2. Rapport entre le droit au
développement et le droit du développement
De l'analyse du droit au développement et du droit
du développement, il ressort qu'ils ont un rapport certain.
En effet, l'homme étant l'objet et la finalité
de toute action de développement, est placé au centre des
préoccupations aussi bien du droit au développement que du
développement. Car le droit au développement en visant
l'élimination de la pauvreté vise certes dans un premier temps
l'homme dont le bien-être doit être amélioré et
à qui il faudrait donner les moyens de la réalisation de ses
aspirations les plus profondes.
Mais dans un second temps, il vise la communauté,
l'Etat au sein duquel il faudrait réduire les injustices et les
inégalités, et équiper afin qu'il acquiert les moyens
nécessaires pour s `exécuter en tant que principal
débiteur dudit droit. De ce point de vue, le droit au
développement s'analyserait comme un vecteur important des programmes de
développement. Et, ce dernier, en visant la réduction des
inégalités de développement, viserait notamment que les
Etats aient les mêmes droits et capacités, qui leur permettraient
de se développer.
Ce qui sous-tend notamment l'acquisition des nouvelles
technologies, des infrastructures de base... pour le bien-être des
individus et des peuples, la réduction ou la suppression de la
pauvreté ainsi que de ses causes.
Il en résulte que le droit au développement
réoriente le droit du développement vers l'homme qu'il propose
de placer au centre des préoccupations du développement. Le droit
du développement, ainsi redéfinit, permettra à son tour
la mise en oeuvre du droit au développement dont il faut, à
présent, indiquer les créanciers et les débiteurs.
§2. Créanciers et
débiteurs du droit au développement
Le droit au développement, comme tout droit de
l'homme ou tout autre droit, a des créanciers c'est-à-dire des
titulaires des droits et des débiteurs qui doivent y pourvoir. Ce sont,
d'une part, les individus et les peuples et, d'autre part, l'Etat et la
communauté internationale.
I. Créanciers du droit
au développement
Le droit au développement est à la fois un
droit de l'homme et un droit des peuples 122(*).
1. Un droit de l'individu
L'homme est le principal bénéficiaire du
droit au développement. En effet, selon l'article 2, alinéa 1 de
la Déclaration sur le droit au développement :
« l'être humain est le sujet central du développement et
doit donc être le participant actif et le bénéficiaire du
droit au développement ».
En tant que créancier, l'homme doit exiger de ses
débiteurs, dont le principal est l'Etat, les moyens nécessaires
à son développement. Et, cela dans le strict respect de ses
droits et libertés fondamentaux, afin que soit assuré son
épanouissement intégral.
Il est aussi tenu, cependant, eu égard à ses
devoirs envers la communauté, à la responsabilité du
développement dont il doit être un participant actif.
* 122 VIRALLY (Michel),
L'organisation mondiale, Armand Colin, Paris, 1972, p. 317.
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