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L'insécurité des travailleurs humanitaires dans les zones de conflits armés

( Télécharger le fichier original )
par Nabi Youla DOUMBIA
Institut des relation internationales et stratégiques - Master les métiers de l'humanitaire 2009
  

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2. Des violences essentiellement politiques

De tous temps, les humanitaires ont du faire face à deux types de menaces :

-les menaces environnementales qui comprennent à la fois les dommages collatéraux et les menaces parasites liées à des raisons économiques (vol, crime de droit commun, extorsion) ;

-les menaces politiques: l'humanitaire est ici la cible principale ou associée pour des groupes armés. Il est cible principale lorsque les attaques qui le visent sont destinées à empêcher ou à détourner les opérations d'aide de groupes particuliers ou à punir les humanitaires pour avoir délivré de telles aides. Les terroristes entrent dans cette définition. Les attentats terroristes envoient un message de rupture de la stabilité, sèment la peur et minent la confiance dans des espaces où l'humanitaire symbolise la solidarité et d'une certaine manière le retour à la normalité.

Les humanitaires deviennent une cible associée lorsqu'ils sont attaqués parce que perçus comme faisant allégeance à un gouvernement ou participant d'une manière ou d'une autre d'un agenda politique.

Ces deux sources sont responsables de l'augmentation de la violence contre les humanitaires avec une proportion croissante des menaces du second type. En effet, les humanitaires sont victimes dans les zones majeures d'insécurité (voir tableau 7) d'une violence essentiellement politique. En Afghanistan, en Irak ou au Soudan, les terroristes les ont clairement définis comme une cible militaire.

La liste des actes de violences subies par les humanitaires est longue. Cependant, les études sur la question ont tourné autour de trois actes majeurs de violence : les meurtres, les blessures et le kidnapping30(*).

De 1990 à 2005, le nombre d'actes de violence majeurs subis par les travailleurs humanitaires est en constante évolution. Les actes de violences intentionnelles dament le pion aux actes accidentels parmi lesquels les fameux dommages collatéraux. L'humanitaire pendant toute cette période, n'est pas victime d'une violence résiduelle (liée à la guerre) mais plutôt d'actes volontaires d'agressions. Ainsi le nombre de morts parmi les humanitaires est en constante évolution.

Tableau 3 pourcentage des meurtres (extrait des sources de Abby Stoddard)

Période

Pourcentage

1990_1996

12

 
 
 
 

1997-2005

48

Les meurtres des humanitaires ont donc progressé de 62%. Un bémol à apporter toutefois, le nombre des humanitaires a augmenté entre 1997 et 2005 de 77%.

Si dans l'absolu, la croissance des violences s'impose, en valeur relative, l'augmentation n'est que marginale. L'augmentation des meurtres contre les humanitaires est donc à relativiser. Cette conclusion vaut également pour l'ensemble des actes de violence majeur. Selon stoddard, la violence contre les humanitaires serait passée de 5/10000 à 6/10000 entre 1997 et 2005. Pour la période antérieure c'est-à-dire celle couverte par les études de sheik, il n'existe aucune base de sondage31(*) . 

Concernant les humanitaires gravement blessés ou kidnappés sur la période 1997-2005, on observe une augmentation dans un cas et une diminution dans l'autre. Les incidents ayant occasionné des blessures graves ont augmentés de 243 % de 1997 à 2005. Quant au kidnapping et la prise d'otage, après un pic atteint en 2001 (47) une tendance à la baisse s'est amorcée, depuis lors.

La tendance générale sur les 20832(*) meurtres répertoriés par Mani Sheik entre 1985 et 1997 et les 408 incidents graves entre 1997 et 2005 qui ont occasionné 941 victimes et 434 morts, est une augmentation légère de l'insécurité. En effet en comparaison avec d'autres activité civiles, l'humanitaire est loin d'être l'activité civile, la plus dangereuse. Il occupe la 5e place, derrière certaines professions comme les pilotes ou les travailleurs du secteur de l'acier. Contrairement à ces autres professions la nature des risques encourus est différente: l'humanitaire est victime d'une violence intentionnelle. En outre, les conséquences de la violence qu'il subit, sur les populations est sans commune mesure. En effet, un programme arrêté pour cause de violence, c'est des milliers d'hommes et de femmes abandonnés à leurs sorts dans des situations de vulnérabilité extrême.

* 30 Est considéré comme kidnapping tout enlèvement et détention de personne par des forces non étatiques pendant plus de 24H.

* 31 L'étude de Mani Sheik donne le nombre de mort en absolu sans préciser la population d'humanitaire à cette période. En outre seuls les meurtres y figurent, à l'exclusion des autres actes de violence.

* 32 Mani Sheik recense 253 morts de cause intentionnelle desquels nous avons extrait les 45 casques bleus car ils ne font pas partie de notre définition des humanitaires.

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