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La place de l'Afrique centrale dans l'architecture de paix et de sécurité africaine (APSA)

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par Rahim Jhan NGUIMBI
Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) - Master 2, contentieux international 2012
  

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B. Les conséquences des affrontements idéologiques sur la nature des structures

Nous savons déjà que l'OUA elle-même est le reflet de l'idéologie dominante au moment de sa création. Ce fut également le cas pour la CEEAC. En réalité, cette communauté, créée par des Etats animés, pour l'essentiel, de l'idéologie de Monrovia, restera une organisation à forte coloration politique. En effet, les conflits de leadership, les divergences de vues, les égos surestimés, la faiblesse des ressources financières voire humaines, sont autant de facteurs non exhaustifs qui ont fait qu'elle ne parvienne résolument pas à traiter en profondeur les questions économiques et sociales, pas plus les questions de sécurité et de paix qui ne relevaient pas encore de son champ de compétence. L'évolution juridique, mais non moins timide, qu'elle a connue plus tard et qui l'a entrainée sur le terrain de la prévention et de la gestion des conflits n'a pas réussi à éradiquer cette image d'elle.

Outre son incapacité à se détacher de son emprise politique, il convient d'ajouter l'argument tenant de son autonomie à l'égard de l'OUA de l'époque, devancière de l'UA. Certes, la CEEAC naît à la suite d'un processus qui, d'une part, voit naître avant elle (en 1975) la Communauté Economique Des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et, d'autre part, voit adopter le Plan d'Action (PAL) et l'Acte Final de Lagos (AFL) par la Conférence extraordinaire de l'OUA, le 29 avril 1980, documents qui promeuvent une intégration africaine à partir des Communautés Economiques Régionales (CER), en vue d'une Communauté Economique Africaine (CEA), mais en réalité, ce sont les Etats eux-mêmes qui « décident, de façon démocratique et libres, de coopérer pour dépasser le principe de l'équilibre et créer une communauté d'intérêts et de destin dans le cadre de la CEEAC en 1983, redynamisée en 199491(*)». Il semble ainsi évident que la prise de conscience de l'Afrique centrale d'alors ne résultait pas d'un lien quelconque avec l'Architecture africaine de Paix de l'époque, et donc pas d'une injonction venant de celle-ci ni de l'OUA plus généralement.

Il sied de relever qu'en guise d'Architecture de Paix, les Chefs d'Etats africains fondateurs de l'OUA, mus par la dimension politique que le groupe de Monrovia avait impulsée, avaient prévu la mise en place, dans l'organisation naissante, non moins qu'« une Commission de la défense comme dispositif opérationnel pour le maintien de la paix et le règlement des différends en Afrique92(*) », aux termes de l'article 20 de la Charte de ladite organisation.

Pour finir sur ce point, il reste à noter que l'ensemble de ces arguments, ajoutés à l'antériorité de la CEEAC et du COPAX sur l'APSA, sont à l'origine de l'apparent affranchissement de l'Afrique centrale du mécanisme continental de prévention, de gestion et de règlement des différends et des conflits armés de la région.

C'est ce contexte qui a longtemps marqué, d'une si forte empreinte, l'existence et le fonctionnement de la CEEAC, quitte à lui donner l'apparence d'une organisation autonome à l'égard de l'APSA, une organisation détachée des exigences de l'intégration continentale que devait hériter et assumer l'UA dès son avènement en 2002. Mais ce contexte n'est toutefois pas exclusif. Le contexte de la création du Comité consultatif permanent des Nations Unies en charge des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC) n'améliorera pas cette donnée. Les éléments consubstantiels à celui-ci ont si fortement aussi contribué à renforcer dans les esprits cette supposée émancipation ou éloignement.

* 91 Elie MVIE MEKA, Architecture de la sécurité et Gouvernance démocratique dans la CEEAC, Presses Universitaires d'Afrique, Yaoundé, novembre 2007, p. 35.

* 92Jean Didier BOUKONGOU, op.cit. Jean KENFACK note que la Commission de défense était accompagnée d'une commission de médiation, de conciliation et d'arbitrage. In « le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine », précité, p.137 ; voir aussi P. Daillier, M. Forteau, A. Pellet : « la Charte d'Addis-Abeba du 15 mai 1963, qui créait l'Organisation de l'Unité africaine (OUA), prévoyait l'établissement d'une Commission de médiation, de conciliation et d'arbitrage (article 19). Cette disposition a été concrétisée par le Protocole du Caire du 21 juillet 1964 », in Droit International Public, LGDJ, 8e édition, Paris, nov. 2009, p 953.

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