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Les effets des marchés fonciers et expropriations des terres dans la ville de Zinder au Niger

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par Ibrahim NOUHOU
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Diplôme d'études approfondies 2009
  

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III.8 Causes des ventes des terres agricoles

Aujourd'hui, on observe de plus en plus le passage de la terre propriété collective (champ familial) à la terre propriété individuelle (champ individuel). Une des conséquences directes de cette nouvelle tendance est l'ouverture à la voie des ventes des terres.

L'individualisation de la terre est un des facteurs qui rendent possible la vente des terres, brisant ainsi les principes sacro-saints d'inaliénabilité qui rend impossible tout transfert définitif de doit de propriété à des fins pécuniaires.

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Ceci dit, les ventes des terres agricoles par les paysans sont toujours des phénomènes de désolation. Elles sont généralement causées par les besoins sociaux.

Selon les paysans, les ventes des terres sont soit causées par le manque des ressources financières pour répondre aux dépenses des cérémonies et éviter certaines humiliations dans la famille, soit par des problèmes d'héritage ou par crainte d'être exproprié sans contre partie, mais aussi compte tenu de la taille du champ n'est pas viable suite aux multiples morcellements.

En effet, suite à un accroissement démographique de plus en plus important, on assiste à un morcellement accru des champs familiaux (gandu), entraînant du coup leur disparition progressive. Cette situation constitue une des causes des ventes des terres agricoles.

III.9 Effets des ventes et expropriations des terres sur la sécurité alimentaire

Que ça soit la vente des terres par les paysans aux spéculateurs ou la dépossession par expropriation faite par les communes, il s'agit là des actions de décapitalisation des paysans de leurs terres agricoles. Cette situation impacte la sécurité alimentaire des populations rurales par la réduction ou la détérioration des superficies cultivées.

En effet, dans le cas des ventes, il arrive que certains paysans en vendant leurs terres n'achètent pas d'autres terres. Ils essaient difficilement de s'adapter dans la pratique des activités génératrices de revenus. Généralement ces paysans se retrouvent sans revenus, sans activité et sans terre.

D'autres par contre, achètent des terres loin de leur village. Mais l'inconvénient tient au fait que les paysans se voient confrontés au problème d'apport en matières organiques, puisque ne disposant pas de moyen de transport pour les acheminer. Et généralement il s'agit des terres pauvres, ce qui explique le besoin des propriétaires de s'en débarrasser.

Il est clair que les ventes des terres ont des conséquences négatives sur la sécurité alimentaire des ménages ruraux, puisqu'elles réduisent les superficies cultivables.

III.9.1 Effets sur la production agricole

De façon générale, le bilan céréalier des 5 dernières années fait ressortir que la ville de Zinder enregistre chaque année un déficit céréalier chronique de plus de 50%.

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Graphique 7: Bilan céréalier de la ville de Zinder sur 5 ans (Source: Service Communal de l'agriculture de Zinder, 2011)

Cette situation est ressortit dans plusieurs villages périphériques comme le montre le tableau n°1.

Villages

Population 2011

Degré de déficit

Djambourou

469

60%

Kachéni

565

55%

Madatey

4289

55%

Banguia

290

55%

Kangna

4434

55%

Midick

3526

55%

Garin Liman

989

55%

Malam Amar

1079

55%

Tableau n°1 : Liste des villages déficitaires à + de 50% au niveau de la ville de Zinder (Source : Service Communal de l'Agriculture de Zinder, 2011)

Ce déficit céréalier s'explique en partie par une croissance démographique galopante (3%), alors que le rendement des différentes cultures vivrières connait de baisse en raison de la faible utilisation des engrais, mais surtout de la réduction des superficies (taux d'urbanisation en 2011 de 16,1% contre 21% pour le Niger). INS, 2011.

Selon les résultats de l'évaluation préliminaire sur la campagne agricole (2011), 74 075 personnes sont concernées par le déficit céréalier au niveau de la Ville de Zinder, ce qui est considérable et inquiétant compte tenu des conditions dans lesquelles se pratique cette agriculture, la réduction de la superficie se traduit par une diminution sensible de la production.

L'étalement urbain, cause majeure de l'accentuation des transactions marchandes entraine de plus en plus la transformation des terres agricoles en habitation, au lieu de servir à produire

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des céréales pour les populations. Sachant que dans les conditions actuelles de l'agriculture nigérienne un accroissement sensible de la production s'explique par un accroissement des superficies.

Aussi, comme bien d'autres, un paysan du village de Babban Tapki (village périphérique de Zinder) qui possédait 3 champs d'une moyenne d'un ha chacun, s'est vu exproprié deux de ses champs. Ce paysan s'est retrouvé après parcellisation de ses terres avec 7500 m2 dont la production ne dépasse pas deux à trois mois. Ce qui a réduit considérablement sa production, alors que les parcelles obtenues ne peuvent pas faire l'objet d'un investissement conséquent (nos enquêtes, 2011).

Au regard de tout ceci, et tenant compte des critères de vulnérabilités classiquement retenus au Niger, dont le déficit céréalier, on constate que cette zone fait partie des zones vulnérables du Niger (i3N, 2012).

Ainsi, selon le classement fait dans le cadre de l'i3N, Zinder figure parmi les moyennement vulnérables.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon