II. Débiteurs du droit
au développement
La réalisation du droit au développement
implique que ses débiteurs, les Etats et la communauté
internationale, s'exécutent.
1. Les Etats
Les Etats, principaux débiteurs, sont tenus à
assurer la jouissance du droit au développement aux individus et peuples
sous leur juridiction.
En effet, selon l'article 1er , alinéa 3
de la Déclaration sur le droit au développement :
« les Etats ont le droit et le devoir de formuler des politiques de
développement national appropriées ayant pour but
l'amélioration constante du bien-être de l'ensemble de la
population et de tous les individus, fondée sur leur participation
active, libre et utile au développement et à la
répartition équitable des avantages qui en
résultent ». Et, au point 10 de son préambule, la
Déclaration souligne que : « c'est aux Etats qu'il
incombe au premier chef de créer les conditions favorables au
développement des peuples et des individus ».
Ainsi, il revient aux Etats de créer des cadres
juridiques et institutionnels appropriés, mais aussi de concevoir des
stratégies de développement qui encourageraient le respect des
droits de l'homme et viseraient l'élimination de la pauvreté.
Ainsi, « c'est d'abord à chaque peuple qu'il appartient
d'assurer son propre développement » 124(*). En outre, lesdits Etats
devraient secouer la communauté internationale, seconde
débitrice, qui a aussi une responsabilité importante afin qu'elle
s'exécute.
2. La communauté
internationale
La communauté internationale dans son ensemble et,
particulièrement, les Etats développés ont une
responsabilité importante dans la concrétisation du droit au
développement.
En effet, selon l'article 4, alinéa 2 de la
déclaration sur le droit au développement : « une
action soutenue est indispensable pour assurer un développement. En
complément des efforts que les pays en développement
accomplissent, une assistance internationale efficace est essentielle pour
donner à ces pays les moyens de soutenir un développement
global ».
Car, la situation actuelle des pays en
développement, de l'Afrique et en particulier de la République
Démocratique du Congo, devrait ne serait-ce que sur le plan moral et
éthique, interpeller les pays du Nord. Car elle est le résultat
des dégâts qu'ils ont commis, tels l'exploitation accrue de leurs
richesses naturelles et minières à leur détriment, la
discrimination qu'ils entretiennent sur le marché mondial, voire le fait
d'avoir soutenus ou de continuer à soutenir des dirigeants pillards
à la tête desdits pays afin qu'ils servent leurs
intérêts, etc. Et, déjà vers les années
1960-1970, l'Union Soviétique avançait que
« l'obligation d'aider les pays en voie de développement n'est
autre chose que l'obligation de réparer les dommages causés
à l'économie des pays en voie de développement par
l'exploitation coloniale d'hier et par l'exploitation capitaliste ou
impérialiste d'aujourd'hui » 125(*).
Ainsi, la communauté internationale devrait faire
montre de solidarité envers les individus et peuples qui, à
travers le monde, périssent à cause des affres de la
pauvreté. A cet effet, elle doit soutenir l'action des Etats et
concevoir des stratégies visant l'éradication de la
pauvreté et favorisant le respect des droits de l'homme dans leur
ensemble, car ceux-ci ont un rapport certain avec le droit au
développement.
* 124 VIRALLY (Michel),
op.cit., p. 318
* 125 VIRALLY (Michel),
op.cit., p. 319.
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