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Certification de gestion durable des forêts et efficacité socioéconomique des entreprises du secteur dans le bassin du Congo. Cas du Cameroun

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par Jonas NGOUHOUO POUFOUN
Université de Yaoundé 2  - Diplôme d'études approfondies/ Master II en sciences économiques 2008
  

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II.2 : certification forestière : un outil d'organisation industrielle et de performance

Dans l'approche traditionnelle du comportement des firmes en général et de celle du secteur forestier en particulier, il a toujours été difficile de poursuivre simultanément les objectifs de compétitivité économique et d'efficience sociale ; le premier ayant toujours dominé le second. Dans la sous-section précédente, nous avons élaboré les relations théoriques entre la certification et l'efficacité(ou la responsabilité) sociale des entreprises forestières certifiées. Dans cette section, nous élaborerons les liens entre certification et performances financières des entreprises engagées dans le processus tout en présentant la certification comme un instrument qui permet de concilier performance financière et valeurs sociales. Le paradigme S-C-P (Structure-Comportement-Performance) (II.2.1) constitue un cadre pertinent pour comprendre cette logique de compatibilité que suscite la certification. Pour parvenir à ces relations, il convient de construire un modèle S-C-P augmenté de la certification ou de la normalisation (II.2.2)

II.2.1 : paradigme S-C-P traditionnel

L'analyse du fonctionnement du marché de bois et des produits forestiers en général, suivant la triptyque S-C-P nécessite un certains nombre d'éléments fondamentaux tels que les conditions de base (soit l'environnement physique, légal et économique dans lequel le marché fonctionne), les variables de structure du marché (nombre de vendeurs et d'acheteurs, les différentes destinations du bois tropical, la différentiation du produit bois qui marque une distinction entre le bois légal et le bois illégal, les barrières à l'entrée, la structure des coûts...), de comportement stratégique des gestionnaires forestiers, et les variables d'efficience.

Généralement, la structure du marché influence la nature de la compétition et la formation du prix à l'intérieur du marché; le comportement du marché se trouve dans les modèles de comportement utilisés par les entreprises afin de s'adapter au marché. Le paradigme Structures - Comportement - Performances a fait l'objet d'une controverse articulée autour de deux courants de la pensée économique.


· D'une part, le "courant structuraliste", construit par MASON et J. BAIN. MASON postule, à la fin des années 30, que les structures de marché déterminent le comportement des firmes et J. BAIN quand à lui, explique que, dans tous les secteurs, (y compris le secteur forestier), ce sont les conditions de concurrence, analysées à partir des barrières à l'entrée des secteurs qui expliquent le comportement des firmes qui à leur tour, expliquent les performances. Plus tard, MASON formule l'hypothèse centrale du modèle. Pour lui, les performances des firmes sont le résultat d'une chaîne causale univoque partant des structures pour arriver aux performances par l'intermédiaire des comportements suivant le chaîne StructuresComportementPerformance. La performance est ainsi le résultat économique de la structure et du comportement de l'entreprise (GOOSSENS, 1994; LUTZ, 1994). La performance réalisée par les gestionnaires forestiers d'après ce courant structurel, relève de la structure de l'industrie forestière et de leur comportement.


· D'autre part, le "courant comportementaliste" ou les behavioristes présenté par F. Scherer, D. HAY, D. MORRIS, W. ADAMS, J. B. DIRLAM qui, ne mettant pas en cause l'effet des structures sur les performances, préfèrent insister davantage sur l'effet des choix stratégiques sur la détermination des niveaux de performances et sur les possibilités de modification des structures de l'industrie.

Ce second courant s'est construit sous la base des critiques faites au premier, Notamment, l'univocité de la relation causale Structure-Comportement-Performance (relation unidirectionnelle et déterministe). Selon la Nouvelle Economie Industrielle (TIROLE, 1993), la Structure n'est plus une donnée, ce sont les stratégies (Comportement) de firmes rationnelles qui "construisent" les structures de marché. Suivant cette école, les entreprises du secteur forestier et celles des autres secteurs, dans leur comportement stratégique, cherchent à modifier les structures de marché (exclusion des firmes rivales, dissuasion à l'entrée, etc.) pour acquérir un pouvoir de marché plus accru. L'école de Chicago (DEMSETZ, 1973) estime pour sa part que la relation entre structure et performance doit être inversée. Grâce à un comportement plus efficient, certaines firmes obtiennent des meilleures performances et croissent au détriment de leurs concurrents ayant fait des choix technologiques, managériaux, ou encore organisationnels, moins pertinents. Une sélection naturelle élimine donc les firmes les moins efficaces et concoure à un mouvement de concentration du secteur. Il convient donc d'accepter une relation à double sens liant la structure, le comportement et la performance (SCHERER, 1951) suivant la figure 2.3

Fig. 2.3 :° « structure-comportement-performance »

 

Source : SCHERER F.M., ROSS D. (1990)

Le secteur forestier constitue un exemple type de marché imparfait et déséquilibré. Il est difficile d'établir des liens entre les éléments de la structure, du comportement et de la performance suivant l'optique traditionnelle pour plusieurs raisons dont :

- non seulement, l'incertitude et l'imperfection de l'information n'ont pas été prises en compte, le modèle étant d'une inspiration néoclassique et donc basé sur certaines hypothèses de concurrence parfaite ;

- mais aussi, l'incidence de la performance (efficacité supérieure) sur la structure de marché suivant le second courant est traduite par la concentration des entreprises. Pourtant, l'attribution des concessions est faite par les pouvoirs publiques qui, copropriétaires des forêts (avec les populations locales), restent hostiles aux politiques et pratiques anticoncurrentielles.

La certification forestière vient lever cette équivoque. Elle constitue désormais telle que démontré dans la sous-section précédente un outil d'information, de perfection de marché, et surtout un instrument d'organisation industrielle génératrice d'une plus grande performance pour les entreprises du secteur.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand