WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Révisions constitutionnelles et leur impact sur la promotion du constitutionnalisme et de la démocratie en Afrique: cas de la RDC

( Télécharger le fichier original )
par Aimé NDAYA N'DAMYA FULBOB
Université de Kinshasa RDC - en vue de l'obtention d'une licence en droit public 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2*3* Acte constitutionnel de la Transition du 09 Avril 1994

Le I4 janvier I994, le Chef de l'Etat déclare démissionnaire le gouvernement BIRINDWA, totalement dépassé par les pressions internes et internationales, il convoque le Haut Conseil en session extraordinaire et le I9 Janvier I994, le nouveau Parlement se réunit en session extraordinaire et des négociations sont entamées pour dégager un nouveau cadre constitutionnel. Ces négociations ont tourné autour de l'article 76 relatif au mode de désignation du Premier ministre et l'article 90 se rapportant à l'inviolabilité du Président de la République.

L'acte constitutionnel de transition du 09 Avril I994 qui avait mis en place un régime parlementaire est la réponse de la classe politique à la suite des concertations politiques du Palais du Peuple en vue de mettre fin au dédoublement des institutions de la transition et des textes constitutionnels au lendemain de la clôture des travaux de la Conférence Nationale Souveraine.

L'exposé des motifs de cet acte constitutionnel précise que depuis le déclenchement du processus de démocratisation le 24 Avril I990, notre pays traverse une crise aiguë et multiforme ayant pour origine essentielle les divergences de vues de la classe politique sur l'ordre institutionnel de la transition vers la troisième république.

Se fondant sur le compromis politique global du 3I juillet I992, la Conférence Nationale Souveraine regroupant les forces vives de la nation, a établi un ordre institutionnel de la transition reposant sur l'acte portant dispositions constitutionnelles relatives à la période de transition, afin de mettre fin à la crise politique et institutionnelle. Les divergences de vue de la classe politique au sujet de cet ordre institutionnel ont aggravé la crise et conduit à la tenue de conclave politique de Kinshasa. Celui-ci, par la loi n°93-00I Avril I993 portant acte constitutionnel harmonisé relatif à la période de transition, a établi un autre cadre institutionnel de la transition.

86

" Révisions constitutionnelles et leur impact sur la promotion du constitutionnalisme et de la démocratie en Afrique ~
Cas de la République démocratique du Congo"

Cette situation a occasionné le dédoublement institutionnel et la multiplicité des textes constitutionnels pour la période de transition et provoqué la confusion et le blocage du fonctionnement de l'Etat, avec des conséquences regrettables sur le plan social et économique pour notre peuple. Ainsi, en vue de redonner de l'espoir au peuple Zaïrois et de trouver des solutions durables et définitives à cette situation, les concertations politiques du Palais du Peuple, initiées par Monsieur le Président du Haut Conseil de la République, avec l'accord du Chef de l'Etat, ont été sanctionnées par un protocole d'accord qui donne des orientations précises pour la fin du dédoublement des institutions de transition et des textes constitutionnels de la transition .220

Au regard des différentes analyses abordées dans le cadre de ce chapitre, nous avons vite remarqué la souffrance qu'a connue le constitutionnalisme et la démocratie sous la Première et la Deuxième République du Congo-Zaïre à l'époque. Cela n'a pas permis ou favorisé un environnement propice pour l'émergence du constitutionnalisme et de démocratie.

Cette situation politique chaotique n'a pas permis aux partis politiques de jouer pleinement leur rôle d'encadrer le pouvoir afin de le limiter dans ses tentatives d'excès et de déviation. L'environnement conflictuel était très favorable aux abus et aux excès dans l'exercice du pouvoir politique. C'est ce qui permit la confusion dans le fonctionnement des institutions, situation hostile à l'émergence du constitutionnalisme et de démocratie.

En tout état de cause, le diagnostic de la situation constitutionnelle et politique que nous venons de passer en revue, relève que le constitutionnalisme et la démocratie n'ont pas trouvé un environnement favorable à leur avènement.

L'analyse de l'ordre constitutionnel et institutionnel a indiqué que les institutions relativement équilibrées dans les textes constitutionnels fonctionnaient néanmoins dans un déséquilibre prononcé tant l'exécutif s'emparait chaque fois des pouvoirs étatiques à son profit.

Dans le cas du Congo, l'exécutif a toujours eu tendance à s'approprier aussi cette importante prérogative législative. On l'a vu deux fois sous le règne du Président KASA VUBU. Une fois, dans le cas du Conseil des Commissaires Généraux qui avait cumulé le pouvoir exécutif et législatif (29 septembre I960) . Une deuxième fois dans le cas du Gouvernement Provisoire, dirigé par Joseph ILEO et qui fut formé en

220 Extrait tiré de l'exposé des motifs de l'Acte Constitutionnel de la Transition du 09 Avril I994 (cfr . DJOLI ESENG'EKELI, J ., Droit constitutionnel ...Op. cit, pp . I44-I45) .

" Révisions constitutionnelles et leur impact sur la promotion du constitutionnalisme et de la démocratie en Afrique ~
Cas de la République démocratique du Congo"

attendant la convocation des chambres (9 février I96I) . On a vu aussi sous le règne du Président MOBUTU qui était devenu Chef de l'exécutif et du législatif sans pourtant avoir jamais fusionné l'exécutif et le législatif en une seule institution, mais en usant et en abusant seulement de droit qu'il avait de promulguer des ordonnances-lois pendant les vacances parlementaires.

Cette confusion des pouvoirs entrainait logiquement l'arbitraire dans l'action du pouvoir de l'Etat avec de fâcheuses conséquences sur les droits et libertés fondamentaux de la personne, sur l'émergence d'un Etat de droit, sur la stabilité de la loi fondamentale et suprême et bien sûr, sur l'indépendance du juge en général et du juge constitutionnel en particulier. D'ailleurs, l'absence sur terrain de ce dernier non seulement a rendu impossible le contrôle de constitutionnalité mais surtout a constitué un véritable frein à l'émergence du constitutionnalisme congolais sous la première République. La situation de celle-ci ne sera pas très différente de celle de la deuxième République.

L'analyse a démontré quatre régimes de dictature, lesquels ont marqué des ruptures avec les constitutions en vigueur. Une première fois, de septembre I960 à février I96I, au profit d'un comité baptisé « Conseil des Commissaires généraux », installé par le Colonel Mobutu, puis par le Président Kasa Vubu. Ce Conseil a centré sur lui les pouvoirs exécutif et législatif en agissant sous l'empire d'un Décret-loi constitutionnel promulgué par le Chef de l'Etat. Une deuxième fois, quand ce Conseil a cédé la place et les mêmes pouvoirs au Gouvernement Provisoire présidé par Joseph ILEO de février en août I96I . Une troisième fois encore, au profit du Haut commandement militaire, qui a fini par céder la place au seul Général Mobutu. Une quatrième fois encore, au profit de l'AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo-Zaïre), qui a fini par céder la place au seul Président LD KABILA .22I Mais comme dans les autres régimes connus, la personnalisation a toujours été plus forte que l'institutionnalisation des organes de l'Etat. C'est donc davantage un phénomène de personnalisation poussée qui se dégage des pratiques observées au Congo-Zaïre. Chaque dirigeant gère la durée de son pouvoir sans se soucier d'organiser l'Etat et les conditions de sa continuité.

De tout ce qui précède, l'analyse du premier chapitre a démontré qu'il y avait absence de la promotion du constitutionnalisme et même de la démocratie. Les pratiques constitutionnelles de ces périodes ont finalement débouché par des instabilités

87

22I KABUYA LUMUNA, Op. cit, p . 225

" Révisions constitutionnelles et leur impact sur la promotion du constitutionnalisme et de la démocratie en Afrique ~
Cas de la République démocratique du Congo"

politiques, y compris les diverses réformes constitutionnelles, lesquelles ont eu des impacts très négatifs sur le constitutionnalisme et regardés loin ce concept démocratie. L'instrument qui sous-tend l'idée du constitutionnalisme était ad nutum secoué par la seule volonté chef de l'Etat. Mais quand est-il de la constitution dite de troisième République à l'épreuve du constitutionnalisme et de la démocratie en RDC sous la loi-constitutionnelle n°II/002 du 20 janvier 20II222 ? Le deuxième chapitre de cette dernière partie nous fixera bientôt.

88

222 Loi n° II/002 du 20 janvier 20II portant révision de certains articles de la Constitution de la République Démocratique du Congo du I8 février 2006, JORDC, n°3 , Kinshasa, du Ier février 20II .

89

90

" Révisions constitutionnelles et leur impact sur la promotion du constitutionnalisme et de la démocratie en Afrique ~
Cas de la République démocratique du Congo"

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon