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Dette publique et développement rural durable à  Madagascar: approche par la capabilité

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par Olinantenaina Miharisoa RAKOTOARINOSY
Université d'Antananarivo -  2011
  

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III.2) Résultat 02 : Le problème de la dette publique et du développement rural en se référant à l'Approche par la capabilité

Le développement de Madagascar dépend en grande majorité du développement du monde rural, car 80% de la population malgache sont des ruraux, dont nombreux travaille dans le secteur de l'Agriculture. Ainsi, dans le but de financer les projets de développement en milieu rural, des moyens financiers sont nécessaires ; Et, un des moyens optéspour réaliser tels projets sont les dettes publiques. Ces dernières constituent la fonction d'utilisation (Sen), c'est-à-dire des moyens de contrôle, de transformation et de valorisation de ces projets et des richesses (dotations selon Sen) en de rendements économiques et financiers.

Toutefois, bien que la dette publique est « sensée » aboutir au développement du pays à travers le développement rural, c'est loin d'être le cas jusqu'à ce jour. En effet, bien que ces emprunts visent le développement rural, la pauvreté touche le plus le monde rural (80% de la population malgache sont pauvre, alors que 80% de la population malgache sont pauvres).

Cette deuxième partie se consacrera à l'étude des différents facteurs de blocage au de développement rural durable à travers la dette publique, tout en s'appuyant sur l'Approche , et en considérant les quatre (04) agents économiques essentiels (Etat, Régions, Districts et Communes) ainsi que la population de base (ruraux).

Tout d'abord, nombreux économistes partage la vision qui dit que la dette publique (une fonction d'utilisation empruntée pour financer les activités de développement rural, et qui peut constituer des moyens de contrôles des dotations) ne fait que qu'engendrer des problèmes ; Surtout ceux qui partent du principe que l'argent public n'est jamais très bien utilisé. Pour eux, la dette publique est « malsaine », car elle produirait un « effet d'éviction » : l'épargne disponible, au lieu d'aller vers des projets productifs, est prêté à l'Etat sous forme d'obligations et de bons du trésor. Résultat, les taux d'intérêt grimperaient trop, et les projets d'investissement productifs seraient moindres. Avec le rééchelonnement de la dette, ces emprunts vont laisser aux générations futures des héritages de la dette. Pareillement, comme le cas courant des pays sous-développés, Madagascar finance son déficit par le déficit (déficitsystématique, Keynes). Ces options de financement constituent déjà des problèmes au développement rural durable, dans le sens où elles compromettentla capacité des générations futures à répondre à leurs besoins.

En restant dans l'optique du principal agent économique, l'Etatmalgache, en étant souvent le seul décideur, dès l'élaboration de divers projets de développement rural, adopte souvent une rationalité négative ou achevée (école classique, Hédonisme). En effet, ces programmes ne tiennent pas compte des potentialités internes et/ou de base ; ce qui mène au « capitalisme du désastre » (Keynes). Ceci témoigne, d'une part, de la non- distribution juste des richesses (Rawls), donc du pouvoir, c'est-à-dire la centralisation du pouvoir par l'Etat; et d'autre part, de l'application pur et simple de l'école marginale.

Par ailleurs, au niveau des trois autres agents économiques principaux (Régions, Districts, Communes), en matière de réalisation du développement à travers les dettes publiques, le principal blocage réside sur la définition et/ou l'effectivité de la distribution du pouvoir. A cela s'ajoute le fait que les collectivités territoriales décentraliséespeuvent soit ne pas avoir accès à des fonctions d'utilisation, c'est-à-dire, aux dettes publiques (du fait de la non considération des besoins des localités par l'Etat) pour transformer les dotations ; soit, accéder à ces fonctions d'utilisation, mais n'ont pas la liberté d'accomplissement (l'utilisent mal, etc.) , et/ou la capabilité de base (incompétence technique des autorités par exemple), et/ou la capabilité interne (par un réel transfert de pouvoir et de compétence). En insistant sur la seconde fonction d'utilisation de Sen (opportunités sociales, environnement, etc.), un des exemples qui arrive souvent à Madagascar est l'environnement politique changeant, qui fait que les programmes de développement n'aboutissent pas à terme et se trouve avorté à chaque changement du régime.

Enfin, il a lieu, dans cette étude de développement rural durable par la dette publique, d'identifier les problèmes au niveau des ruraux eux-mêmes. Effectivement, les paysans malgaches possèdent de dotations (terrains, bétails, bâtiments, etc.) qui ne sont pas solvables ni sécurisés (insécurité foncière, précarité des infrastructures, etc.). Pourtant, les projets, actions ou services de développement rural n'octroient des financements qu'en présence de garanti. Par ailleurs, les ruraux, même en bénéficiant des programmes de développement, ne possèdent pas les deux (02) fonctions d'utilisation (Sen) et les biens premiers (Rawls). En effet, le milieu rural malgache n'a, dans la plupart des cas accès à des services social de base en matière de santé, d'éducation, etc. (biens premiers naturels, Rawls). Cela entrave au développement d'autres capacités telles que l'aptitude à travailler, talents innés, etc. (capabilité de base, Nussbaum) et à la première fonction d'utilisation de Sen (aptitude physiques, mentales, etc.). Quant à la non-possession de la seconde fonction d'utilisation, les insécurités en milieu rural (dahalo, « hala-botry », etc.), l'absence d'infrastructures de base (barrage, canalisation, route, etc.) empêchent les ruraux de s'investir dans des grandes activités.

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