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De l'émergence des droits de solidarité et de la nécessité de leur garantie constitutionnelle : condition d'un développement durable des pays en développement » (cas de la R. D. Congo)

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par Cléo MASHINI MWATHA
Université de Kinshasa - Licence en Droit (Bac+5) 2003
  

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II. Les droits de solidarité ou communautaires

Par delà les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels composant les deux premières générations des droits de l'homme, il y a du fait du progrès de l'humanité, de la science, de la technologie et des contradictions qu'ils suscitent quant à l'être et au devenir de l'homme, la consécration d'une troisième génération des droits de l'homme.

Quant aux droits que couvre cette troisième génération appelée aussi « droits de solidarité »32(*) ou « droits communautaires »33(*), l'on s'accorde, avec peu de divergences et d'écarts, à citer : le droit à la paix, le droit au développement, le droit à un environnement sain et le droit au patrimoine commun de l'humanité34(*).

Cette évolution des droits de l'homme qui, en fait, vient les révolutionner ne laisse pas indifférent la doctrine qui se range en deux tendances. Ce sont, d'une part, ceux qui soutiennent l'existence des droits dits communautaires en tant que droits faisant partie intégrante des droits de l'homme et, d'autre part, ceux qui l'objectent.

1. Objections aux droits de solidarité

Certains auteurs voient en la reconnaissance des droits de la troisième génération une inflation des droits de l'homme. Et comme pour toute inflation, ils y voient certes une dépréciation des droits de l'homme.

RIVERO dit à ce propos : « On a constaté, en retraçant l'évolution, le dépérissement progressif des fondements idéologiques de la conception initiale des droits de l'homme, parallèlement à leur développement quantitatif »35(*).

En effet, ceux qui sont soucieux de la « cohésion » des droits de l'homme réservent des critiques sévères à l'endroit des droits dits communautaires dans leur ensemble dont les principales sont le fait qu'ils ne puissent être réclamés devant un juge ainsi que le fait que, principalement, leurs titulaires soient des groupes et non des individus.

Face à cette tendance, il y en a une autre qui, au contraire, soutient l'existence des droits de solidarité.

2. Partisans de l'existence des droits de solidarité

Les droits de solidarité émergeants, consacrés et proclamés par des textes internationaux et à l'occasion de grandes assises sur les droits de l'homme, sont de nos jours non seulement une réalité mais surtout une nécessité impérieuse.

En effet, des droits tels celui à l'environnement sain et de même celui au développement, réaffirmés et proclamés il y a moins d'une décennie, à la Conférence de Vienne de 1993 sur les droits de l'homme, sont comme nous allons le voir, salutaires pour l'espèce humaine.

Ainsi, ils ne sont pas seulement un enrichissement quantitatif, mais aussi qualitatif ; car ils viennent rehausser toute la famille des droits de l'homme.

Pour Karl VASAK, ces droits résultant de l'évolution récente en matière des droits de l'homme, traduisent une certaine conception de la vie en communauté, ils ne peuvent être réalisés que par la conjonction des efforts de tous les partenaires sociaux : individus, Etats, autres entités publiques ou privées36(*).

Quant aux critiques y réservées, nous pensons qu'elles seraient discutables. D'abord, le fait que ces droits ne puissent pas être réclamés en justice ne leur est pas propre, il y va de même du droit au travail, à la santé... Bref, la deuxième génération souffre de la même faiblesse. Précisons toutefois, comme nous le verrons en analysant les différents droits, qu'un recours juridictionnel est toujours possible dans une certaine mesure et dans certaines hypothèses. Et ensuite, le fait qu'ils soient des droits appartenant à des communautés, comme titulaires principaux, est pareil à d'autres droits de l'homme, comme le droit de grève ou la liberté syndicale qui ne peuvent se réaliser qu'en groupe ; ce sont aussi des droits collectifs.

Il en résulte que la différence apparente des droits communautaires due peut être par le fait d'une reconnaissance tardive, ne doit être considérée comme une dénaturation des droits de l'homme, mais bien comme un enrichissement. Car, ces nouveaux droits tendent à protéger des domaines de la vie humaine laissés par les catégories classiques des droits de l'homme.

L'analyse de l'origine et de l'évolution des droits de l'homme donne lieu à en examiner les rapports avec le droit constitutionnel.

* 32 Voir VASAK (Karl), cité par KAYIMBI MALU, op. cit., p. 32 ; et ISRAEL (Jean-Jacques), op. cit., p. 22.

* 33 Voir MAMPUYA KANUNK'a-TSHIABO, op. cit., p. 33.

* 34 Voir RIVERO (Jean), cité in tunisieinfo, accessible sur :

http : //www.tunisieinfo.com/documents/environnement/introduction.html ; et aussi ISRAEL (Jean-Jacques),

op. cit., p. 23.

* 35 RIVERO (Jean), Les libertés publiques : les droits de l'homme, Tome 1, PUF, paris, 1995, p. 111.

* 36 VASAK (Karl), cité par KAYIMBI MALU, op. cit., p. 32.

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