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Identité et appartenance: temps et comput anthropologique chez R. E. Mutuza Kabe

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par Jean Francis Photios KIPAMBALA MVUDI
Université de Kinshasa RDC - Doctorat en philosophie 2012
  

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§3. La psychologie des minorités juvéniles en temps de paix et en temps de guerre et la politique d'expansionnisme

En RD Congo, il y a dans le Nord- Kivu les Tutsis venus du Rwanda, qui se sont installés dans la région du Masisi, à l'ouest de Goma, au milieu du XIXe siècle, qui ont, évidemment trouvé des agriculteurs Bahutu pour travailler dans les plantations de thé et de café développées à l'époque coloniale. Le développement des cultures vivrières et industrielles destinées à l'alimentation de Kinshasa et à l'exportation, avive les tensions entre les Banyarwanda (« habitants du Rwanda ») et les agriculteurs Bahutu indigènes, appelés Banyarwanda à cause du kihutu dénommé kinyarwanda par ceux du Rwanda. La querelle a pris l'amplification jusqu'à l'attaque des Bahunde parce que ceux-ci sont aussi Bantu comme les Bahutu locaux.

Ce qui est aberrant est que des pasteurs, les Tutsi se réclament agriculteur parce que Kivu offre des avantages et des avantages. Les Tutsi perdent déjà une des leurs caractéristiques. En plus de cette richesse du sol, qui fait du Kivu le « jardin potager de Kinshasa », la région est riche en diamants, en or, en étain, et en méthane liquéfié dans les profondeurs du lac homonyme. Cible de l'expansion rwandaise à la fin du XIXe siècle en raison de l'étendue de ses pâturages, le Kivu est également convoité par les Anglais, les Allemands et les Belges lors de la conquête coloniale. En 1910, des rectifications de frontières au profit de la colonie belge du Congo amputent le Rwanda de l'île d'Ijwi au centre du lac Kivu, attribuant la majeure partie du lac à la Belgique. Ces problèmes territoriaux resurgissent depuis peu à travers les conflits qui ensanglantent la région et qui ont leur origine dans l'histoire et dans l'explosion démographique des anciens royaumes interlacustres (Ouganda, Rwanda, Burundi).

Nous avons étudié l'évolution psychologique de ces trois monades Hutu, Tutsi et Twa. Nous avons vu qu'après la longue évolution égocentrique et assimilatrice extravertie de la rencontre, et la courte période d'adaptation généralement introspective et introvertie qui précédait la prise de conscience d'une supériorité et les nouvelles dimensions psychiques qui a conduit à l'émancipation du milieu ambiant, syntone et hiérarchisé, cette « explosion des Tutsi dans la société des Banyarwanda » n'apparaît que vers la fin du XIXe et au début du XXIe siècles.

Avec l'arrivée de l'AFDL, une sorte de coagulation des expériences vécues, une certaine décantation des pulsions agressives aussi bien constructives, a conduit à la maturité les Hutu, comme les Congolais dans leur ensemble, devenus de nouveau plus égocentriques et routiniers dans leurs responsabilités familiales et professionnelles. Les Tutsi disposent donc de très peu d'années en RD Congo, par rapport à une stabilisation territoriale depuis le partage de l'Afrique à la Conférence de Berlin, pour, après avoir renié leur langue, qui n'a d'ailleurs peut-être jamais existé, du fait non seulement de manque mais aussi et surtout du vide argotique et idiomatique d'une telle existence.

Etant donné leur inexpérience, le risque a été grand de se tromper, au point de sacrifier leur propre langue pour une cause idéale finalement inaccessible. Mais, pendant des années où la majorité des Hutu devait mourir jeune ou dans la force de l'âge, et où le rythme des générations était très rapide, cette crise psychosociologique de la jeunesse était le seul moyen, pour la nature, de faire évoluer, ou émigrer les Tutsi. Comme nous le savons, chez les pasteurs les jeunes occupent une place de choix dans la division du travail. Les jeunes étaient démographiquement majoritaires. La minorité tutsie s'est ainsi dissoute dans la majorité des jeunes que le mythe a identifiée aux fils de Kanyarwanda. Fils de Kanyarwanda en trois monades dont la monade Tutsi est de la race divine. La jeunesse devient le seul moyen d'indentification du peuple rwandais. Rwandais ici veut dire tous ceux qui parlent kinyarwanda. Et par conséquent, tous les Bahutu sont ainsi banyarwanda dans la mémoire des Tutsi. Le kihutu aliène les Bahutu. Ayant perdu le glossonyme, leur ethnonyme devient une aliénation, si l'on ne peut pas dire leur perte d'identité. Les Tutsi ont perdu leur langue et leur glossonyme, ils ont en même temps perdu leur véritable ethnonyme. Et par ruse, ils ont entraîné les Hutu dans cette même perte, cette fois-ci dans la falsification de l'histoire par le mythe.

En 2006, la population du Rwanda était estimée à 8,65 millions(628(*)) d'habitants contre près de 8 millions lors du recensement de 1991. Entre 1993 et 1994, la guerre civile a fait environ huit cent mille morts et jeté hors des frontières deux millions de réfugiés (principalement au Congo et en Tanzanie). On décompte également trois millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays.

Avant les massacres, la densité de la population du Rwanda était l'une des plus fortes d'Afrique : 301 habitants au km2 en 1991, et près d'un tiers en plus dans les régions de culture. La plupart des Rwandais vivaient en zone rurale dans des fermes individuelles dispersées dans les collines ; le taux d'urbanisation était l'un des plus faibles du monde (5%). Aujourd'hui, les campagnes sont désertées et la capitale, Kigali, est passée de 130 000 à 250 000 habitants.

La composition de la population rwandaise est semblable à celle du Burundi, « frère jumeau » du Rwanda : cultivateurs hutu (environ 85 % de la population avant la guerre civile), éleveurs tutsi et Twa, des Pygmées considérés comme les premiers habitants de la région. Le pays, ayant subi de grands mouvements de population depuis l'indépendance (réfugiés tutsi d'abord, puis hutu depuis 1994 avec le retour des Tutsi), l'image de la société rwandaise en a été profondément modifiée. Par voie de conséquence, les statistiques sont à considérer avec prudence

En 1998, le Rwanda déploie des troupes dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre) afin d'assurer sa « sécurité » face aux extrémistes hutu qui s'y réfugient. Aux côtés du Rwanda, l'Ouganda et le Burundi soutiennent la rébellion du RCD/Goma (Rassemblement congolais pour la démocratie) contre le régime de Laurent-Désiré Kabila. Toutefois, l'Ouganda prend rapidement ses distances vis-à-vis de son allié rwandais et des affrontements sanglants opposent sporadiquement à Kisangani les corps expéditionnaires des deux pays, entraînant même des tensions sur leurs frontières communes (1999-2000). Les autorités ougandaises négocient directement avec le président congolais Kabila un retrait qui se fait attendre, laissant le Rwanda, et en partie le Burundi, supporter seuls l'impopularité de l'occupation de cette région.

La mort de Laurent-Désiré Kabila en 2001, auquel succède son fils, Joseph Kabila, ainsi que l'arrivée au pouvoir de l'administration Bush aux États-Unis, plus critique que l'équipe Clinton à l'égard de Kigali, entraînent une évolution de la situation dans la région. Après la signature d'un accord de paix avec l'Ouganda en novembre 2001, le Rwanda signe un accord historique avec la RDC en juillet 2002 : les forces congolaises s'engagent à procéder au regroupement et au désarmement des miliciens extrémistes hutu, tandis que le Rwanda s'engage à retirer ses troupes. Au mois d'octobre suivant, le Rwanda affirme avoir rapatrié la totalité de son contingent.

Tout est régi autour de l'élément culturel de l'identité des populations Hima-Tutsi. Il faut de la terre pour le pâturage, malheureusement on ne rencontre aucune industrie laitière de ce pénible travail de l'élevage.

* 628 "Rwanda." Microsoft® Encarta® 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008.

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