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Certification de gestion durable des forêts et efficacité socioéconomique des entreprises du secteur dans le bassin du Congo. Cas du Cameroun

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par Jonas NGOUHOUO POUFOUN
Université de Yaoundé 2  - Diplôme d'études approfondies/ Master II en sciences économiques 2008
  

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II.2.2 : Certification et performances économique: une illustration via le modèle «S-C-P augmenté»

Le modèle de synthèse S - C - P traditionnel des courants de Chicago et de Harvard établit une double causalité (non plus une relation univoque) entre les composantes du modèle. La certification (normalisation) suppose l'existence d'une triple responsabilité supplémentaire. Notamment, la responsabilité sociale, environnementale, et la viabilité économique. En plus du fait que chacun de ces éléments renforce les composantes du modèle de synthèse traditionnel et donc les relations traditionnelles (flèches bleues de la figure 2.4 ci dessous), ces éléments constituent chacun une source d'indicateurs de performance pour l'entreprise (Voir flèches vertes)

PESQUEUX et MARTOLY (1995), perçoivent la performance financière d'une entreprise sous l'angle de la productivité comme l'aptitude de l'entreprise à créer plus de richesses tout en utilisant proportionnellement moins de facteurs de production. Pour de nombreux auteurs, la performance des entreprises s'appuie souvent sur des critères de taux de croissance du chiffre d'affaires, de taux de rentabilité économique, l'excédent brut d'exploitation sur chiffre d'affaires et le taux de rentabilité financière, tous fondés sur des informations comptables (BARDCH, 1997). SCHERER (1980), HARRISON et al. (1975), et SCARBOROUGH et KYDD (1992) classifient les critères de performance en critères économiques (efficacité dans la formation du prix et allocation des ressources) et non-économiques. L'efficacité économique correspond à l'efficacité technique, l'efficacité opérationnelle et l'efficacité d'échange. Les critères de performance non-économique se réfèrent au contexte du développement durable, à l'efficacité sociétale qui met en commun l'environnemental et le sociale. La performance ne se réduit plus à l'impératif de «produire plus, plus vite et à moindre coût » (Inconnu, 1990)52(*) La normalisation en générale et la certification forestière en particulier viennent, confirmer cette assertion en à travers ces dimensions sociétales (sociale environnementale).

Fig. 2.4 : Modèle S-C-P augmenté de la certification

CONDITIONS DE BASE (OFFRE ET DEMANDE)

OFFRE : Main d'oeuvre, capitaux, technologies, Produit de qualité aux charges fixes importantes composées principalement des coûts salariaux et de certification; Structure des coûts (économies d'envergure), Cadre législatif et réglementaire (Fiscalité favorable ou non à l'investissement en foresterie). DEMANDE : déterminants socio-économiques, Conditions de commercialisation (qualité de produits, ...), circuit de distribution, sensibilité des clients...

CERTIFICATION FORESTIERE

1) Responsabilité, efficacité sociale Up-grading des employés

2) responsabilité environnementale et écologique, Durabilité

3) Viabilité économique R & D, Changement de technologie

PERFORMANCES, rentabilité,

4- Production Qualité, croissance des parts du marché, Premium, Notoriété, Rentabilité Productivité, recettes, Profit et Croissance externe (Efficience de la production ; coopération)

3-Rendements marginaux croissants du facteur capital, Economie de dimension, Progrès technique, compétitivité, efficacité d'échelles, efficacité technique.

2-Pérennité des ressources, pérennité de l'exploitation

1-Efficacité marginal du facteur travail en hausse, efficacité allocative, division du travail

STRUCTURE DE MARCHE

· Nombre de vendeurs et d'acheteurs

· Outil de différenciation du produit Bois légal, Barrière à l'entrée, structure de coûts

· Nouveaux marchés, Nouvelles possibilité de commercialisation, (fidélisation de la clientèle)

· Responsabilité des clients Incitations Disposition à payer croissante

COMPORTEMENT DE L'ENTREPRISE

· Mode d'organisation, Outil de gestion interne

· Une véritable culture d'entreprise

· Stratégies de production Légitimité organisationnelle, prix,

· manière de produire et de vendre

Source : construit par l'auteur à partir de SCHERER F.M., ROSS D. (1990)

a) Dimensions sociétales de la certification, nouvelle sources d'indicateurs de performance

Les efforts de gestion durable des forêts menés par les entreprises supposent en plus de la viabilité économique, une sécurité sociale ainsi qu'une durabilité environnementale écologique et « biologique ».

Généralement, le concept sécurité sociale garantit aux travailleurs et à leurs familles des prestations sociales en cas de maladie, d'accident du travail, de décès, de maternité, d'invalidité, et un revenu de remplacement, ainsi que des formations d'accompagnement et de perfectionnement qui viennent les mettre en confiance. Les différentes formations viennent développer les compétences et prendre en compte leur opinion tout en leur donnant le pouvoir d'agir avec autorité. L'employé peut désormais s'impliquer de plus en plus aux décisions et aux activités de l'entreprise, se fixer des objectifs professionnels et se donner des moyens pour les atteindre. Il ressent un certain « Up-grading » qui l'amène à se considérer comme l'employé le plus à l'aise. De plus en plus engagé, il se sent davantage responsable et trouve sa satisfaction dans un travail de qualité.

En assurant une division du travail, la certification forestière améliore les pratiques de gestion (redéfinit les tâches, clarifie les objectifs ...). Non seulement, l'utilisation de la main d'oeuvre devient de plus en plus rationnelle, mais elle est à son tour davantage disposée à travailler. La certification affecte ainsi l'efficacité marginale du facteur travail à la hausse et par là même les performances de l'entreprise.

La responsabilité environnementale et écologique et « biologique » quant-à elle, est matérialisée par une pratique de gestion à faible impact environnemental ; qui assure la conservation de la bonne qualité de l'environnement, la conservation de la diversité biologique, la pérennité ou la durabilité. Cette pérennité garantit par conséquent une pérennité de l'exploitation et donc une performance à long terme.

Pour ce qui est de la responsabilité économique, la certification exige l'abandon des équipements (Machines) désuet(e)s pour de nouveaux. Ce changement de technologie en se faisant dans l'optique de renforcer la sécurité des employés induit par là même une croissance des rendements marginaux du facteur capital (efficacité technique). L'entreprise connait désormais des économies de dimensions (efficacité d'échelles). Elle observe par conséquent un déplacement de sa frontière d'efficience productive vers le haut ainsi qu'un regain de compétitivité.

De ce qui précède, nous pouvons conclure sans nous tromper que la responsabilité sociétale garantie par la certification (normalisation) de l'entreprise forestière est source d'indicateurs de performance.

b) Liens entre certification et les composantes du modèle S-C-P

La certification forestière a des vertus qui renforcent directement la structure de marché du bois, le comportement des entreprises qui à leurs tours, agissent sur la performance suivant les relations traditionnelles du modèle.

ü Elle affecte la structure et la taille de marché à travers plusieurs fonctions.

En effet, elle permet de distinguer le bois légal du bois illégal, constitue une motivation de fierté et de bien être du client qui désormais se sent de plus en plus responsable dans sa consommation. Ainsi, à prix égal, le bois légal l'emporte sur le bois illégal; et le client pourrait même débourser un peu plus pour le produit certifié. Elle constitue un Instrument de différenciation du produit. Elle sécurise les parts de marché des entreprises « citoyennes », crée de nouveaux segments de la demande (marchés publics/marchés sensibles). Elle constitue une barrière à l'entrée et influence la concurrence interentreprises. Elle réduit voire abroge progressivement l'accès à un grand nombre de marchés aux entreprises réticentes à la certification et accroît les possibilités de commercialisation ainsi que la compétitivité des entreprises citoyennes.

ü Elle affecte le comportement de l'entreprise

La certification forestière constitue une véritable culture d'entreprise, un mode d'organisation et un outil de gestion interne. Etant donné qu'elle suppose des responsabilités supplémentaires à assumer quotidiennement, elle peut être considérée comme un phénomène au coeur du comportement des entreprises. En plus d'une légitimité organisationnelle, elle amène l'entreprise à définir de nouveaux couples (Quantités, prix). Et devient désormais une nouvelle manière de produire et de vendre.

L'obtention et la conservation du certificat par une entreprise, en informant sur la qualité des biens et services produits, lui garantit (et défend) une (son) image de marque, accroît le taux de pénétration dans la zone de chalandise et génère un « premium ». La certification renforce par conséquent la performance commerciale. Telle que vue dans la sous-section précédente, la certification est une source d'information pour le marché. Elle explique une efficacité du système de marché en réduisant les imperfections de la concurrence. Elle garantit une réaction de plus en plus rationnelle aux paramètres de marché. La certification forestière constitue au final un outil de management stratégique qui stimule l'engagement des salariés (levier d'effort) ( Marion Marchal, 2006), crée et renforce les indicateurs de performance. Toutefois, il convient de préciser que le bénéfice de la certification en matière de compétitivité et de « prémium » sera d'autant plus considérable que le marché restera imparfait. Les premiers bénéficiaires seront clairement les premiers à s'être engagés sur ce créneau. L'imperfection dans ce contexte convenant à une situation où seulement une poignée d'entreprises accède à la certification, dans un marché parfait, la certification n'expliquera les performances qu'à travers la variation des rendements des facteurs de production (capital et travail) et la durabilité de la gestion.

* 52 http://www.bettermanagement.com/topic/subject.aspx?f=11&s=16

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway