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Les effets des marchés fonciers et expropriations des terres dans la ville de Zinder au Niger

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par Ibrahim NOUHOU
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Diplôme d'études approfondies 2009
  

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III.9.2 Effets sur la production maraîchère

De par sa proximité avec les centres urbains et la diversité des denrées alimentaires qu'elle met à la disposition des consommateurs urbains, le maraichage contribue à l'amélioration significative des régimes alimentaires, en ce sens qu'il permet d'améliorer la qualité alimentaire et nutritionnelle des populations.

Le maraichage joue un rôle capital dans l'alimentation des citadins comme l'a souligné la FAO à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement du 5 juin, (FAO, 2005) et maintient la sécurité alimentaire en période de crise et disette. Car, quelque soit le résultat d'une crise grave dans le pays (troubles civils, sécheresse généralisée, dévaluation de la monnaie...) ou d'une crise grave du ménage (maladie, perte de l'emploi, etc.), l'agriculture urbaine joue un rôle important dans la mesure où elle fournit des réserves alimentaires d'urgence. C'est dans cette optique que nos pays doivent accorder une importance particulière à la promotion de cette activité dans tous les espaces disponibles.

Cependant, les expropriations des terres agricoles opérées par les communes, entravent la bonne marche de la production maraichère.

En effet, ces expropriations touchent en plus des terres agricoles, les sites de productions maraichères. Cette situation est d'autant plus inquiétante que les produits maraichers ont pris une place importante dans les habitudes alimentaires des citadins, et contribuent

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significativement à la sécurité alimentaire à travers leurs apports nutritifs, ainsi que les revenus qu'ils génèrent aux producteurs.

Ainsi, dans la ville de Zinder les sites comme Kagna et Midic contribuent de manière significative à l'approvisionnement du grand marché de Zinder en légumes.

L'importance des sites maraichers périphériques de la Ville de Zinder particulièrement celui de Midic, se justifie selon les paysans au fait que même une grève d'un jour entraîne une rupture en légumes dans le marché « dolé » de Zinder.

Cependant, malgré l'importance de ces sites les communes continuent à mener des actions tendant à leur disparition. Par exemple dans la commune IV, une partie des parcelles se situe sur un kori qui draine l'eau vers la mare de Midic. Cette situation limite l'écoulement vers la mare, ce qui n'est pas sans conséquence sur la productivité du site.

Au Sénégal, une étude menée à la demande de l'IAGU en 2001, auprès de 75 maraîchers de la région de Dakar a permis d'évaluer avec des réserves de biais et aux rétentions de l'information, que les revenus nets tirés de l'activité agricole sont supérieurs au SMIG en vigueur (tableau n°3) qui est de 371 000 FCFA/an.

Sites

Revenu moyen (FCFA)

Coût moyen du matériel (FCFA)

Coût moyen des intrants (FCFA)

Bénéfice net par campagne (FCFA)

Pikine Nord

1 255 660

5 645

57 297

1 192 717

Pikine Ouest

1 217 500

30 820

25 560

1 161 117

Ouakam

610 750

2 125

2 875

605 750

Cité SHS

402 071

1 628

54 071

346 371

Tableau n°2 : Compte d'exploitation par campagne dans quelques sites maraîchers de Dakar (source : Bagnou. A, 2010)

A Kumasi (Ghana), Cornish et IWMI ont évalué en 2001 les revenus nets générés à partir de l'activité agricole sur 11 900 ha de périmètres maraîchers dans la périphérie de Kumasi. Ces revenus sont de 700 à 1000 US $ par an (soit 490 000 à 700 000 FCFA) par exploitant sur une superficie moyenne de 0,1ha. (Bagnou. A, 2010).

Selon la même source, les revenus nets par campagne d'un exploitant agricole à Niamey s'élèvent à 856 940 FCFA/campagne (de 3 mois), ce qui est supérieur au SMIG du Niger (en 2012) qui est de 90 141 FCFA sur les 3 mois.

Il ressort donc, que le maraichage a un niveau de rentabilité économique élevé et supérieur au SMIG de ces pays.

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Dans la ville de Zinder, le tableau n°3 fait ressortir le revenu net d'un exploitant par campagne agricole au niveau du site de Midic.

Nom des spéculations

Forme de vente

Prix de vente (FCFA)

Superficie totale occupée (m2)

Nombre de planches

Prix total (FCFA)

Laitue

Planche

1250

300

80

100 000

Choux

Planche

2000

18

36 000

Carotte

Planche

1500

15

22 500

Oignon

Planchette

600

20

12 000

Pomme de terre

Planche

3500

10

35 000

Tomate

Panier

1250

10

12 500

Melon

Unité

100

15

1500

Oseille

Planche

400

5

2 000

Tableau n°3 : Revenu net d'un exploitant par campagne dans le site de Midic (Source : Nouhou Ibrahim, 2012)

Ainsi, selon ce tableau et en tenant compte des retentions d'information, le revenu moyen net d'un maraicher de Midic pendant une campagne sur une parcelle moyenne de 300 m2 est de 221 500 (FCFA), un chiffre nettement supérieur au SMIG du Niger qui est de 30 047 (FCFA) par mois en 2012. Il faut aussi noter que la campagne des laitues se pratique pendant toute l'année et dure en moyenne 70 jours.

Cependant, au moment de l'étiage certains producteurs cessent l'exploitation du site compte tenu des difficultés d'accès à l'eau, ce qui constitue un frein au développement de ce secteur et l'amélioration des revenus des producteurs.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon