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Enjeux et perspectives d'un programme de travaux à  haute intensité de main d'Ĺ“uvre dans la lutte contre la pauvreté rurale au Cameroun

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par Alexis Symphorien EMVONO
Université de Maurice - Master spécialisé en financement de la protection sociale 2011
  

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CHAPITRE 2

REVUE DE LA LITTERATURE SUR LES TRAVAUX A

HAUTE INTENSITE DE MAIN D'OEUVRE

2.1 DEFINITION ET OBJECTIFS DES HIMO

Le terme HIMO est une abréviation de « haute intensité de main d'oeuvre ». Selon le BIT, il désigne les méthodes qui combinent des équipements légers avec de la main d'oeuvre dans un mélange optimal afin d'assurer la qualité et minimiser les coûts lors de la création ou de la réhabilitation des infrastructures (Tajgman et al, 2000).

Les travaux HIMO sont des transferts sociaux. A ce titre ils sont non contributifs, ciblés au profit des foyers pauvres et vulnérables. La principale caractéristique de ce transfert repose sur la conditionnalité imposée aux bénéficiaires qui doivent préalablement à la perception du transfert (salaire), travailler.

Depuis les années 1970, le BIT utilise les HIMO pour lutter contre le chômage et le sous-emploi particulièrement en Afrique.

Selon Grosh et al (2008), ce transfert social est particulièrement indiqué pour les pays qui sortent d'une crise économique aiguë. Cette technique est également conseillée pour accélérer la reconstruction d'un pays dévasté par une catastrophe naturelle à l'instar du Tsunami.

Les techniques HIMO s'opposent aux méthodes à haute intensité d'équipement (HIEQ). Les HIEQ désignent les méthodes où l'essentiel des travaux sont réalisés avec un équipement lourd et l'appui d'une main d'oeuvre majoritairement qualifiée et très limitée.

La Banque Mondiale (BM)2 recommande particulièrement l'utilisation des techniques HIMO aux pays à faibles revenus et dont le salaire minimum journalier est de 4 Dollars USA.

2.2 : HIMO ET HIEQ

Franco Olivier (1998) a étudié l'impact comparé des investissements HIMO et HIEQ sur les revenus des ménages, la consommation et les emplois en zone rurale de Madagascar. Il tire les conclusions suivantes :

? Un investissement de 50 Milliards de francs Malgaches pour l'entretien des routes rurales sous forme HIMO engendre une création de valeur ajoutée de 58 Milliards, alors qu'elle n'est que de 34Milliards si ces investissements sont réalisés sous forme HIEQ .L'impact différentiel des deux formes d'investissement est encore plus marqué sur le revenu, la consommation des

2Voir le document technique no 347 (1996).

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ménages ou l'emploi. Il varie du simple au double selon qu'on adopte l'approche HIEQ ou HIMO.

? Le faible effet multiplicateur des projets HIEQ résulte essentiellement de l'importance des dépenses en produits importés (équipements), une grande partie des dépenses d'investissements vont directement à l'étranger, ce qui limite les effets d'entrainement sur la production locale.

? Les emplois qui sont crées directement lors de la réalisation des projets HIMO génèrent des revenus qui sont dépensés en grande partie localement, ce qui induit un effet multiplicateur sur la production locale. Ainsi pour chaque emploi crée directement par l'utilisation des techniques HIMO, 1,88 emplois sont crées indirectement.

Au Cameroun, Yemene et al(2009) ont mené des études de comparaison des deux approches. Celles-ci ont démontré que les techniques HIMO génèrent plus d'emplois et luttent efficacement contre le sous-emploi. Le tableau ci-dessous présente les atouts des approches HIMO.

Malgré tous ces avantages reconnus aux HIMO surtout au niveau de l'entretien des routes rurales non revêtues, ses méthodes continuent à rencontrer des réticences de la part des entreprises privées jusque là habituées aux méthodes HIEQ.

Comme principal argument, Stock (1996 :2) relève que les entrepreneurs justifient cette réticence par les coûts d'apprentissage élevés de cette nouvelle technologie. Ils excipent également les retards habituels de payement des factures par le gouvernement. Lorsque les payements connaissent des retards, les entreprises éprouvent des difficultés à payer les salaires, ce qui conduit à des grèves dans

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les chantiers et rallonge les délais de livraison. Cet auteur affirme que peu de gouvernements manifestent de l'intérêt pour l'introduction des méthodes HIMO dans les programmes routiers de leur pays. La plupart des décideurs et hauts fonctionnaires partagent encore l'idée selon laquelle les techniques HIMO correspondent à une alternative technologique « rétrograde ».Selon ceux-ci, les méthodes HIEG limitent les problèmes d'encadrement de main d'oeuvre, car requièrent moins d'ouvriers temporaires.

Sur le plan politique, l'auteur sus évoqué constate que les méthodes HIEQ permettent la mobilisation rapide des engins pendant les campagnes électorales pour des travaux ponctuels au profit des partisans alors qu'une main d'oeuvre importante est plus difficile à manipuler.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand