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Conflit tribalo ethnique dans les pays des grands lacs et son impact sur le développement de la RDC. Cas de la province du Sud- Kivu

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par Shadrack BAGUMA KAJANGU
Université de Lubumbashi - Licence 2011
  

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§2. Au Burundi

Des traces d'occupation humaine vieilles de 10 000 ans ont été mises au jour au bord du lac Tanganyika. Il semble que les Pygmées (peut-être les ancêtres des Twa) occupaient déjà le pays à l'arrivée des agriculteurs (peut-être des Bantous) au premier millénaire, auquel correspondent les premiers vestiges de métallurgie du fer.

Les pasteurs tutsi s'installent dans la région au XVe siècle en imposant un système féodal dans lequel ils dominent politiquement les Hutu, comme au Rwanda voisin. Ils instaurent ainsi un système de castes et de clientèle fondé sur la possession du bétail. Cette société féodale est dirigée par un roi, le mwami, mais les structures politiques et sociales ne sont pas aussi rigides qu'au Rwanda. Le mwami ne dispose pas d'un pouvoir absolu et les divers clans royaux, les ganwa, intriguent pour le contrôle du pouvoir. Les mariages entre Hutu et Tutsi sont également plus courants au Burundi, où les Hutu jouissent, en outre, d'une plus grande autonomie économique. Par son ouverture sur le lac Tanganyika et la proximité de la grande route d'Afrique centrale vers Zanzibar, le Burundi est plus ouvert aux idées nouvelles que son frère jumeau du nord47(*).

Le colonisateur belge met en place, dès 1925, un régime d'indirect rule favorisant l'aristocratie tutsi (voir colonisation). Il institutionnalise également le clivage entre les deux communautés, l'origine ethnique devenant l'un des critères d'identification administrative des personnes.

Le 1er juillet 1962, le Burundi accède à l'indépendance et devient une monarchie constitutionnelle, membre des Nations unies. Cette indépendance se réalise sous des auspices défavorables. En octobre 1961, l'assassinat du prince héritier Rwagasore, qui prônait une participation de toutes les communautés au pouvoir, suivi de celui du Premier ministre (hutu) Pierre N'Gendandunwe, marque le début de l'instabilité politique, durant laquelle se succèdent coups d'État des militaires tutsi et insurrections hutu suivies de massacres massifs des insurgés (en 1965, 1972, 1988 et 1992). La révolution antiféodale au Rwanda voisin pousse en effet les Hutu à revendiquer le partage du pouvoir.

En juillet 1966, le mwami Mwambutsa IV est déposé par les militaires qui le remplacent par son fils, le moderniste Ntare V. Quatre mois plus tard, le capitaine Michel Micombero prend le pouvoir, proclame la république, puis est nommé président. Il tente notamment de diminuer l'influence de l'Église. En novembre 1976, Micombero est évincé par un coup d'État, qui mène au pouvoir le général Jean-Baptiste Bagaza. La paix entre les Tutsi, au pouvoir, et la majorité hutu demeure précaire, tandis que la nouvelle Constitution de 1981 consacre le parti unique. Élu au cours d'un scrutin dont il est le seul candidat, en 1984, Bagaza est déposé par un nouveau coup d'État en septembre 1987 et remplacé par le major Pierre Buyoya, chef d'un comité militaire de salut national. Le nouveau dirigeant affirme sa volonté d'établir un système plus égalitaire entre les communautés, manifestée par la libération des prisonniers politiques et par le retour à la liberté de culte. Cependant, en août 1988, de nouveaux massacres des Hutu ensanglantent le pays.

Une nouvelle Constitution instaurant le multipartisme est ratifiée par un référendum en mars 1992. En juin 1993, le président Buyoya favorise la tenue d'élections démocratiques, qui portent au pouvoir Melchior N'Dadaye, un Hutu, membre du Frodebu, élu avec 64 p. 100 des voix. L'assassinat de N'Dadaye, un mois plus tard, par des militaires tutsi, déclenche une nouvelle vague de violence, qui fait 50 000 morts et chasse 70 000 Hutu vers la Tanzanie et le Rwanda voisins. Cyprien Ntaryamira, un autre Hutu, succède à N'Dadaye et tente de mettre un terme à la répression menée par l'armée dominée par les Tutsi. Mais il est tué à son tour, en même temps que le président du Rwanda, Juvénal Habyarimana, leur avion ayant été atteint par un missile en atterrissant à l'aéroport de Kigali (Rwanda) le 6 avril 1994. Sylvestre Ntibantunganya, ancien président de l'Assemblée nationale, assume les fonctions de président, mais ne dispose pas de véritables pouvoirs, tandis que des massacres massifs visant Tutsi et Hutu modérés ensanglantent le Rwanda voisin et menacent de gagner le Burundi. Dès lors, la guerre civile larvée, qui n'a en fait jamais cessé depuis l'indépendance, s'accentue. En mars 1996, le rapporteur spécial des Nations unies, chargé d'enquêter sur la situation au Burundi, estime à 15 000 morts, en 1995, le nombre des victimes d'un « génocide au compte-gouttes », touchant plus particulièrement les élites hutu (instituteurs, infirmiers, etc.). L'organisation Amnesty International dénonce, de son côté, les conditions dans lesquelles vivent les 70 000 réfugiés hutu rwandais dans les camps du Burundi. Selon elle, 1 500 réfugiés sont tués chaque mois par les forces de sécurité burundaises ou par les milices tutsi.

En juillet 1996, l'ancien président Pierre Buyoya prend le pouvoir et chasse le président hutu Ntibantunganya. Les pays voisins, suivis par la communauté internationale, décrètent un embargo, tandis que la rébellion hutu gagne plusieurs régions du pays. Cet embargo, qui touche surtout les plus pauvres et enrichit ceux qui l'étaient déjà, est levé en janvier 1999. Entre-temps, le pouvoir développe une politique de « villagisation » en regroupant les populations hutu en hameaux, mais sans autre effet que d'accentuer le mécontentement populaire.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle