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La vie académique des femmes mariées inscrites dans les écoles de formation: cas des étudiantes du département des sciences de l'éducation de l'école normale supérieure de Yaoundé ( Cameroun)

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par Rodrigue TCHIMTCHOUA
Université de Yaoundé 1 - Diplôme de conseiller d'orientation scolaire universitaire et professionnelle 2010
  

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II-2.REVUE DE LA LITTERATURE

Pour donner une orientation à notre étude, nous allons faire un aperçu général de ce que certains auteurs ont écrit à propos de la scolarisation féminine, ses complications liées au mariage et des différents obstacles à son adaptation socio professionnelle en général et académique en particulier.

II-2-1.L'état actuel de l'éducation de la femme dans la société camerounaise

Le souhait de chaque famille est de pouvoir envoyer tous leurs enfants à l'école même si l'on observe quelques entraves à cette volonté. Du point de vue de Tchombé citéé par Mbetounou Nkoulou (2010, p. 35) :

«  D'après l'évaluation faite par L'UNICEF sur l'éducation de la jeune fille, plusieurs facteurs ont été identifiés comme des obstacles majeurs à l'accès de la fille à l'éducation parmi lesquels la peur des autres cultures, la pauvreté, la culture musulmane, la pertinence de l'éducation et le mariage précoce... »

Le gouvernement fait des efforts pour faciliter la scolarisation féminine au Cameroun. C'est dans cette optique qu'il crée de multiples établissements scolaires et prône la gratuité de l'école primaire. Toutefois cette gratuité semble plus théorique que pratique. De même des bourses sont souvent attribuées aux jeunes filles pour les encourager à plus de persévérance.

L'éducation de la femme camerounaise tend vers la mondialité car elle doit à présent plus qu'auparavant être capable non seulement de recevoir mais aussi et surtout de donner. C'est la raison pour laquelle nous observons un accroissement des effectifs féminins dans les écoles de formation. A cet effet, Tchégo (2000, p. 90) dit :

 « L'enrichissement mutuel suppose qu'aucun peuple ne doit se présenter au rendez-vous mondial du donner et du recevoir les mains vides puisque les autres auront besoin de lui. »

La femme camerounaise doit de prime abord apprécier toutes les valeurs culturelles de son milieu d'origine avant de faire la part des choses entre les traditions et croyances d'ailleurs. Elle doit donc rechercher l'émancipation qui est différente de l'occidentalisme car comme le dit Afana (2004, p. 24) :

« La femme camerounaise, en l'occurrence, ne sera pas émancipée lorsqu'elle aura copié jusqu'à la bêtise, les manières de faire des femmes occidentales qui sont pour la plupart inadaptées à notre milieu. »

La femme africaine doit compter sur son partenaire masculin dont elle partage la vie, les aspirations et les espoirs. Ce dernier a d'ailleurs intérêt à ce qu'elle s'émancipe. Car de cette manière le patrimoine familial et partant national s'en trouve enrichi. Il est donc nécessaire qu'elle soit secondée dans sa tache par tous les hommes et plus particulièrement par certains traditionnalistes qui se servent de nos coutumes pour maintenir leur partenaire féminin dans un état d'infériorité et d'irresponsabilité. Une complémentarité entre l'homme et la femme serait donc en mesure de favoriser l'émancipation de cette dernière afin qu'elle puisse participer pleinement à la cause du progrès et la lutte que mènent les peuples africains contre le sous développement.

Malheureusement la femme est reléguée en permanence au second rang qui est celui d'assistante de l'homme, son avis étant rarement pris en compte dans les décisions même au niveau familial. D'après une analyse menée par Matchinda en 2008 dans son article «  Droit des filles à l'éducation : enjeux psycho-socio-politique » la marginalisation de la femme est perceptible sur plusieurs plans :

- sur le plan psychosocial  plus de 50% des femmes ne savent ni lire ni écrire. Au plan de la fréquentation scolaire l'écart entre les filles et les garçons se creuse à partir du secondaire et est encore plus prégnant au niveau des études supérieures. Ces inégalités s'observent surtout dans les zones rurales où les bienfaits de la fille sont diversement appréciés.

- Sur le plan de l'emploi  37% des chômeurs sont des femmes. Les employeurs évacuent les dossiers présentés par celles-ci pour ne pas avoir à faire aux indemnités de maternité.

Ces discriminations constituent une violation de l'égalité homme femme prônée tant sur le plan national qu'international. En effet, de plus en plus les législations rendent l'homme et la femme égaux devant la loi et cette volonté apparait souvent dans la terminologie du mariage où l'on ne parle plus de l'homme et de la femme, mais simplement des époux, la femme étant considérée comme un conjoint au même titre que son mari.

Le rapport de l'UNICEF de 2006 sur la situation des enfants dans le monde renseigne qu'il ya plus de 60 ans les dirigeants des pays de la planète avaient ainsi imaginé un monde dont tous les habitants bénéficieraient des mêmes droits, des mêmes ressources et des mêmes possibilités.

Les pays membres de l'ONU sont ainsi appelés à inscrire dans leurs constitutions nationales ou toute autre disposition législative appropriée le principe de l'égalité entre hommes et femmes, si ce n'est déjà fait, et à assurer par voie de législation l'application dudit principe. Mais il existe encore plusieurs obstacles à la promotion des droits des femmes, notamment les obstacles d'ordre psycho-social. Il s'agit des stéréotypes découlant de la conception que la société se fait jusqu'ici de la femme.

Comme le dit Luwenyema Lule (1989, p. 306) « l'égalité authentique est essentiellement celle de la situation sociale et en aucun cas celle des aptitudes physiques et créatrices de chaque individu, homme ou femme »

La femme est certes l'égale de l'homme, mais elle n'en demeure pas moins différente. C'est ainsi que certaines responsabilités sont difficilement accessibles aux femmes. C'est à juste titre que Luwenyema Lule (idem, p.130) soutient que :

«  Cette égalité ne peut être entendue non comme une identité sémantique mais plutôt la recherche volontaire d'un meilleur accès à l'emploi pour les femmes et d'un plus juste équilibre dans l'emploi entre hommes et femmes. »

Au Cameroun l'emploi formel reste en grande partie dominé par la présence masculine dans presque tous les domaines sauf dans le secteur de la santé (infirmière) et les services traditionnellement féminins (secrétaires, réceptionnistes, hôtesses...) Quant à celles qui travaillent dans les autres domaines, elles occupent rarement des postes de prise de décision. Ainsi, dans l'armée camerounaise par exemple aucune femme n'a jamais été nommée général, aucune femme n'a été gouverneur de région, ni ministre dans des départements clés tels que, la justice, l'administration territoriale, la défense, les finances, premier ministre. De même elles sont sous représentées à l'Assemblée nationale, au conseil économique et social, au niveau des secrétariats généraux des ministères et de la direction générale des entreprises. Selon Matchinda (idem) cette disparité entre homme et femme quant à la participation aux cercles de décision laisse les femmes à vie, même éduquées, dans une position défavorable, avec très peu d'opportunités sociales, économiques, politiques et d'épanouissement personnel.

Malgré l'adoption de la convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes(CEDEF) par l'Assemblée Générale des Nations Unies en 1979, les discriminations basées sur le sexe subsistent et nous convenons avec A.Veneman lorsqu'elle fait savoir dans l'avant propos du rapport de l'UNICEF (2006, p. VII) que :

« Déclarations, conventions, objectifs tout cela ne suffit pas, nous devons impérativement passer du stade de belles paroles à celui de l'action concrète(...) Le jour, où les femmes et les filles auront les mêmes possibilités que les hommes et les garçons de subvenir à leurs besoins sur le plan économique et de vivre à l'abri de la violence et de la discrimination sexiste, l'égalité de sexe ne sera plus une vaine promesse (...) » 

Comme nous avons pu le constater, la priorité a toujours été accordée aux garçons en matière d'éducation car ils auront à gagner le pain pour leur famille et assouvir les besoins de leurs vieux parents. Ainsi dès sa tendre enfance la jeune fille est préparée à sa future vie d'épouse et de mère.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote