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Création de valeur et évaluation de la performance financière

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par Fadoua BENABID
Université Mohammed Premier - Oujda au Maroc - Licence en économie et gestion 2012
  

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CHAPITRE 1

LA CREATION DE VALEUR :

LE RENOUVEAU D'UNE APPROCHE D'EVALUATION DE LA PERFORMANCE FINANCIERE

Avec le développement de la mondialisation et l'importance croissante des fonds de pension et des investisseurs institutionnels, la mesure de la performance est surtout positionnée sur le critère de création de valeur actionnariale. Celle-ci est devenue un impératif de gestion de l'entreprise moderne. « Le pouvoir actionnarial »4(*) qui accompagne le mouvement de mondialisation a fait que cette notion devienne le marqueur indispensable des pratiques de management. Elle est considérée comme un élément important de la culture managériale au point qu'elle est devenue une notion incontournable dans la communication financière des entreprises.

Plusieurs définitions de pertinence inégale sont données à cette notion qui sous-entend, avant tout, qu'il s'agit de la valeur actionnariale. Il ne s'agit pourtant pas d'une notion nouvelle : la maximisation de la richesse ou plus exactement la recherche du profit et l'accumulation du capital qui, à son tour, sera réinvesti, est le fondement même de l'économie de marché. Ce qu'englobe de nouveau cette notion, c'est la dimension financière qui lui est accolée. En effet, dans la tradition de la théorie néoclassique, la micro-économie financière5(*) établit, de manière normative, un objectif unique de maximisation de la richesse des actionnaires que doivent rechercher les dirigeants d'entreprises. Dans ce sens, la valeur créée trouve son origine dans la rentabilité des capitaux investis qui doit être supérieure au coût moyen pondéré du capital c'est-à-dire supérieure au taux de rentabilité minimal exigé par les pourvoyeurs de fonds.6(*)

Dans cette logique, l'évaluation de la valeur fondamentale de l'entreprise est effectuée par rapport à la valeur actuelle de l'ensemble des dividendes que les actionnaires recevront dans l'avenir. La maximisation de la valeur de l'entreprise, du point de vue actionnaire, correspond alors à la maximisation de la valeur des actions de l'entreprise sur le marché boursier. Cette notion consacre ainsi l'importance de la place de l'actionnaire dans les « préoccupations stratégiques de l'entreprise » et « suscite l'apparition de nouveaux critères d'évaluation des performances et change le contenu de la communication financière »7(*).

L'objet de ce premier chapitre est d'apporter, à travers plusieurs lectures, un éclairage sur la notion de création de valeur en tant qu'approche d'évaluation de la performance de l'entreprise. Nous allons d'abord situer les fondements théoriques de la notion de création de valeur (I) avant de préciser le contexte de son développement ainsi que les implications de cette approche en matière de management (II).

I - LES FONDEMENTS THEORIQUES DE LA CREATION DE VALEUR 

La pratique managériale consacre, depuis quelques décennies, la notion de création de valeur au rang de marqueur essentiel d'un management performant. Si au départ, la théorie économique a identifié plusieurs objectifs à atteindre pour l'entreprise (notamment sa pérennité et sa croissance durable), l'objectif fondamental auquel renvoie la création de valeur est la maximisation de la richesse des actionnaires. Ainsi, les méthodes relatives à l'évaluation de la valeur de l'entreprise ont évolué. D'approches fondées sur les résultats comptables passées, elles ont évolué en approches qui prennent en considération la performance financière et la valeur créée en ayant comme référentiel comptable « la juste valeur » c'est-à-dire la valeur du marché contrairement au principe du coût historique qui caractérise la comptabilité de type francophone8(*) telle que la comptabilité marocaine.

Une compilation succincte d'une partie de la littérature relative au sujet, nous enseigne que la notion de création de valeur trouve ses fondements lointains dans les enseignements de la théorie économique néoclassique.

I.1- Les principales composantes de la théorie financière néoclassique

Dans la théorie financière néoclassique, la notion de valeur créée est liée à la problématique de l'allocation optimale des capitaux, autrement dit, au problème du choix des investissements9(*) : les décisions prises en matière d'investissement doivent aboutir à la maximisation de la valeur de la firme.

En effet, les enseignements de la théorie néoclassique de l'investissement préconisent un cadre d'analyse à deux périodes, où les agents économiques établissent leur plan de consommation par arbitrage entre leur consommation immédiate et celle future. Leur choix est de ne pas consommer immédiatement l'intégralité de leur richesse, en raison notamment des opportunités d'investissement en actifs physiques et d'investissement financier. Ce faisant, ils effectuent des transferts intertemporels pour accroître leur richesse ; « Ils peuvent ainsi parvenir à un schéma de consommation qui leur assure une satisfaction supérieure »10(*).

Tout en prescrivant des règles normatives susceptibles d'effectuer des choix d'investissements optimaux, la théorie financière classique a pour objectif de maximiser la richesse des actionnaires. Ceux-ci sont considérés comme les seuls au sein de la firme à disposer des droits à prendre des décisions d'investissement.

De manière générale, les principales caractéristiques de ce cadre d'analyse néoclassique sont les suivantes :

· En première période, les agents répartissent leur budget en consommation immédiate, en investissement en actifs physiques et en placement (ou emprunts) sur le marché financier. En seconde période, ils reçoivent le produit de leur investissement physique auquel se rajoute le capital placé(ou duquel est déduit le capital emprunté). Cette richesse finale est censée être intégralement consommée.

· Les capitaux alloués à l'investissement physique sont confiés aux dirigeants dans le but de faire accroître leur richesse sachant que la rentabilité espérée doit être supérieure au taux d'intérêt sur le marché financier.

· L'investissement est censé être effectué sans risque et le retour sur investissement est considéré comme certain11(*). Le coût du capital est représenté par le taux d'intérêt unique prévalant sur le marché financier supposé concurrentiel où tous les intervenants, prêteurs et emprunteurs, disposent de toute l'information. L'investissement est considéré comme optimal lorsqu'il y a égalité entre le coût du capital et le taux de rentabilité marginal de l'investissement.

· Le risque étant inexistant, nul besoin, dans cette représentation théorique, de distinguer entre créanciers (prêteurs) et actionnaires. Quant aux dirigeants d'entreprises, ce sont des mandataires des prêteurs et des actionnaires servant à effectuer une allocation optimale des capitaux investis.

· Pour mesurer la richesse créée pour les actionnaires, la valeur actuelle nette (VAN)12(*) est le principal critère retenu. Un investissement est alors dit optimal s'il permet de maximiser la VAN, c'est-à-dire au point où le supplément de VAN apporté par une unité marginale d'investissement est nul, ou, ce qui revient au même, lorsqu'il y a égalité entre le taux d'intérêt unique du marché financier et le taux de rentabilité marginal du capital investi. Cette VAN permet également d'évaluer un projet d'investissement en fonction de sa capacité à créer de la valeur pour les actionnaires, la rentabilité au niveau de marché financier servant de référence. L'acceptabilité du projet d'investissement dépend de cette différence positive entre la rentabilité du projet et la rentabilité du placement financier. Dans cette approche, « la création de valeur n'a de signification que par rapport à cette alternative »13(*).

* 4 Lordon F., « la création de valeur » comme rhétorique et comme pratique, in L'année de la régulation, Vol.4, CEPREMAP, Paris, 2000, page 117. Document disponible sur Internet :

http://webu2.upmf-grenoble.fr/regulation/Annee_regulation/AR4-2000-04LORDON.pdf

* 5 Cobbaut R., Théorie financière , Economica, 1994, page 285

* 6 Vernimmen P., Finance d'entreprise, Dalloz, édition 2012, page 699.

* 7 Bulletin de la COB n° 346 Mai 2000, page 43, consultable sur Internet :

http://www.amf-france.org/documents/general/3872_1.pdf

* 8 D'où, d'ailleurs, l'intérêt porté aux normes comptables IAS/IFRS (International Accounting Standards/International Financial Reporting Standard), normes internationales, d'origine anglo-saxonne, qui déterminent l'information financière au niveau des marchés financiers.

* 9 Charreaux G., Les mesures de la création de valeur : fondements théoriques et limites, Université de Bourgogne, 1999 ; document disponible sur Internet :
http://gerard.charreaux.pagesperso-orange.fr/perso/articles/Echanges0998.pdf

* 10 Idem, page 1.

* 11 Cf. Charreaux G., L'approche économico-financière de l'investissement, document de travail, université de Bourgogne, France, 1998 ; disponible sur Internet : www.leg.u-bourgogne.fr/wp/1000501.PDF

* 12 Pour un Investissement, la VAN « représente la valeur des  Flux de trésorerie liés à l' Investissement, actualisés au  Taux de rentabilité exigé par le marché... Elle représente donc le montant de la création de valeur anticipé sur l' Investissement. », Vernimmen P., Finance d'entreprise, Op.cit. Page 395.  

On peut dire que la VAN représente le supplément d'enrichissement apporté par un investissement par rapport au minimum exigé par les actionnaires.

* 13 Cf. Charreaux G., Les mesures de la création de valeur : fondements théoriques et limites, Op.cit. Page 2.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams