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Contribution des TIC ( Technologie de l'Information et de la Communication ) à  l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal: cas du mobile banking

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par Mohamed DIALLO
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 recherche monnaie banque finance 2012
  

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Chapitre I : Etat des lieux de la bancarisation et du mobile banking et modèle de relation TIC-Bancarisation

Dans ce premier chapitre, il va être essentiellement question, dans la première section, de faire l'état des lieux de la bancarisation et des TIC associées au m-banking. Dans cette section, nous parlerons d'abord du réseau bancaire et niveau de bancarisation au Sénégal. La deuxième section, consacrée aux grandes expériences de M-banking, se préoccupera essentiellement de la présentation des différents opérateurs M-banking.

Section I : Etat des lieux de la bancarisation et du mobile banking au Sénégal

1.1. Etat des lieux de la bancarisation au Sénégal :

Le Sénégal est considéré comme un pays sous bancarisé malgré qu'il dispose du réseau bancaire le plus étoffé de l'UEMOA après le Mali, avec 233 agences et bureaux soit 22% du total de l'Union en 20055.

D'abord, il est important de souligner que le paysage bancaire sénégalais a connu une forte évolution entre 2004 et 2006 avec l'ouverture de cinq (05) nouvelles banques notamment la Banque Régionale de Solidarité (BRS - Sénégal), la Banque des Institutions Mutualistes d'Afrique de l'Ouest (BIMAO), créée par la Confédération des Caisses Mutualistes d'Afrique de l'Ouest, Attijariwafat- Bank Sénégal, une filiale de Attijariwafa Bank Maroc, de la Banque Atlantique Sénégal, une filiale de Atlantic Financial Group et de International Commercial Bank Sénégal. Ces cinq (05) nouvelles banques portent le nombre total de banques en activité à vingt (20)6.

Cependant, une bonne partie du réseau bancaire reste concentrée dans la région de Dakar et son agglomération. Ainsi, malgré le nombre impressionnant de banques installées au Sénégal, le taux de bancarisation reste très faible.

Ensuite, lancée dans une campagne de mobilisation depuis septembre 2010 en vue d'augmenter le taux de bancarisation au Sénégal, la BCEAO est parvenue à faire passer le taux qui n'était alors que de 7% en début 2010 à 19%26 au dernier trimestre 2011, mais c'est

compte tenu du secteur de la microfinance.
En effet, aujourd'hui 19% des Sénégalais détiennent un compte bancaire grâce à cette

5 http://www.finances.gouv.sn/lire-le-contenus,23.html consulté en novembre 2011 6 http://www.finances.gouv.sn/lire-le-contenus,23.html consulté le 5 novembre 2011

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Master II Recherche : Monnaie Finance Banque / Promotion 2009-2011

Contribution des TIC à l'amélioration du niveau de bancarisation au Sénégal : cas du mobile banking

campagne, a annoncé Madame Fatimatou Zahra Diop, Directrice nationale de la BCEAO au Sénégal7.

Par ailleurs les objectifs initialement fixés par la BCEAO étaient de porter le taux de bancarisation au Sénégal à 20% d'ici 2012. Objectif atteint selon Mme Diop, vu que le taux est déjà de 19% en 2011. Outre les principaux acteurs que sont les banques et les institutions de microfinance, cette campagne a été une réussite dans le rang des usagers des banques, les membres des associations de commerçants et également des étudiants. Ce taux de bancarisation comptabilise tant bien les comptes ouverts auprès des institutions de microfinance que ceux des clients du secteur bancaire officiel, et peut encore être amélioré davantage.

Puis, il est important de noter que le secteur bancaire et financier sénégalais a connu de grandes avancées au cours de la dernière décennie. Il s'est notamment diversifié, tant en nombre que de par sa structure et comprend, à fin août 2011, 20 banques et 3 établissements financiers avec un réseau de 233 agences7. Parallèlement aux réseaux bancaires qui se sont développés, les institutions de micro finance ont aussi beaucoup évolué, passant de 121 unités en 2000 à 896 unités en 20077. En effet, jusqu'à une période récente, le secteur ne comportait, pour l'essentiel, que quelques grandes banques classiques à capitaux français. Aujourd'hui, les institutions bancaires et financières qui le composent vont de la structure de micro finance à la très grande banque fusionnée. Vraiment, le paysage financier s'est beaucoup enrichi au cours de ces dix dernières années. Ainsi, il existe, à côté de plusieurs banques classiques, des banques spécialisées dans le financement de l'agriculture, de l'habitat ou de type islamique et une banque de marchés. Le secteur a également connu une certaine maturité puisqu'il compte actuellement sept (7) établissements bancaires de grande taille (total bilan supérieur à 100 Mds FCFA), deux (2) de taille moyenne (total bilan compris entre 50 et 100 Mds) et six (6) de petite taille (total bilan inférieur à 50 Mds)7. De même, la géographie du capital des établissements s'est sensiblement modifiée, avec l'installation de banques à capitaux sénégalais et africains.

Ainsi, le taux de bancarisation élargi (banques et institutions de microfinance comprises), encore faible, se renforce graduellement et s'établit à 12,3% en 2007 et de 19% en 20108.

7Bilan du secteur bancaire dressé par la directrice nationale de la BCEAO Sénégal,

www.microfinance.sn/actualites.php consulté en novembre 2011

8 Source : www.microfinance.sn/actualites.php consulté en novembre 2011 consulté en novembre 2011

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Même si le nombre de banques en activités au Sénégal est assez important, il importe de relativiser l'affirmation qui stipule qu'il y a trop de banques, au regard justement du niveau de bancarisation de l'économie mais également et surtout de la faible couverture géographique du réseau bancaire.

A notre sens, on ne peut vraiment pas affirmer qu'il y ait trop de banques, si l'on part du principe que la concurrence est saine, par essence. Auparavant, on avait quelques grandes banques qui dominaient le marché, qui intervenaient autour de la Place de l'Indépendance, n'avaient pas ou peu d'implantation dans le reste du pays et étaient donc peu accessibles à l'écrasante majorité de la population. Depuis 5 à un peu moins de 10 ans, on voit un formidable développement des installations de banques. L'intérêt est que cela facilite l'accessibilité, pour les populations, aux services bancaires et financiers. Le renforcement du réseau bancaire permet donc de développer la bancarisation de nos économies et contribue ainsi à apporter une réponse au besoin d'intégrer le secteur informel à l'économie moderne.

Au total, on se retrouve dans un processus où, d'un côté, il y a plus de banques répondant à une plus grande variété des besoins du consommateur et, de l'autre, on assiste à un regroupement se traduisant par la construction de grands et solides ensembles mais toutes ces performances sont entassées par la concentration de l'essentiel des banques à Dakar et dans les capitales régionales.

Comme nous venons de le mentionner ci haut, au cours des cinq dernières années, le système bancaire sénégalais a enregistré une augmentation sensible du nombre d'établissements de crédit (banques et établissements financiers). Cette évolution, qui s'est amorcée au milieu des années 1990, à la suite des réformes entreprises par les Autorités monétaires pour éradiquer l'immixtion de l'Etat dans le secteur (libéralisation du secteur, privatisation des banques nationales, etc.) en réponse à la crise bancaire à laquelle la zone a été confrontée durant les années 1980, a été impulsée au cours de ces dernières années par trois facteurs principaux.

D'abord, la relative rentabilité de l'activité bancaire dans la zone, comme l'atteste le résultat net des établissements.

Ensuite, l'existence d'une épargne à faible coût, en liaison avec la relative maîtrise de l'inflation dans l'Union.

Enfin, le niveau relativement faible du capital minimum exigé jusque-là pour la création d'un établissement de crédit dans zone UEMOA.

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A ces principaux facteurs, il y a lieu d'ajouter, au plan interne, la convertibilité du franc CFA et son arrimage à l'euro qui lui confère une certaine stabilité. Au niveau externe, l'abondance de liquidité des banques des pays producteurs de pétrole, notamment du Nigeria et de la Libye, en relation avec l'envolée des cours du pétrole de ces dernières années, a été également un facteur d'incitation à la conquête de nouveaux marchés.

Par ailleurs, le Sénégal a bénéficié au cours de ces dernières années d'une stabilité politique et d'une croissance économique soutenue, en particulier sur la période 1994-2005.

Au total, sur les 20 établissements de crédit, 8 unités, soit plus du tiers (40%) des établissements ont été créées après 1999. Ces nouvelles unités appartiennent, pour la plupart, à des groupes bancaires étrangers qui sont au nombre de 11 en activité à ce jour au Sénégal.

L'un des traits caractéristiques des évolutions observées est la diversification des pays d'origine des maisons- mères des banques au Sénégal, historiquement dominées par les groupes français. La nouvelle cartographie de l'actionnariat du système bancaire distingue essentiellement trois pôles. A savoir les capitaux étrangers historiques provenant de l'Occident (7 groupes) dont notamment la France, les capitaux provenant des pays arabes (4 groupes) et les capitaux de l'Afrique subsaharienne (9 groupes).

D'une manière générale, il y a lieu de relever que l'offensive des groupes bancaires étrangers, au-delà des frontières de leurs pays d'origine, ne concerne pas spécifiquement le Sénégal. Ce phénomène est également observé dans les autres régions en développement et dans les pays émergents. Ainsi, sur 33 banques que comptaient la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) en 2005, 25 étaient contrôlées par des groupes étrangers, soit 75,8%.

En tout état de cause, le taux de bancarisation reste toujours faible et son élévation constitue le défi majeur à relever par les acteurs du secteur financier.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard