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La médiation familiale face à  la singularité des problématiques et des situations familiales

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par Chloé DONVAL
Institut des sciences de la famille- Lyon - Diplôme d'état de médiateur familial 2011
  

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2. La singularité des familles

La singularité du latin singularitas signifie « fait d'être unique ». Il peut s'agir du caractère singulier, ce qui rend une chose ou une personne singulière, mais cela peut aussi être en lien avec la manière d'agir, de penser, de parler etc... hors de l'ordinaire, différentes de celle de tous les autres14(*).

La singularité a à voir avec les personnes, ce qu'elles font, ce qu'elles vivent, à travers différents comportements. A travers l'émergence de nouvelles structures familiales, et des problématiques qu'elles rencontrent, je démontrerai que chaque personne est différente, et combien il est nécessaire de prendre en compte chaque individu et chaque groupe en médiation familiale afin de rassembler les participants dans des représentations communes.

A) Les structures familiales

La famille composée du couple parental marié et des enfants prévaut toujours actuellement, cependant quelques variantes sont à noter. Les modalités de l'union sont variées, parfois il s'agit d'union libre, sans contrat liant le couple, parfois le PACS peut être le mode d'union choisi. Les variations se trouvent aussi dans la naissance des enfants, car de plus en plus naissent hors mariage.

Du fait du nombre de plus en plus important de divorces, il n'est plus rare de voir des enfants élevés par un seul parent, il s'agit des familles monoparentales.

Mais parce que la « vie de famille » se doit de perdurer malgré l'échec d'union antérieure, nous voyons émerger de plus en plus de familles recomposées. Les fratries s'agrandissent, et le nombre de responsables se multiplient : les parents « géniteurs » auxquels viennent s'ajouter les beaux-parents.

B) Le temps de la séparation en médiation familiale

La séparation conjugale étant la problématique majeure rencontrée en médiation familiale, je vais détailler cette phase et tenter de mettre en avant la complexité des étapes par lesquelles passe la majeure partie des participants à la médiation familiale.

L'un des éléments illustrant cette singularité est la notion de temps. On dit souvent en médiation que « le temps de l'un n'est pas le temps de l'autre ». Je vais développer cette notion de temps, en lien avec la singularité de chaque membre de la famille à élaborer la séparation.

La médiation familiale intervient le plus souvent dans le cadre des séparations conjugales. Selon Bob Deits15(*), auteur de l'ouvrage « Revivre après l'épreuve » (1999), la détresse qui suit la rupture amoureuse ressemble étrangement à celle ressentie lors du processus de deuil. L'acceptation de la séparation est un cheminement long et difficile que chaque partenaire devra parcourir. Bien entendu, plus la relation était significative, plus grand sera le deuil. Plusieurs étapes ont été identifiées dans le processus de séparation ou de divorce, certains les traversent de façon linéaire, d'autres s'installent dans une étape significative sans pouvoir la dépasser, voire même régressent à une étape antérieure... Ainsi le vécu des personnes en instance de séparation est très variable. Afin de baliser cette évolution, je vais décrire et analyser certaines des différentes étapes de la séparation.

Alice et Pierre de Lara16(*), ont développé ces étapes :

ñ La menace de séparation ou de divorce

L'instabilité et l'insécurité s'installent. L'insatisfaction se manifeste, les frustrations s'accumulent : affectives, sexuelles, matérielles...Souvent, l'un des partenaires exprime sa désillusion à l'égard de l'autre partenaire incapable d'être à la hauteur des attentes narcissiques dont il l'a comblé. Il manifeste son mécontentement et son besoin de changement. Cette phase n'est pas forcément l'indice d'un échec programmé mais peut révéler un malaise profond dans la relation de couple et il est souhaitable que cette « crise » incite les deux partenaires à réagir à cette situation indésirable avant qu'elle ne devienne irrémédiable. A ce stade, la vie du couple est émaillée de crises de plus en plus fréquentes, sur un fond conflictuel permanent. Il est encore possible d'agir en prenant conscience de la nécessité de modifier son comportement et de tenter de trouver en soi les ressources pour impulser une nouvelle dynamique afin de « sauver son couple ».

Le couple peut éventuellement solliciter l'intervention d'un tiers expérimenté : thérapeute de couple, conseiller conjugal et familial, psychothérapeute ou psychanalyste. Si besoin, une aide thérapeutique ou psychanalytique individuelle peut s'avérer nécessaire si l'un des deux membres du couple est fragilisé par la situation.

Mais, il arrive souvent que le processus de séparation soit trop avancé. L'un ou l'autre des deux partenaires finit par visualiser sa vie à l'extérieur de la vie conjugale. La rupture est non seulement admise, mais devient inéluctable et nécessaire. Le sentiment amoureux disparaît, la vie de couple devient de plus en plus insatisfaisante, voir génère des tensions qui pourront aller jusqu'à la violence. La menace de rupture se concrétise.

ñ La séparation

Elle peut être brutale, violente mais aussi discrète et progressive. En effet, chaque séparation est unique.

Il arrive parfois, qu'après de longues années d'union, le couple conjugal se détériore, confronté à la routine du quotidien. Chacun est pris entre ses responsabilités, son travail, l'éducation des enfants, il arrive alors que le couple devienne secondaire. Dans la société dans laquelle nous évoluons, le temps est précieux et le quotidien pressant. Lorsque le couple conjugal devient un couple parental à l'arrivée des enfants, les hommes deviennent des pères et les femmes des mères, ils n'est pas rare que le couple endosse ces nouveaux rôles au détriment de sa vie conjugale.

La séparation ici peut alors être progressive, insidieuse... Le temps et les responsabilités séparent les amants. D'ailleurs, après la séparation, avec du recul et du temps, le couple dira que cela fait longtemps que l'affection a remplacé l'amour, que l'écart s'est installé progressivement, que leur vision de la vie a changé, que les points communs se sont transformés en différence.

Mais malgré cette progression, la séparation n'en sera pas moins difficile, elle sera vécue comme une déchirure, un échec de vie, les regrets seront souvent présents.

La séparation pourra aussi être plus violente car la frontière entre l'amour et la haine est parfois si fine... En effet, lorsque la rupture est consécutive à la trahison et au mensonge, les effets sont différents. Lorsqu'une personne est déçue, triste et trahie, souvent le sentiment de vengeance est présent : « faire payer l'autre » devient une priorité et peut prendre le pas sur tout le reste ; les enfants peuvent alors être instrumentalisés dans ce nouveau scénario. Commence alors un long combat contre celui ou celle que l'on a aimé.

Parfois, l'un des conjoints refuse d'admettre la réalité de la séparation que l'autre lui impose, pensant cette situation temporaire et transitoire. Il garde l'espoir d'une amélioration, mais souvent quand l'un des membres du couple pose la décision de la séparation, il est déjà trop tard. Cette personne aura certainement longuement réfléchi à cette option, cette idée aura progressé et la séparation deviendra alors inévitable.

Cette phase de déni peut être transitoire ou perdurer. Il sera nécessaire, pour que les partenaires évoluent, que chacun prenne conscience de l'état actuel du couple avec honnêteté. Mais cela est parfois extrêmement difficile.

ñ Le déni

La réalité est difficile à admettre, et les émotions submergent les comportements. Dans tout processus de deuil, cette phase est normale, la souffrance est si grande qu'elle anesthésie le réel, amène à un refus de la réalité, repousse à plus tard.

ñ La colère et le ressentiment

A ce stade, la colère et le ressentiment sont souvent présents, colère dirigée contre soi ou tournée vers l'extérieur, dont le but est d'atteindre l'autre dans son intégrité et ses valeurs profondes, souvent au travers d'actions irrationnelles pouvant même être préjudiciables pour soi-même. Ici, il ne faut pas penser la colère comme un sentiment négatif. Au contraire, le fait de pouvoir être en colère contre l'autre permet d'intégrer la séparation. Cette colère constitue une reprise de la communication directe avec l'autre partenaire, même si elle n'incarne pas le meilleur moyen de communiquer. Puis, cette colère doit cesser, pour pouvoir ouvrir l'espace des négociations.

ñ La dépression

La dépression peut apparaître lorsque la réalité du divorce est devenue inéluctable, et que le sentiment de perte vient remplacer la colère et la rage, dépression réactionnelle au sentiment d'abandon, s'inscrivant parfois dans un processus psychique préalable d'espoirs perdus ou de rêves brisés signant la brisure finale de la relation conjugale.

ñ L'isolement

A ce stade, l'isolement avec la famille ou l'extérieur est fréquent chez celui ou celle qui subit la séparation et la perte de l'autre. On coupe les liens avec l'autre conjoint et la belle-famille, on désire même parfois ne plus voir ses enfants. On peut garder des liens avec sa propre famille ou des amis proches. Mais certaines personnes préfèrent volontairement rester seules.

ñ L'acceptation

Au début, l'acceptation est ambivalente. Peu à peu, l'autre prend conscience que la décision de son ex-conjoint est inéluctable et irréversible. Il s'agit d'adopter de nouveaux comportements en présence des parents, de la famille, des enfants, des amis. Il s'agit d'accepter une situation qui pouvait paraître inacceptable. On compose avec la nouvelle situation.

Les conjoints ne vivent pas simultanément ces différentes étapes. Il est important que ce décalage soit reconnu pour mieux comprendre le vécu des personnes qui se séparent. Le temps est donc un facteur essentiel.

Je veux montrer ici, que les personnes vivant une séparation passent par différentes étapes d'élaboration. Elles n'évoluent pas au même rythme. La séparation est vécue de façon différente et singulière par chacun, selon qu'il subit ou choisit la séparation tout d'abord, mais aussi tout au long des étapes à franchir avant de l'accepter. Le temps entre chaque étape est différente d'une personne à l'autre.

Il n'est pas rare d'entendre les médiateurs familiaux dire que l'un des médiés semble plus avancé dans son cheminement que l'autre.

Je vais dès à présent développer les différentes problématiques rencontrées dans ces nouvelles familles.

d) Les problématiques rencontrées par les familles en médiation familiale

J'aimerais maintenant faire un pas de côté pour regarder de plus près les participants à la médiation. Ce sont des hommes et des femmes d'âges très variables et d'horizons différents, avec des valeurs et des croyances qui leur sont propres. Les raisons de leur venue en médiation sont liées le plus souvent à une séparation conjugale, mais elles peuvent être autres.

ñ La séparation conjugale

Dans les familles où le couple parental se sépare, les problématiques les plus courantes tournent autour de l'organisation de la vie des enfants ; le mode d'hébergement à réfléchir, le choix des écoles lorsque que l'un des parents déménage, le rythme des rencontres avec la famille élargie, l'organisation financière etc... Mais souvent, en amont de cette réflexion sur la nouvelle organisation familiale, il est nécessaire pour le couple parental de revenir sur les raisons de leur séparation, c'est le temps du bilan. Ce bilan pourra permettre aux parents de se rappeler les bons moments passer ensemble, la naissance des enfants, les vacances... Ceci leur permettra peut être de prendre un peu de recul, de se rendre compte qu'ils n'ont pas toujours été opposé l'un à l'autre, qu'à un moment donné de leur vie ils ont été heureux ensemble, qu'ils ont fait des choix conjointement pour eux et leurs enfants. Cette phase peut favoriser la communication et la reconnaissance de l'autre, alors que jusqu'ici seul le conflit semblait les unir.

Parfois il est question d'adultère, le ressenti vécu par l'un est alors très fort. Le sentiment de vengeance peut être très accentué, tout comme le sentiment de trahison. La première étape pour ces personnes consiste à pouvoir déposer leur colère et leur ressenti, à se sentir entendu, et à ce que leurs difficultés soient reconnues par le professionnel mais surtout par l'autre. Le médiateur favorisera cela en amenant les personnes à reconnaître dans l'autre, d'autres traits de caractère, d'autres qualités plus positives qui permettront alors à la personne trahie de pouvoir a nouveau percevoir l'autre dans sa globalité et non plus essentiellement à travers sa trahison.

Lorsque la séparation est plus ancienne et encore conflictuelle, les liens entre les enfants et l'un de leurs parents peuvent être altérés, voire absents ; il sera alors nécessaire d'apaiser le conflit encore présent entre les parents, afin de pouvoir reconstruire le lien parent-enfant.

De même dans cette situation, les personnes, avec l'aide du médiateur, devront se parler des événements douloureux qu'elles ont traversés, du ressenti qui les a accompagnées tout au long de ces années, et parfois, lorsque la souffrance est alors enfin reconnue, la colère peut se dissiper, laissant place à de nouvelles perspectives.

ñ Placement de la personne âgée

Avec une population de plus en plus vieillissante, de nouvelles problématiques émergent. Il n'est pas rare que les enfants adultes aient à faire des choix pour leurs parents. Les avis des participants sont différents : certains souhaitent une mise sous tutelle, d'autres un placement en maison de retraite, ou alors un maintien à domicile. Ce sont des choix difficiles qu'ils pourront discuter avec l'aide d'un tiers professionnel.

Réunir l'ensemble d'une fratrie n'est pas simple. L'éloignement géographique, des conjoints pas toujours acceptés, des relations différentes avec les parents sont autant d'éléments qui, au fur et à mesure des années, ont pu éloigné, voire opposer certains d'entre eux. La médiation familiale est un processus complexe au cours duquel les participants sont amenés à partager les difficultés qu'ils rencontrent, les événements passés et douloureux. Lorsqu'il s'agit de réunir des frères et soeurs adultes, la tâche peut en être complexifiée. En effet, ceux-ci ont un passé commun très riche et très long parfois. Durant leur enfance, ils ont certainement partagé beaucoup d'événements, heureux et malheureux aussi, c'est alors le temps des explications. Il sera parfois nécessaire de revenir sur les blessures de l'enfance, les préférences de papa ou de maman envers tel frère ou telle soeur, les mots prononcés qui ne seront jamais oubliés, les alliances parfois, sont autant d'éléments avec lesquels le médiateur va devoir composer.

Il s'agira pour celui-ci de prendre chacun en compte, et parfois de l'accompagner dans la résolution de conflits souvent très lointains, mais qu'il sera nécessaire de traiter pour aborder les problématiques actuelles. S'agissant du placement d'un parent âgé, beaucoup d'affects sont en jeu, c'est tout d'abord accepter la diminution physique et psychologique de celui ou celle qui autrefois s'occupait d'eux avec courage, clairvoyance, assurance. Parent de qui on veut prendre soin en réponse à tant d'amour et de soutien pendant l'enfance et la vie de jeune adulte. Il sera aussi parfois, question contrairement, de parents ayant pu être violents et pour qui aujourd'hui il est plus compliqué d'aspirer à améliorer le quotidien, vestige d'une amertume ou de blessures toujours présentes.

Chaque enfant a son propre vécu avec ses parents, et leur souhaitent un avenir différent aujourd'hui, maintenant que le temps est venu de décider pour eux. Il sera parfois difficile pour le médiateur de les rassembler dans une volonté commune, du fait de l'importance de la fratrie, parfois conséquente, mais aussi des divergences de point de vue et de valeur.

Dans de telles problématiques familiales, il sera aussi, souvent, question d'argent. L'argent est une manière de « régler ses comptes », certains pensent que pour tel ou tel préjudice tel dédommagement financier doit lui être attribué. Il faudra aussi composer la médiation familiale avec ce sujet souvent délicat.

ñ Les jeunes parents dans une séparation

De plus en plus de jeunes couples ont des enfants, et lorsque la séparation vient désorganiser leur vie, ceux-ci sont parfois démunis. La parentalité n'étant pas toujours évidente pour tous, le fait de se retrouver seul à élever son enfant peut être très compliqué. Il peut être nécessaire de leur apporter un soutien à la parentalité, et de les rassurer dans leurs choix de parents. Il est très important que le parent ne se sente pas seul face à ses difficultés, qu'il soit soutenu.

Être parent à l'adolescence ou dans sa vie de jeune majeur n'est pas une chose aisée, même si cette situation est choisie. Parfois il y a un réel désir pour le couple d'avoir des enfants, mais ce n'est pas toujours le cas. Certains parleront de grossesse non souhaitée, diront qu'ils ont du prendre une décision, celle de « garder » ce bébé. Les situations sont très variées mais celle que traversent ces jeunes parents est loin d'être évidente. Pris entre leur désir de poursuivre une vie d'adolescent auprès de leurs amis, et celle de s'épanouir dans leur nouveau rôle de parent, ils sont tiraillés. Lorsque la famille est là pour les accompagner dans cette tâche difficile, ces jeunes parents peuvent trouver un relais, pour conjuguer ces deux vies, mais en l'absence de celui-ci ou lorsque il est défaillant, le jeune couple se retrouve bien seul face à ses difficultés.

Il est temps pour eux de faire des choix concernant l'avenir de la famille. Il peut s'agir d'arrêter des études, de trouver un travail pour subvenir aux nouveaux besoins, chercher un logement adapté. Ce sont autant de problèmes auxquels ces jeunes parents peuvent être confrontés. Ils comptent alors beaucoup sur le conjoint, le bonheur de l'enfant à venir et l'épanouissement de leur famille. Alors, lorsque le jeune couple se sépare, c'est souvent l'effondrement, ils ne sont plus solidaires maintenant pour affronter toutes ces difficultés qui paraissaient surmontables du temps du couple.

Le médiateur familial, dans une telle situation, va rassurer ces parents, parfois encore des enfants, sur leurs compétences, va les aider à être plus déterminés au regard des décisions qu'ils ont prises. Le médiateur sera parfois la première personne à les reconnaître réellement en tant que parents, ceci les amènera probablement à se responsabiliser, et par la suite, à prendre les décisions nécessaire, pour leur enfant.

Le médiateur pourra les accompagner dans cette nouvelle parentalité en leur indiquant des lieux où ils pourront échanger sur leur difficultés avec d'autres jeunes parents par exemple. L'un des rôles du médiateur est aussi ici de pouvoir les informer sur les personnes susceptibles de pouvoir les soutenir, cela passera peut être par un rétablissement du lien avec leur famille d'origine.

ñ Les familles recomposées

Avec un nombre de divorce en constante augmentation, les familles recomposées émergent. Les problématiques sont alors différentes et souvent axées sur la place et le rôle de chacun. Les beaux-parents ont une place souvent difficile, ils ne sont pas les parents biologiques, mais ils en ont certaines fonctions, car ils partagent un quotidien avec ces enfants. Il faudra réfléchir à la place que chacun veut prendre auprès de ces enfants et aux conséquences que cela entraîne.

ñ Le maintien du lien grand-parents/petits-enfants

La séparation conjugale amène des problématiques au delà des enfants et du couple, car souvent les grands-parents peuvent eux aussi avoir à en subir les conséquences. Ils peuvent être amenés à voir moins, parfois plus du tout leurs petits-enfants. Ici, les problématiques vont s'axer autour de la reprise de communication entre parents, parfois beaux-parents, et les grands parents, et plus tard, sur l'organisation de droits de visite.

Dans toutes ces situations, si différentes soient-elles, les difficultés se placent souvent autour de conflits enkystés, de communication défaillante, d'absence de lien. Même s'il est possible de dégager des problématiques familiales type, aucune médiation ne se déroule de la même façon, car derrière ces conflits se cachent des personnes très différentes, vivant intensément et difficilement leur situation. Il est du devoir du médiateur de considérer chaque personne, de reconnaître ses difficultés, et de l'épauler dans sa reconstruction identitaire. En effet, il est fréquent dans ces situations conflictuelles et dans ces différentes configurations familiales, que les personnes rencontrent des difficultés à trouver leur place et leur rôle au sein de la famille, ainsi qu'à être reconnues comme telles par les autres. Le médiateur devra prendre en compte la singularité de chaque personne et ses difficultés pour pouvoir à un moment donné faire travailler ensemble les participants.

A travers la présentation de l'évolution des familles et de leurs singularités, j'ai mis en avant la complexité de reconnaître chaque participant comme une personne unique et singulière, du fait de sa personnalité bien sûr, mais aussi par rapport aux étapes qu'il a franchies, à la famille dans laquelle il évolue, et aux problématiques personnelles et collectives qu'il rencontre.

Je vous invite maintenant à découvrir la médiation familiale et la singularité de cette profession.

* 14 http://fr.wiktionary.org/wiki/singularit%C3%A9

* 15 Bob DEITS, Revivre après l'épreuve, Québécor, 1999

* 16 http://pdelara.free.fr/crises.html

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein