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Les effets des marchés fonciers et expropriations des terres dans la ville de Zinder au Niger

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par Ibrahim NOUHOU
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Diplôme d'études approfondies 2009
  

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III.3 Les acteurs du marché foncier et de l'expropriation périurbains pour cause d'utilité publique

Au Niger, il existe plusieurs institutions publiques, privées et même coutumières qui rentrent dans le jeu de transfert définitif des droits fonciers. Ainsi, l'importance de l'intervention de ces institutions est surtout, de favoriser la bonne marche des transactions pour une coexistence pacifique entre les acteurs du foncier, dans le but de préserver la paix sociale et d'assurer les conditions minimales d'un développement humain.

Cependant, pour que chaque institution puisse jouer pleinement son rôle, il faut qu'elle soit fonctionnelle et contrôlée pour éviter certains abus.

Ainsi, en périphérie de la Ville de Zinder se développe un important marché foncier qui fait intervenir plusieurs acteurs.

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III.3.1 Les acquéreurs

En matière de marchandage des droits fonciers et de transfert définitif de droit foncier sur les terres agricoles, les acquéreurs peuvent êtres des personnes physiques comme des personnes morales.

Les personnes physiques sont généralement des spéculateurs constitués principalement par des grands commerçants de la Ville de Zinder, qui achètent les terres pour revendre plus chères à d'autres spéculateurs. Il arrive aussi que ces commerçants thésaurisent les terres dans la perspective d'un futur lotissement, pour ainsi faire du gain en parcelle.

Il peut s'agir également des personnes issues des autres régions du Niger.

Les personnes morales sont les communes qui, par l'action d'expropriation pour cause d'utilité publique prévue par la loi n°2008-377, obligent les propriétaires terriens à leur céder leurs terres agricoles pour cause d'utilité publique comme dans le cadre des opérations de lotissement. En contrepartie, les propriétaires fonciers doivent bénéficier d'une juste et préalable indemnisation telle que prévue par la même loi, mais aussi son décret d'application en l'occurrence le Décret n°2009-2248.

Cependant, les communes ne respectent pas ces procédures et attribuent soit 25% de la superficie du champ, soit 2 à 5 parcelles par ha (cas de la commune 5) en guise de dédommagement.

Il faut préciser que ces procédures ne relèvent d'aucune disposition juridique réglementaire, il s'agit d'une simple entente entre les communes du Niger.

III.3.2 Les vendeurs (ou cédants)

Il s'agit généralement des propriétaires coutumiers qui, influencés soit par les sommes d'argent proposées par les spéculateurs, soit par les communes pour faire des lotissements, et se sentent contraints de se séparer de leur capital foncier.

7 Loi n°2008-37 du 10 juillet 2008, modifiant et complétant la loi n°61-37 du 24 novembre 1961 réglementant l'expropriation pour cause d'utilité publique et l'occupation temporaire

8 Décret n°2009-224/PRN/MU/H du 12 août 2009, fixant les modalités d'application des dispositions particulières de la loi n°61-37 du 24 novembre 1961, réglementant l'expropriation pour cause d'utilité publique et l'occupation temporaire, modifiée et complétée par la loi 2008-37 du 10 juillet relatives au déplacement involontaire et à la réinstallation des populations. La base de calcul de l'indemnisation est définie au cas par cas. Ainsi, il ressort de l'article 20 de ce texte ceci : « L'indemnisation des personnes affectées pour perte de parcelles de terre est basée autant que possible, sur la compensation en nature. Elle inclut outre les parcelles de terre, les intrants agricoles et zootechniques, les matériaux de construction et tout autre moyen de production. Pour les terres qui ne sont pas compensées en nature, elles le sont en espèce. L'indemnité est calculée en référence aux montants fixés par l'ordonnance n°99-50 du 22 novembre 1999, fixant les tarifs d'aliénation et d'occupation des terres domaniales de la République du Niger, majorés d'une bonification d'au moins 50% selon la classification des zones.

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L'ampleur que prennent les expropriations en périphérie des grands centres urbains, et particulièrement celle de Zinder est surtout liée à la méconnaissance par certains propriétaires coutumiers des dispositions juridiques en matière d'expropriation (pour cause d'utilité publique) et de sécurisation foncière.

En effet, certains paysans pensent qu'ils seront expropriés sans aucun dédommagement, c'est pourquoi ils se précipitent à vendre leurs terres avant que les communes ne s'en saisissent.

Il arrive même que certains propriétaires ne soient pas informés du lotissement de leurs champs, ils ne font que le constater, pour réclamer par la suite un dédommagement.

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