nicolas OWONA NDOUNDA
Université de Ngaoundéré Cameroun - Master en histoire 2009
  

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La ville du Caire quant à elle, se situe sur la rive Est du Nil ainsi que sur quelques îles adjacentes, dans le Nord de l'Égypte, symbolisant le sud où la rivière quitte la vallée limitrophe au désert pour se diviser en deux bras dans la basse région du delta du Nil. La plus ancienne partie de la ville se trouve à l'Est du fleuve. La ville s'est peu à peu déployée vers l'Ouest, englobant les terres cultivables autour du Nil. Ces quartiers Ouest, bâtis sur le modèle de la ville de Paris par Ismaïl le Magnifique au milieu du XIXe siècle, sont caractérisés par de larges boulevards, des jardins publics et de nombreux espaces ouverts. La vieille ville à l'Est est très différente : sa croissance plus hasardeuse qu'ordonnée en a fait un endroit riche de petites ruelles et de vieux habitats surpeuplés. Alors que le Caire de l'Ouest concentre les bâtiments officiels et une architecture moderne, la moitié Est se révèle, quant à elle, riche de centaines de vieilles mosquées, véritable patrimoine historique31(*).

Ainsi on croirait, en entrant dans une ville musulmane, voir deux villes distinctes : l'une traditionnelle et l'autre moderne. Tout compte fait, cette expulsion des "immigrés, loin de les mettre à l'écart, les galvanise au contraire. Très vite, on retrouve d'autres groupes ethniques dans ce nouveau quartier : Bamoun, Gbaya, Dii, Mbum-Baba, Tchadiens, Centrafricains, Maka, Béti...C'est par la délibération N°179/52 du 24 octobre 1952, rendue exécutoire par l'arrêté N°78 du 3 janvier 1953, que Baïladji est classé domaine de l'État. Finalement, c'est en 1964 que le nom Baladji est officiellement attribué au quartier32(*).

On peut donc aisément dire que la création du quartier Baladji est un fait décisif dans les mutations que connaît la nuit d'aujourd'hui à Ngaoundéré. Pour mieux comprendre cette évolution, il est logique d'analyser les raisons de la création de ce quartier en 1952, au-delà des idées arrêtées qui pourraient très facilement n'y voir qu'un fait de rejet culturel. Nous prenons pour limite 2009, année pendant laquelle cette étude est menée, afin de mettre en exergue la situation actuelle de la vie de nuit dans la ville de Ngaoundéré.

V. INTÉRÊT DE LA RECHERCHE

IV. 1. Intérêts académique et scientifique

De prime abord notre travail, est d'ordre académique dans la mesure où il est présenté en vue de l'obtention du diplôme de Master's d'histoire. Il trouve son intérêt scientifique dans le fait qu'il relève de la sociohistoire. En effet, l'originalité de la sociohistoire repose sur la combinaison des "principes fondateurs" de l'histoire et de la sociologie. Relevons que nous assistons à une multiplication, depuis quelques années, de recherches estampillées « sociohistoire ». Mais la diversité des chercheurs et des travaux se déclarant proches de ce courant a rendu nécessaire une tentative d'unification et de définition33(*).

Fondée dès l'origine comme discipline distincte de l'histoire, la sociologie s'est vue enfermée dans l'étude des états actuels des mouvements et des phénomènes sociaux. En effet, cette dernière procède par l'observation de terrain, entretiens ou statistiques qui réduisent la société à un ensemble de faits contemporains et qui conduisent à des explications de type interactionniste. Ainsi, la sociologie historique d'Élias tente de replacer les phénomènes sociaux dans leur épaisseur historique, pour faire apparaître les différents contextes dans lesquels ils se sont développés et avec lesquels ils entretiennent un rapport permanent.

La sociologie historique n'est pas une branche de l'histoire, c'est-à-dire l'étude sociologique d'une époque passée : elle est toujours à la fois comparative et transhistorique. Elle considère que les formes passées de la société ne disparaissent pas avec leurs époques, mais que, comme dans la langue, elles restent contenues et actualisées dans leurs formes présentes. Moins portée vers l'étude d'archives que l'histoire et vers l'étude de terrain que la sociologie, elle recourt plutôt à de vastes analyses documentaires ou bibliographiques pour mettre en place de larges enquêtes comparatives.

La sociohistoire est aussi différente de l'histoire sociale d'un Christophe Charle qui, elle, s'intéresse à l'histoire de la société ou d'une de ses composantes. Et enfin de la micro-histoire d'Alain Corbin, qui se place aussi sous le double patronage de l'histoire et de la sociologie.

De l'histoire, la sociohistoire reprend la méthode critique telle qu'elle a été fixée à la fin du XIXe siècle, c'est-à-dire l'étude des "traces" laissées par le passé (archives notamment) afin de retrouver, derrière, les individus en chair et en os. La sociohistoire construit ses questionnements à partir du monde contemporain. Elle a pour vocation de comprendre le monde contemporain, et pour cela se tourne vers le passé, d'où l'importance accordée à la genèse des phénomènes.

De la sociologie, la sociohistoire reprend la démarche de déconstruction des entités collectives (l'État, les entreprises, les classes sociales, etc.) pour retrouver le lien social. Comme le sociologue, le sociohistorien analyse le lien social en termes de relation de pouvoir, et s'intéresse surtout à la transformation historique de ces relations de pouvoir (domination comme solidarité) par le développement des "relations à distance" (relations médiatisées par des objets, par opposition aux "relations de face-à-face"). Une fois ce cadre théorique clarifié, la sociohistoire emprunte donc des concepts au sociologue ou à l'historien afin de résoudre un problème empirique précis.

Ce travail aborde aussi l'anthropologie historique. Elle se définit comme «l'étude de l'évolution des sociétés humaines en fonction de leurs composantes biologiques.34(*)» Parmi les domaines qu'elle aborde, nous pouvons citer les rites et les croyances, le culturel et le politique. En recherchant la manière à laquelle la vie de nuit a évolué au regard du contexte social de la ville de Ngaoundéré, il s'agit ici de relever l'impact social d'une religion, l'islam, qui, dès son implantation dans le Grand-Nord du Cameroun, est très rapidement devenu psychologiquement dominant et socio-politiquement influent. Mais, cette influence a considérablement baissé avec la colonisation et les conséquences qui ont suivi, tant sur le plan culturel que politique.

IV.2. Intérêt économique 

Notre travail étudiera aussi la question de l'apport économique de la nuit. Grâce à ses activités, elle est un véritable socle sur lequel le "jour" prend appui. Nous montrerons donc quelle est l'importance de la nuit dans les interactions sociales. Nous nous attellerons à mettre en exergue la spécificité des métiers de la nuit et à expliquer le pourquoi de leur existence justement pendant cette période. Avec près de 90,4% des actifs camerounais travaillant dans le secteur informel, et 92,5% de la population de Ngaoundéré y exerçant35(*), il apparaît à l'observation que la plupart de ces activités informelles se déroulent de nuit.

IV. 3. Intérêt culturel

Nous étudions la société de Ngaoundéré et ses populations, tant "autochtones" qu'"immigrées". Cette étude prend donc en compte les cultures, les religions, les traditions et les moeurs en général. Nous ne négligeons pas le fait que la vie dans une région est toujours le reflet de l'ensemble des croyances qui la caractérisent. La vie tout court, et celle que nous nous proposons d'étudier, à savoir celle de la nuit, revêt toujours une considération différente d'une région à l'autre. Nous faisons donc une comparaison entre la considération que les premières populations de la ville de Ngaoundéré ont de la nuit et celle des populations qui s'y sont installées pendant et après la colonisation. D'autre part, c'est cette considération qui conditionne la manière de vivre la nuit. Examiner comment la conception de la nuit a évolué d'une époque à l'autre représente notre intérêt culturel.

* 31 www.wikipedia.fr consulté le 04 novembre 2009.

* 32 Kemfang, 1998, p.8

* 33 Lire Noiriel, G., 2006, Introduction à la socio-histoire, La découverte, Paris/France, p. 22.

* 34 "Anthropologie historique" Microsoft® Encarta® 2006

* 35 I.N.S., 2005, Enquête sur l'Emploi et le Secteur Informel (E.E.S.I.)

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