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Identité et appartenance: temps et comput anthropologique chez R. E. Mutuza Kabe

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par Jean Francis Photios KIPAMBALA MVUDI
Université de Kinshasa RDC - Doctorat en philosophie 2012
  

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Section 2. Mythe

§1. Histoire et Ethnologie

Nous avons vu ce qu'était l'environnement socio-politico-philosophique et ce que Mutuza en a retenu. Il y a entre lui et la pensée de son temps une problématique commune. Nous en avons reconnu certains éléments dans la conception du monde, de la vie sociale, de la vie politique, de relation avec les « étrangers » qui ouvre le temps ethnologique. L'ethnologie occupe parmi les sciences sociales une place d'intermédiaire. Elle travaille sur des matériaux qui lui sont fournis par l'ethnographie, et elle sert de point de départ à des disciplines plus exhaustives. Il reste que la synthèse de l'ethnologie ne se donne pas pour ultime. Il y a deux façons d'utiliser les connaissances qu'elle propose pour aller au-delà de l'ethnologie proprement dite.

Dans l'étude sur la perpétuation du mythe Hima-Tutsi, on cherchera à utiliser le savoir ainsi accumulé pour faire une théorie générale de la société tutsie et de dépasser ainsi l'ethnologie en sociologie et en histoire pour parvenir au niveau philosophique. C'est seulement à ce stade que le concept d'appartenance ne souffrira d'aucune autorité.

Ce faisant, nous serons sur le champ de l'anthropologie. Et dans l'anthropologie, entendue comme la « connaissance applicable à l'ensemble du développement humain »(395(*)), on cherchera à fonder l'ethnologie. Nous accumulerons des études de J. Maquet, de Papadopoulos sur La poésie dynastique du Ruanda et l'Epopée Akritique, de J. Vansina sur L'évolution du royaume rwanda des origines à 1900, de J. Czekanowski sur Forchungen im Nil-Kongo-Zwischengebiet, de H. Baumann et D. Westermann dans Les peuples et les civilisations de l'Afrique suivi de Les langues et l'éducation traduit par L. Homburger ; les travaux de Eickstedt sur Histoire des races humaines et d'autres auteurs que nous ferons intervenir selon le besoin de la cause.

L'origine du mythe Hima-Tutsi remonte de la confusion des anthropologues coloniaux. La dissemblance et la ressemblance zoologiques furent à l'origine de la distinction des populations. Encore que l'on ne doit pas négliger ces transcendantaux philosophiques.

Baumann et Westermann, troublés par la dissemblance zoologique, racontent dans leur ouvrage que « La race éthiopienne est grande et gracile, c'est une race nettement faite pour les steppes et les migrations. Elle présente tous les indices d'une race noble et de haute lignée : des mains longues et étroites, la taille ou ceinture fine, la poitrine large, mais les hanches étroites, des dents saillantes, les paries sexuelles effacées. Le crâne allongé et le visage étroit portent des cheveux laineux et les lèvres sont moins épaisses que celles des noirs ; la peau caractéristique est rouge bronzé »(396(*)).

Ici nos auteurs sont très extérieurs. Ils prennent les aspects biologiques pour indice de noblesse et de haute lignée. Ils sont peu informés de la génétique. C'est ainsi que leur affirmation ne fait que nourrir le mythe. Ils ne citent pas les indices de noblesse ; mais seulement les aspects anatomiques admirables.

« S'agit-il d'insister sur les dissemblances anatomiques de différentes races, peuples et cultures et d'essayer d'établir de corrélations entre ces différences et de l'utilisation qui est faite du corps ? »(397(*)). Ce qui aboutirait à des explications de ce genre : « Les Pende courent plus vite que les Yaka ou les Pygmées Babingas parce qu'ils ont de grandes jambes.. » (Idem), encore que l'on ne doit pas négliger ces aspects.

Baumann et Westermann se montrent superficiels quand ils décrivent leur rencontre avec d'autres populations : «Le développement le plus marqué de ce type se rencontre parmi les Himas. Les Himas forment une classe de pâtres-guerriers qui gouvernent les agriculteurs bantous et les Pygmoïdes dans la région des lacs...les Héras... sont les seuls admis à épouser les femmes Himas. Il est vrai qu'ils ne peuvent se marier qu'avec des filles les plus pauvres de la noblesse... »(398(*)). Car tous les peuples ne permettaient pas qu'un autre vienne prendre les filles de la lignée. Par contre, pour prouver leur supériorité, ils prenaient, eux, les filles d'autres comme signe de domination. Ainsi une explication de la mythologie et du mythe s'avère nécessaire pour la meilleure compréhension de ce phénomène, Hima-Tutsi, à l'Est de la RD Congo.

La mythologie est un ensemble des mythes propres à un peuple, à une société. C'est aussi l'étude et l'interprétation de ces mythes. Phénomène culturel complexe, le mythe peut être étudié selon différents points de vue. Généralement, c'est un récit, chargé de symboles, qui raconte l'origine du monde, des dieux, la création des animaux, des hommes, l'origine des traditions, des rites et de certaines formes de l'activité humaine. Le mythe est fondateur de presque toutes les cultures qui, en chacune, ont possédé et/ou en possèdent. Relation d'événements situés dans un temps antérieur à l'histoire des hommes, le récit met en scène des êtres et des processus surnaturels. Le mythe est lié, à maints égards, à la religion. Il éclaire, par sa nature multiforme, bien des aspects de la vie individuelle et culturelle.

* 395 LEVI-STRAUSS, C., Les structures de la parenté, p. 43.

* 396 Les peuples et les civilisations de l'Afrique, p. 27.

* 397 KIPAMBALA, J.F.-Ph, Technique du corps : tête, membres et gestes sexuels, Travail de fin de cycle en anthropologie 2004-2005, UNIKIN, p. 2

* 398 Idem.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote