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L'insécurité des travailleurs humanitaires dans les zones de conflits armés

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par Nabi Youla DOUMBIA
Institut des relation internationales et stratégiques - Master les métiers de l'humanitaire 2009
  

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Chapitre 1 : L'ÉMERGENCE DES ONG HUMANITAIRES
DANS LA PÉRIODE POST GUERRE FROIDE


La chute du Mur de Berlin en 1989 en tant que symbole de la destruction d'un monde ancien, celui des antagonismes Est-Ouest et de la guerre idéologique que se sont livrée par satellites interposés les deux super puissances américaine et soviétique depuis 1947, bouleverse en profondeur les relations internationales et la réalité géopolitique. Les O.N.G. humanitaires ne résistent pas à cette tourmente et sont vite emportées par le souffle du monde nouveau qui leur confère une place de plus en plus grande dans le processus de prise de décision au niveau global. Un ensemble de mutations profondes liées à la disparition du pôle de puissance soviétique et à la mondialisation font d'elles un acteur privilégié des relations internationales. La période post guerre froide affecte ces organisations, au moins sur trois plans. La multiplication des conflits et la floraison des O.N.G., l'acquisition d'une légitimité à aborder et influencer certains sujets internationaux et l'intérêt croissant de la communauté internationale pour les questions humanitaires à l'origine d'un ensemble de règles qui les protège contre les attaques dont elles sont la cible.

I. La multiplication des conflits et la floraison des O.N.G. humanitaires

Aux conflits interétatiques qui caractérisent la période de la guerre froide succède une période marquée par la multiplication des conflits intra-étatiques. La fin de l'antagonisme Est- Ouest prend au dépourvu nombre d'États fragiles dont la cohésion et l'unité n'étaient maintenues que par et grâce à l'aide matérielle des puissances tutélaires. Ainsi les États d'Europe de l'est, de l'Afrique et de l'Asie vont perdre l'intérêt géostratégique qui justifiait leur soutien. En 1990 François Mitterrand, dans les sillons tracés par Reagan au États-Unis, conditionne l'aide économique à ses anciennes colonies, au respect des règles de la démocratie.

De l'autre coté du mur, la faillite économique de l'URSS, l'empêche de jouer son rôle de soutien à ses pays camarades. Depuis lors, de nombreux États fragiles jusque là tenus à bout de bras par les super puissances russe et américaine, ont implosé. L'intérêt stratégique n'étant plus évident, les États riches vont se désintéresser de ces pays déchirés par la guerre.

Les O.N.G. vont immédiatement occuper l'espace resté vacant. Selon les chiffres de l'Union des Associations Internationales (U.I.A.), on en dénombre plus de 30000 à travers le monde6(*). Chiffre auquel il faut ajouter les différentes plates formes associatives: thématiques, géographiques, confessionnelles, opérationnelles, ou syndicales.

1. Les conflits déstructurés et identitaires

A l'aube des années 90, les conflits interétatiques qui ont marqué la période de la guerre froide se raréfient au point de faire dire aux spécialistes qu'ils sont une catégorie obsolète. Cependant, une nouvelle ère irénique ne s'ouvre pas. Les conflits de basse intensité opposant des groupes ethniques ou politiques se substituent à l'ancienne forme de conflictualité. Michel Fortmann de l'Institut Québécois des Hautes Études Internationales dira à ce propos: « l'ordre du jour international est dominé par les confrontations militaires régionales et locales opposant des groupes minoritaires et des gouvernements dans le cadre de sociétés divisées. »7(*) Les conflits déstructurés sont caractérisés par des conflits internes à l'intérieur d'États incapables de maintenir l'ordre et la sécurité à l'intérieur de leurs frontières.

Bien entendu les conflits intra étatiques ne naissent pas à cette période et on peut remonter aussi loin dans la genèse des États pour en trouver les traces.

Ce qui change fondamentalement c'est l'ampleur que le phénomène prend après cette date. De la Yougoslavie en Europe, au Congo R .D.C. en Afrique, les États en panne ou États faillis ou encore collapse states dans la terminologie anglo-saxonne, peinent à exercer le monopole de la violence légitime dans leurs propres limites géographiques.

Les Nations Unies dénombrent en 1994, 82 nouveaux conflits dont 79 internes. D'après le rapport 2009 du Stockholm International Peace Research Institut (SIPRI), aucun conflit interétatique n'a été déploré depuis 2003. Au cours des dix dernières années, sur les 34 conflits majeurs( plus de 1000 morts directement liés aux combats) signalés, seuls 3 ont opposé un État à un autre : Érythrée-Éthiopie (1998-2000) ; Inde-Pakistan (1997-2003) ; Irak-États-unis (2003). En revanche, les conflits internes ou déstructurés constituent l'essentiel des guerres contemporaines. Certains d'entre eux ont une origine lointaine.

C'est le cas du Congo. Ce pays qui dispose d'énormes ressources minières connait depuis son indépendance en 1960, des vagues successives jamais interrompues de tentatives de sécession. D'abord localisée dans le Katanga, c'est au tour des régions de l'Ituri et du nord Kivu d'être ensanglantées par un conflit déplacé que se livre les frères ennemis Tutsi et Hutu du Rwanda voisin.

Un autre exemple emblématique de cette faillite des États est le cas de la Côte d'Ivoire. Jadis fleuron de l'Afrique, ce pays a longtemps constitué une exception stabilité dans un océan d'instabilité ( tous ses voisins ont connus des guerres ou des période d'instabilité politique: guerre Mali-Burkina Faso en 1985, guerre civile au Liberia (1990), coups d'États Guinée (1983), Mali (1968;1991), Burkina Faso (1966;1974;1980;1982;1983;1987),Ghana(1966,1967,1972,1979,1981).

Des difficultés d'ordres économiques et politiques vont précipiter ce pays dans les abysses de la guerre civile en 2002. Si «l'ivoirité», concept raciste de la nation ivoirienne a pu constituer un fondement politique de la guerre, c'est plutôt la faillite de l'État, son incapacité à maintenir l'ordre, qui manifestement à permis la scission du territoire.

Le Soudan connait depuis l'aube de son indépendance en 1954, six ans avant les autres États africains, une guerre fratricide entre le pouvoir de Khartoum et les négro-chrétiens de John Garang. Sitôt achevée en 2000, les Fours de la région du Darfour prendront la relève des sécessionnistes du sud pour contester l'autorité de Khartoum. Considéré par certain comme le premier génocide du 21e siècle, même si une telle appellation ne fait pas l'unanimité ce conflit traduit l'état de déliquescence du Soudan et ses difficultés à exercer pleinement ses attributs d'État sur le plus vaste territoire d'Afrique.8(*)

Terminons cette présentation non exhaustive des «États fatigués» africains par la Somalie. Nation sans État dont le gouvernement au demeurant en exil, réside au Kenya, pays voisin. Ce pays atypique est l'archétype d'une autorité étatique impuissante à exercer pleinement ses attributs. Le pouvoir est disséminé entre les mains de chefs de guerre et de milices qui suppléent l'ordre légal. Signe de l'inexistence de l'État, des groupes armés se sont spécialisés dans la piraterie : l'attaque de navires transitant par le golf d'Aden et la prise en otage des équipages marins. La nature a horreur du vide et le gouvernement en s'exilant (de force) laisse le champ libre à des aventuriers de tout acabit: des chefs de guerre et de tribus qui règnent en maîtres absolus sur les parcelles de territoires qu'ils se sont arrogées.

Il est extrêmement périlleux de distinguer les conflits identitaires de ceux liés à la déliquescence de l'État. Les deux phénomènes se rencontrent bien souvent inextricablement mêlés dans nombre de conflits contemporains. C'est par un pur artifice intellectuel que les conflits identitaires seront abordés isolement dans ces lignes pendant que dans la réalité leur concomitance à la faillite de l'État est une constante.

Durant toute la période de la guerre froide (47-90), les divergences idéologiques servent de toile de fond aux conflits, gommant au passage les particularismes identitaires ou au moins leur attribuant une valeur secondaire. Avec la fin de l'Histoire (Fukuyama) marquée par le règne sans partage de l'idéologie capitaliste, la suprématie des valeurs bourgeoises: promotion des droits de l'Homme comme valeur universelle; les aspirations identitaires trouvent un nouveau souffle et les conflits, un regain de vigueur. La faillite du communisme et le démembrement de l'empire soviétique conduit à la résurgence des aspirations identitaires et à la volonté de bâtir sur cette base des États. L'ONU enregistre une vague de nouveaux États dès 1990 tous issus de l'ancien bloc soviétique.

Dans certains cas l'indépendance ou sa velléité suscite des luttes armées. C'est le cas des Balkans ou Croates, Serbes, et Bosniaques vont s'entre-déchirer en 1992. En 1999, le Kosovo musulman obtiendra à l'arrachée son indépendance de la Serbie après plusieurs années d'un conflit emmaillé de graves crimes de guerre et de crimes contre l'humanité9(*). La Tchétchénie en revanche, échouera à proclamer sa république musulmane face à la détermination de la Russie.

En Afrique, la faiblesse des États va de pair avec d'un coté, le népotisme des gouvernants et de l'autre, la constitution d'oppositions politiques sur des bases ethniques. D'une certaine manière et de façon quelque peu caricaturale, le conflit ivoirien est celui opposant les musulmans Dioula du nord aux chrétiens du sud. Plus précisément, il s'agit d'une coalition d'ethnies dont la culture et le patronyme se retrouvent dans les pays voisins (Mali, Burkina Faso et Guinée) et d'ivoiriens originaires de ces pays dont l'appartenance à la citoyenneté ivoirienne est confisquée au nom d'une hypothétique pureté de la nation: vrais ivoiriens ou ivoiriens d'origine à préserver contre la souillure des ivoiriens de seconde zone ou faux ivoiriens. L'épisode le plus dramatique de cette opposition fut la découverte d'un charnier à yopougon, quartier populaire d'Abidjan, en 2000, deux ans avant le déclenchement de la guerre.

Le Rwanda va connaitre le summum de l'horreur avec le dernier génocide du 20e siècle. 800000 Tutsis sont massacrés, sous le regard impuissant de la communauté Internationale, en avril 1994 durant trois mois fatidiques. Déjà à l'indépendance de ce pays bi ethniques, Grégoire Kaibanda alors premier président d'ethnie Hutu affirmait que les Hutus forment 80 de la population et constituent de ce fait «le vrai peuple rwandais». La suite quarante ans plus tard: un génocide à la machette.

L'Asie n'est pas en marge des luttes identitaires. Région comportant la majorité des musulmans, des bouddhistes et des hindouistes, il est de surcroit le continent le plus peuplé du monde. A eux seuls, la Chine l'Inde et le Pakistan concentrent 43 de la population mondiale et ¾ des êtres humains vivent sur ce continent. Les conflits identitaires concernent ces principales religions dont les siècles de coexistence n'ont en rien entamé les velléités guerrières. Au Sri Lanka, les hindouistes viennent de mettre fin à la guérilla des bouddhistes du Mouvement des Tigres de Libération de Eelam Tamoul (M.T.T.E.). Depuis 1983, cette guérilla (classée terroriste par les États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001) championne du monde des kamikazes avec ses plus de 400 martyrs mène une lutte harassante, contre le pouvoir de Colombo (entre trente et quarante mille victimes). Longtemps considérée par les experts comme la rébellion la mieux organisée du monde, elle vient d'être définitivement matée en juin 2009.

La question du Cachemire indien continue d'envenimer les relations bilatérales entre les frères ennemis: d'Inde et du Pakistan. Ces deux nations détentrices officieuses de l'arme nucléaire, vouent une haine viscérale l'une à l'égard de l'autre, qui s'origine dans leurs genèses respectives. La scission voulue par les nationalistes des deux camps Hindous et musulmans, en vue de la création de deux États nationaux, du bloc monolithique de l'Inde britannique ne se fera pas sans heurts. Des millions de pakistanais forcés de fuir les régions à forte densité indienne seront massacrés (500 000 morts). Le Cachemire indien région située dans le territoire de l'Inde et à population majoritairement musulmane (70) constituera, dès lors, le noeud gordien des relations tumultueuses entre les deux voisins. Les indépendantistes musulmans du Cachemire trouvent dans le Pakistan une base arrière, un financement et une expertise stratégique pour mener à bien leur combat.

En Afghanistan, la coalition menée par les États-Unis (ISAF) mène une lutte acharnée contre les terroristes d'Al-Qaïda retranchés sur les hauteurs de la zone tribale située entre l'Afghanistan et le Pakistan10(*).

Au-delà de ce conflit localisé, c'est d'une guerre totale entre deux mondes que tout oppose la démocratie occidentale incarnée par les États-Unis et l'islamisme radical d'Al-Qaïda. Pour les politologues, la véritable démarcation d'avec le paradigme de la guerre froide s'est opérée avec les attentats du 11 septembre 2001 et les conflits Afghan et Irakien en constituent les illustrations. Le «global war against terror» ou guerre totale contre le terrorisme (G.T.T.) domine les cadres d'analyses géopolitiques. Dans la foulée, le terrorisme islamique voire le monde musulman a pu être considéré comme l'adversaire de substitution à l'URSS.

Pour Samuel Huntington les guerres de la nouvelle ère géopolitique opposeront les civilisations entre elles. Selon les termes de cet éminent professeur d'Harvard, L'occident décadent pourrait avoir maille à partir avec les civilisations montantes de l'islam et de la Chine, qui pourraient à l'occasion se coaliser. L'analyse des données polémologiques recueillies ces dernières années autorise t-elle à conclure à un clash entre civilisations? Le monde s'achemine t-il inéluctablement comme le pense les néoconservateurs américains vers un conflit entre la civilisation occidentale et une coalition confucéo-musulmane?

Pascal Boniface rejette vigoureusement la thèse du choc des civilisations qu'il perçoit comme étant une théorie de justification de l'impérialisme américain. En effet, une analyse minutieuse des conflits contemporains montre que la plupart des conflits actuels se déroulent à l'intérieur d'une même civilisation. Les guerres du monde musulman opposent d'abord des musulmans entre eux, seul le présent conflit irakien fait exception. Un conflit en Asie entre la Chine et Taïwan est plus probable qu'un affrontement entre le premier et l'Occident.

L'OEuvre de Huntington a suscité des volées de bois verts de tous les milieux intellectuels. Jamais théorie contestée a autant résisté aux attaques faute d'une théorie de substitution. Le monde intellectuel est désemparé et incapable de fournir un paradigme de substitution à celui de la guerre froide.

Choc des civilisations ou fin de l'histoire aucune théorie ne fait l'unanimité11(*).

Les divergences quant à la formulation d'un nouveau paradigme consensuel capable de saisir la réalité mouvante des conflits déstructurés qui échappent au cadre ancien, traduisent le désarroi d'un monde ou se multiplient les conflits intra étatiques et la difficulté pour les États d'adopter une stratégie claire.

Au delà du débat théorique, la scène internationale est marquée par la guerre totale contre le terrorisme menée ouvertement en Afghanistan et en Irak, et sous une forme larvée partout ailleurs. Une des attitudes propre à cette période est le rejet explicite du D.I.H. qui protège l'espace humanitaire, à la fois par les États démocratiques et les forces irrégulières. En effet l'administration Bush dès 2001 rejette l'article 3 commun aux quatre conventions de Genève comme inapplicable au terrorisme pendant que, de l'autre coté, les talibans, les combattants irakiens proche d'Al-Qaïda et d'autres groupes dits terroristes relèguent aux calendes grecques la fondamentale distinction combattants/ non-combattants, pilier du D.I.H.

La période d'activité du G.T.T. est très courte pour juger s'il s'agit d'une tendance réelle et durable des relations internationales ou au contraire d'un épisode fâcheux qui disparaitra avec ses promoteurs (Bush et Ben Laden). Du côté de la puissance américaine, Obama par des actes symboliques allant de la fermeture de la prison de Guantanamo à une politique plus contraignante vis-à-vis d'Israël, essaie de liquider l'héritage de son prédécesseur, en colmatant les brèches. Reste l'autre acteur: les avancées des talibans en Afghanistan, les attentats terroristes du 19 août dans la zone verte de Bagdad (100 morts), les incursions meurtrières des Shababs en Somalie montrent que malgré les coups décisifs portés aux terroristes et au terrorisme, la partie est loin d'être gagnée.

Devant ce chaos phénoménal la diplomatie étatique est hésitante et les O.N.G. se retrouvent en première ligne parfois seules au secours des victimes des guerres et des catastrophes naturelles.

* 6 Françoise RUBIO, Dictionnaire pratique des organisations non gouvernementales, Ellipses 2004

* 7 Michel Fortmann, `'1990-2001 l'analyse quantitative des conflits en transition.'' pp 19-33 in les conflits dans le monde 232P, presse universitaire laval 2001.

* 8 Selon Rony Brauman et MSF il est exagéré de parler de génocide. La mortalité a été surévaluées les statististiques manipulées pour servir une cause et un show politico-médiatique (engagement de célébrités du show biz américain dont Georges Clooney) au détriment de la réalité et de l'analyse objective.

* 9 plusieurs responsables politiques de la Croatie dont l'ex président Slobodan Milosevic seront jugés par le tribunal pénal international ad hoc pour crime de guerre et crime contre l'humanité.

* 10 International Security Assistance Force est la coalition internationale sous mandat onusien (sous mandat de l'OTAN depuis 2006) conduite par les États-Unis. Présente en Afghanistan depuis 2001, il a pour mission de combattre le régime taliban du mollah Omar et AL-QAÏDA

* 11 Théorie formulée par Francis Fukuyama. Plus philosophique que géopolitique, elle ne signifie aucunement la fin des conflits mais plutôt la suprématie d'un modèle de société: la démocratie libérale qu'aucun autre modèle ne viendra remettre en cause. Cette théorie est une mise à jour de la fin de l'histoire de Hegel. Au rebours d'Hegel et sa suite, Karl Marx dans sa théorie du matérialisme historique avait prédit, à tort, une autre fin de l'histoire marqué cette fois -ci par la liquidation de l'État et le règne du prolétariat, en somme le règne mondial du communisme.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe