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Identité et appartenance: temps et comput anthropologique chez R. E. Mutuza Kabe

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par Jean Francis Photios KIPAMBALA MVUDI
Université de Kinshasa RDC - Doctorat en philosophie 2012
  

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§2. Historicisme chez Mutuza et définition démographique positive des minorités ethniques

« Ne voyez-vous pas, dit Cicéron, quelle belle tâche c'est pour l'orateur que d'écrire l'histoire ? Peut-être même n'y en a-t-il point d'autre qui demande plus d'abondance rapide et de variété dans le style. Et pourtant je ne trouve nulle part que les rhéteurs en aient fait l'objet de préceptes spéciaux. Ces préceptes, aussi bien, sont en évidence, sous nos yeux. Qui ne sait que la première loi du genre est de ne rien oser dire de faux ? la seconde, d'oser dire tout ce qui est vrai ? d'éviter, en écrivant, jusqu'au moindre soupçon de faveur ou de haine ? Oui, voilà les fondements de l'histoire, et il n'est personne qui les ignore. » (Cicéron, De oratores)

Dans le cadre de la sociopsychologie, pouvons-nous admettre que le fait d'appartenir à un groupement minoritaire est une condition favorable ou même nécessaire ? Nous avons vu à la première partie que s'il existe un lien entre la philosophie de l'histoire de Mutuza et ses conceptions de la société et de la politique, c'est bien son rejet de l'historicisme. Sans ce lien-là, ses remarques en passant sur le bon ou le mauvais gouvernement, la politique de ses moyens, l'égalité, la justice sociale, la liberté et sa protection, pourraient facilement être prises pour les opinions ad hoc de n'importe quel citoyen profane, bien intentionné et progressiste, dont les années de formation s'étendraient de la Grande dépression au premier Etat-providence et à l'économie mixte.

C'est dans son deuxième chapitre intitulé Idéologie Hima-Tutsi et la crise dans les pays des Grands Lacs que Mutuza ouvre la voie vers sa croyance en un historicisme estampillé. Il l'affirme sans réserve : « Pour savoir où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient, dit une sagesse de nos pères »(594(*)). Mutuza se réfère à Aristote : « c'est en considérant les choses dans leur origine qu'on en obtient l'intelligence »(595(*)).

Là se pose un problème d'interprétation. Mutuza fait un mauvais jeu dans son emprunt à Aristote. Celui-ci est dans l'ontologie, alors que lui, Mutuza, est dans la philosophie pratique, dans la « sociologie ». Il traite la question comme si un cumulatif d'information emmagasinée constitue le fondement de la résolution des conflits. Il est entrainé sur le terrain d'un pragmatisme dont le mythe Hima-Tutsi donne une prédication.

Le pragmatisme est une attitude (d'une personne) qui privilégie l'action pratique, l'adaptation au réel et la recherche de l'efficacité, plutôt que des considérations théoriques ou idéales et, c'est un réalisme. C'est la doctrine philosophique développée au XIXe siècle par les philosophes américains Charles Sanders Peirce, William James, puis John Dewey, George Mead et Clarence Lewis qui affirme que le critère de vérité d'une proposition est son utilité pratique, que le but de la pensée est de guider l'action et que la conséquence d'une idée est plus importante que son origine.

Le pragmatisme est la première philosophie américaine à avoir été développée de façon autonome. Il s'oppose à toute spéculation sur des questions qui n'ont pas d'application pratique et donc en particulier à la métaphysique. Il considère que la vérité est relative à une époque historique, au lieu et au but de la recherche, et que la valeur est aussi inhérente aux moyens qu'aux fins.

Ses ténors affirment que la solution aux véritables problèmes philosophiques viendra des méthodes empiriques issues des sciences, essentiellement de l'observation et de la déduction. Le critère de la vérité énoncé par Peirce fait intervenir celui de sa signification : « Comprendre un énoncé, c'est savoir ce qu'il en est, s'il est vrai. » Ces affirmations servirent de base au positivisme logique.

Le philosophe américain John Dewey fit évoluer le pragmatisme vers l'instrumentalisme, qui pousse le critère de la vérité jusqu'à être une « assertivité garantie », définie par James dans les termes suivants : « Le vrai consiste simplement dans ce qu'il est avantageux pour la pensée » (le Pragmatisme, 1907). Aujourd'hui, Hilary Putnam et Richard Rorty sont les principaux représentants américains du pragmatisme. Ce dernier, dans les Conséquences du pragmatisme (1982), oppose la voie philosophique ouverte par Platon et Kant à tous ceux, qui, comme Wittgenstein et Dewey, mais aussi comme Foucault et Derrida, nient la possibilité de dire quelque chose de recevable sur les concepts normatifs issus de la tradition philosophique, comme la vérité, la rationalité, la morale. Pour Rorty, il s'agit d'abandonner les vérités qui n'ont pas été « payantes ».

Le pragmatisme fut l'approche dominante de la philosophie aux États-Unis dès le début du XXe siècle et continue de régner de nos jours sur la pensée américaine. Charles Sanders Peirce formule une théorie pragmatique de la connaissance, pour laquelle le sens d'un concept réside dans les prédictions que rend possibles son usage et qui sont vérifiables par l'expérience future.

À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, l'idéologie positiviste légaliste est sérieusement remise en cause par le jeu cumulé de plusieurs facteurs. Il apparaît ainsi que les premières codifications, loin de couvrir tous les problèmes susceptibles de survenir dans la vie sociale, doivent nécessairement être interprétées et adaptées assez largement par les juges saisis de litiges de nouveaux types, apparus, par exemple, avec l'industrialisation massive. Ce constat est dressé sans concession par François Gény qui prône la « libre recherche scientifique » du droit, et non plus l'application servile de textes législatifs créés en d'autres temps pour d'autres besoins.

En outre, le mythe du législateur omniscient et rationnel, qui sous-tendait l'idéologie des codifications napoléonienne et germanique, est contesté par ceux, de plus en plus nombreux, qui estiment que la société produit spontanément des normes juridiques qui n'attendent pas l'État pour exister, et qui vont même jusqu'à contredire le droit de l'État. Ce type de thèse est notamment défendu, en Allemagne, par les partisans de l'école du « libre droit » née sous l'impulsion de l'historien du droit Kantorowicz et surtout du sociologue du droit Ehrlich, qui est à l'origine directe de ce mouvement de pensée.

La réaction au positivisme légaliste n'est cependant pas antipositiviste en elle-même. Comme leurs prédécesseurs, les auteurs contestataires partagent, et même développent à l'extrême, la thèse de la relativité du droit et des valeurs, au point parfois d'aboutir à certains excès en légitimant ou en acceptant de façon assez cynique le pouvoir quasiment incontrôlé du juge. Aussi le positivisme sociologique ne devait-il finalement qu'être un moment réactif, destiné surtout à tempérer les excès du légalisme et à favoriser l'émergence de théories moins polémiques.

Kelsen s'est attaché, au milieu du XXe siècle, à faire de la théorie du droit une véritable science, dépourvue de toute-arrière-pensée idéologique. Ce faisant, il en est arrivé à décrire le système juridique comme une pyramide de normes au sommet de laquelle se trouve la norme fondamentale, justifiant toutes les autres. On a pu reprocher à Kelsen un normativisme froid. Dans la Théorie pure du droit, l'hypothèse du conflit de normes illustre son raisonnement.

Le milieu du XXe siècle est marqué par sa théorie confinée dans Théorie pure du droit, 1962. Dans la lignée des premiers courants positivistes, Kelsen entreprend de mener jusqu'à son ultime conséquence la caractérisation du droit par référence à ses seuls éléments formels, indépendamment de son contenu. C'est ainsi que Kelsen en vient à affirmer que tout système juridique peut être défini comme un ensemble hiérarchisé de normes ayant en propre d'attacher à un certain état de fait une conséquence donnée. Par exemple, est une norme juridique la norme qui attache une sanction particulière au fait de tuer un homme. De même, est juridique la norme qui impose à une cour d'appel d'annuler le jugement rendu par un tribunal inférieur en violation de la loi. Dans la perspective kelsénienne, le caractère juridique d'une norme ne peut donc être compris en observant le contenu de la norme en question ; il résulte, bien plutôt, de sa structure et du fait que son édiction a eu lieu conformément à la hiérarchie du système juridique dans son ensemble.

Le caractère très abstrait des théories kelséniennes a souvent été dénoncé. La faiblesse de la théorie réside, notamment, dans son incapacité à expliquer comment la norme juridique suprême (la Constitution, par exemple) en vient à posséder un caractère juridique, puisqu'il n'existe aucune norme juridique de niveau supérieur conformément à laquelle la Constitution a été posée. Aussi certains estiment-ils raisonnable de réintroduire, dans la description des systèmes juridiques, le constat de la fondation sociale de l'obligation juridique.

À cet égard, la tentative la plus stimulante est sans doute celle de Hart, auteur en 1961 d'un célèbre ouvrage intitulé The Concept of Law (le Concept de droit). L'auteur, s'appuyant sur la réflexion philosophique, mais aussi sur l'anthropologie et la sociologie, défend l'idée que tout système juridique peut être défini comme l'articulation de règles de nature différente : les règles « primaires », qui imposent aux sujets de droit certaines obligations (ne pas tuer, respecter les promesses que l'on a souscrites, etc.) et les règles « secondaires », qui permettent notamment de reconnaître et de changer les règles primaires. Dans la perspective de Hart, qui s'inscrit en faux contre Kelsen, la norme juridique de niveau suprême ne peut cependant être « reconnue » autrement que par l'observation, c'est-à-dire par le constat que les membres d'une société donnée se considèrent comme liés par cette norme ultime. Il y a là un pragmatisme qui est tout à l'honneur de l'auteur. Reste à savoir si le positivisme ne peut être contesté, précisément pour cette raison.

Le positivisme juridique a toujours été et sera vraisemblablement toujours critiqué par ceux qui, d'une façon ou d'une autre, récusent la possibilité de définir le droit sans faire référence à une justice absolue, à des valeurs transcendantes. Pour ceux-là, le positivisme est insupportable, car il donne un soubassement théorique à l'affirmation que les lois nazies étaient du droit, et légitime indirectement les actes accomplis par les subordonnés des autorités les plus infâmes. Il est d'ailleurs symptomatique de constater qu'au lendemain de la Seconde Guerre « mondiale », certains éminents positivistes ont opéré un complet revirement par rapport aux thèses qu'ils défendaient par le passé. Ainsi, le positivisme pose de façon ultime la question de l'intrusion des valeurs, non dans le contenu du droit, mais dans la définition même du droit. Et cette définition implique un domaine précis des différentes fonctions.

Ces différentes étapes qui président à l'étude d'une fonction sont l'établissement de son domaine de définition et de ses propriétés, le calcul des limites aux points remarquables, l'étude de sa continuité et de sa dérivabilité, la recherche d'asymptotes et sa représentation graphique. On se placera ici dans un repère cartésien (xOy). Mais Mutuza se situe dans l'aspect social. Descartes, lui, agit en solipsiste, niant l'existence du monde extérieur. Comment la fonction peut-elle être comprise sans le cogito ?

Contrairement à Descartes, Locke insiste sur la nécessité de se passer de considérations a priori : il n'y a pas de principes innés (contre Descartes et les métaphysiciens), et seule l'expérience empirique doit être prise en compte. Dans son quatrième livre où il traite de la vérité, John Locke dit qu'elle est seulement affaire de mots et de discours, et la réalité intéresse les sens. Pour pallier les insuffisances de nos possibilités de connaître la réalité, nous pouvons essayer d'employer dans nos discours la notion de choses « probables », faute de mieux.

C'est avec John Locke que l'étude sociale d'une fonction f d'un ensemble A vers un ensemble B peut être comprise. Pour aborder l'étude de cette fonction, il faut avant tout déterminer son ensemble de définition Df, sous-ensemble de A pour lequel la fonction est toujours définie. On peut alors dire que la fonction est une application de son ensemble de définition vers l'ensemble d'arrivée B. Le domaine de définition de f correspond aux valeurs de x pour lesquelles f(x) est défini. Par exemple, le domaine de définition de la fonction f, qui à tout réel x associe f(x) = 1/[x(x - 2)], est Df =   - {0 ; 2}, ensemble des nombres réels, différents de 0 et 2, valeurs pour lesquelles le dénominateur de la fraction s'annule. C'est donc dans le domaine social que le problème mathématique trouve son fondement.

Dans les Deux Traités du gouvernement (1690), Locke a attaqué la théorie du droit divin des rois, droit que l'on rencontre dans les poèmes dynastiques, et la conception de la nature de l'État propre à Thomas Hobbes. Locke soutient que la souveraineté ne réside pas dans l'État mais dans le peuple, et que l'État n'est suprême qu'à condition d'être tenu par le droit civil et par le droit « naturel ».

Pour Locke, les révolutions ne constituent pas seulement un droit, mais souvent une obligation. Il préconise un système tripartite d'équilibre des pouvoirs dans le gouvernement, le pouvoir législatif y étant plus puissant que les pouvoirs exécutif et judiciaire. Il défend également la liberté du culte et la séparation de l'Église et de l'État.

L'école fonctionnaliste naît dans le champ de l'anthropologie sociale sous l'impulsion de Bronislaw Malinowski (+1942), puis d'Alfred Radcliffe-Brown (+1955) nous apprend que les fonctionnalistes affirment qu'un phénomène x existe en raison de l'existence d'un phénomène y ou de la variation systématique d'une pluralité de phénomènes par rapport à lui. Ce sont des assertions très rigoureuses qui présupposent un système de facteurs en corrélation que l'on peut exprimer par des formules mathématiques plus ou moins complexes. Selon le fonctionnalisme, on ne trouve rien dans la société qui ne soit « fonctionnel », qui n'agisse sur d'autres aspects de la structure ou du fonctionnement de la société. Cette doctrine, dont le cadre théorique est resté vague, s'est développée à partir d'interprétations utilisées par les anthropologues qui étudiaient des peuples n'ayant aucune histoire écrite.

À l'inverse, on peut privilégier surtout les aspects pratiques ou politiques de la science. L'un des plus fervents partisans de cette attitude est le philosophe français Auguste Comte, inventeur du mot « sociologie » et d'un système philosophique censé permettre de réorganiser la société française bouleversée par la Révolution. L'une de ses plus fameuses devises était : « Science d'où prévoyance ; prévoyance d'où action ».

En affirmant que toutes les choses existent parce qu'elles remplissent une fonction dans la structure sociale globale, la théorie fonctionnaliste apparaît comme une défense systématique du statu quo. C'est la raison pour laquelle le fonctionnalisme fait l'objet de violentes critiques de la part des sociologues dans les années 1960. À la même époque, les sciences sociales sont largement dominées par le marxisme, notamment par l'école de Francfort, qui critique les institutions existantes et préconise leur refonte complète.

S'il connaît des limites évidentes, le fonctionnalisme demeure cependant une théorie majeure des sciences sociales, qui a notamment influencé les structuralistes. Développée par Malinowski, la méthode d'observation participante, qui implique une totale immersion du chercheur dans son terrain, est toujours utilisée dans les études sociologiques.

Un important courant philosophique apparu aux États-Unis à la fin du XIXe siècle insiste lui aussi sur le caractère pratique et collectif de l'activité scientifique : il s'agit du pragmatisme, mouvement dont les pères fondateurs sont Charles Sanders Peirce, William James et John Dewey. Plus que sur les notions de cause ou de loi, les pragmatistes insistent sur l'efficacité croissante de la science pour résoudre des problèmes relatifs à la nature et sur le consensus sur lequel devrait déboucher le développement des sciences.

Le pouvoir de prédiction des théories est un thème capital pour les philosophies privilégiant tout particulièrement l'action scientifique. Il soulève toutefois des problèmes dépassant le seul domaine des applications de la science. Ainsi, même quelqu'un estimant que la science vise seulement une description vraie du monde valorisera au plus haut point la justesse des prédictions. En effet, il y trouvera sans doute une confirmation indirecte de la justesse de la description conduisant à une telle prédiction.

Mais quel que soit l'intérêt que l'on accorde aux prédictions, elles ne seront sans doute prises au sérieux que s'il s'agit d'extrapolations à partir de faits établis. Ainsi, on attend d'une loi, ou d'une relation causale, qu'elle soit vraie dans d'autres situations ou qu'elle s'applique à d'autres expériences que celles qui ont permis de l'établir. Sous prétexte que l'on a fait bouillir de l'eau à 100 °C tous les dimanches de l'an 2000, on ne considère pas comme une loi l'énoncé suivant : « Tous les dimanches de l'an 2000, l'eau est entrée en ébullition à 100 °C ». Il serait plus fécond de dire : « Le dimanche, l'eau bout à 100 °C », ou encore mieux : « L'eau bout à 100 °C ». Cette dernière formulation est jugée plus féconde dans la mesure où sa généralité permet d'anticiper ou de prévoir ce qui va se passer lorsque la température de l'eau atteindra 100 °C. En un sens, en étendant le pouvoir de la connaissance le caractère prédictif l'enrichit et la complète.

Ainsi, les incertitudes de l'induction contaminent toute spéculation sur les causes ou sur les théories explicatives : ce n'est pas parce qu'une théorie ou une explication rend compte de façon satisfaisante d'un ensemble de données ou d'expériences, qu'elle va tout aussi bien rendre compte d'autres expériences ou de nouvelles données. Pour ceux qui pensent que la science a pour but de décrire le monde avec ses principes régulateurs, le problème de l'induction est un obstacle à résoudre ou à éliminer s'ils veulent rendre indiscutable la description proposée, c'est comme le ð dans la concentricité des thèmes des poèmes dynastiques du Ruanda.

Ð est le quotient constant de la circonférence du cercle par son diamètre, égal au nombre irrationnel 3,14159 + n, symbolisé par l'équivalent grec du "p" français. Remarque d'usage: au sens mathématique, le mot est souvent écrit avec une majuscule initiale.

Le nombre p résume une histoire des mathématiques vieille de 3 000 ans, recouvrant aussi bien la géométrie que l'analyse ou l'algèbre. Les mathématiciens s'y intéressent dès l'Antiquité, et en particulier les Grecs, dans des problèmes de géométrie. En considérant des polygones réguliers inscrits et circonscrits dans un cercle, Archimède en a déterminé une valeur assez précise, l'estimant compris entre 3 + 10/71 et 3 + 10/70. Il faut attendre la naissance du calcul infinitésimal, dans la seconde moitié du XVIIe siècle, pour que le nombre p intervienne dans l'étude des séries. Ainsi, Leibniz découvre la formule :

 

Les peuples agriculteurs sont de grands géomètres. Géométrie venant du grec ãÞò (Géo) qui signifie terre, et ìôñßá signifiant mesure. Donc la géométrie dont l'analyse de pi constitue le travail des peuples agriculteurs pour le mesurage de leur circonscription est le propre des agriculteurs, et les nombres premiers, jumeaux, constituent les dividendes de cette mesure.

Tolérer que des prédictions soient à la fois scientifiques et incertaines et que le raisonnement inductif ait droit de cité dans les sciences revient à se contenter d'un registre probabiliste. Autrement dit, il faut admettre que les meilleures prédictions ne sont jamais que probables. Quand on songe au problème de l'induction, aux difficultés d'interprétation posées par la mécanique quantique, ou encore à l'importance pratique prise par les méthodes statistiques, on se doute de l'importance prise en philosophie des sciences par la réflexion sur les probabilités.

Une tentative célèbre d'élimination du problème de l'induction est associée au philosophe britannique d'origine autrichienne Karl Popper. Selon lui, la démarche proprement scientifique dans la recherche de théories explicatives est de type hypothético-déductif. Elle consiste à formuler des conjectures, des hypothèses, dont sont ensuite déduites des conséquences susceptibles d'être testées expérimentalement.

En cas de succès, la conjecture, l'hypothèse ou la théorie est corroborée ; sinon elle est falsifiée. L'une des plus célèbres objections faites à cette approche comme à toutes celles reposant sur le concept d'expérience cruciale -- l'objection dite holistique ou de Duhem-Quine (Quine, Willard) -- stipule qu'un test ne porte jamais sur une hypothèse isolée, mais sur tout un réseau d'hypothèses qu'il est toujours possible de rectifier en un point ou en un autre afin de le rendre compatible avec l'expérience.

Mais alors, pourquoi la prophétie historique sans fondement est-elle fausse, et la prédiction sociale et l'intervention qui se fonde sur elle, rationnelle et digne d'être encouragée ?

* 594 Idem, p. 37.

* 595 Idem.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo