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Identité et appartenance: temps et comput anthropologique chez R. E. Mutuza Kabe

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par Jean Francis Photios KIPAMBALA MVUDI
Université de Kinshasa RDC - Doctorat en philosophie 2012
  

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§3. Privilège de la culture et son identité

Si on prend le privilège de la culture et l'élément culturel comme base de l'identité, et l'identité culturelle comme base de réussite, alors on s'aperçoit facilement qu'il s'agit du développement d'un peuple. C'est ainsi que nous sommes toujours tentés de faire de la différence l'origine et la référence des conflits. Car la différence est présence immédiate au conflit et au mépris. Elle nous donne le monde que les mots travestissent selon leurs propres lois. Pourtant, dans la mesure où la culture peut se dépouiller de la correspondance et de la corrélation, c'est-à-dire de l'office du langage, elle ne peut rien recueillir, sinon l'éphémère, le mouvant, le changeant, un monde inconsistant qui passe, tramé d'apparences fugitives. Or la science exige l'identité, le constant, le mesuré, le connu. Et si elle est savoir vrai, si en elle réside la vérité, c'est qu'elle récuse, comme flux d'apparences, la culture immédiate. Tel est le présupposé de la philosophie de Mutuza : ni les productions sociales ni les connaissances qu'on en a ne sont des critères ou des références de ce qui est. Pourquoi donc intervertir la théorie des valeurs aussi longtemps qu'au commencement (de la culture) est le langage. Lui seul est accueil de l'être, lui seul décide du vrai, à mesure de sa domination sur les préjugés, sur les préférences, sur l'individualité, sur l'historicité. On sort alors du domaine de ce qui doit être pour s'enclore dans le champ de ce qui est, sans jamais être quelque chose.

Cette thèse, l'auteur s'est employé à la fonder et à en tirer les conséquences. Il devait la défendre sur plusieurs fronts : contre le capitalisme, le pragmatisme et le néocolonialisme empirique. Il fait le procès de la certitude du concept de l'Etat(136(*)). Contre le néocolonial, il déjoue l'attrait des néo-darwiniens (dont le schéma est de détruire les Hutu et de protéger les Tutsi, race minoritaire), il attribue le droit naturel de l'appartenance au fonctionnalisme, à l'articulation, à la révolution et à la détermination. Il combat le sentiment, le subjectivisme, les facilités de l'avoir, de la croyance de l'arbitraire et de l'invérifiable. Il se débat pour éclairer le principe du semblable et du dissemblable, du singulier et du général, du particulier et de l'universel. Ici intervient la problématique des concepts. Non qu'il faille se rendre au prestige des mots, ou se satisfaire d'un formalisme, d'un nominalisme vide. Il s'agit de restituer au langage son pouvoir de réflexion. Pour ce faire il importe d'enraciner le pouvoir dans une origine commune à l'être et au connaître.

* 136 Cfr. MUTUZA, La mise en question du concept de l'Etat.

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