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La place de l'Afrique centrale dans l'architecture de paix et de sécurité africaine (APSA)

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par Rahim Jhan NGUIMBI
Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) - Master 2, contentieux international 2012
  

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Chapitre II : l'IMPERTINENCE DES facteurs d'incertitude de la place de L'AFRIQUE cENTRALE dans l'apsa

La filiation de l'Afrique centrale à l'Architecture de Paix et de Sécurité Africaine (APSA) ne devrait valoir aucune contestation, tant il est vrai, au regard des développements précédents, qu'elle en est une composante essentielle. Pourtant, cela n'a pas toujours été évident à percevoir tout le long de l'existence de la communauté qui établit ce lien. Aujourd'hui encore, de nombreuses réalités politiques, juridiques, institutionnelles voire fonctionnelles tendent à atténuer et perturber cette vérité objectivement et pertinemment construite. Quitte à dresser un état des lieux digne d'une apparente émancipation de l'Afrique centrale vis-à-vis du mécanisme continental de règlement des différends, l'APSA.

Cette réalité a d'ailleurs amené Jean Kenfack à affirmer, dans un article paru en 200886(*), en dépit de l'existence factuelle du COPAX et des opérations entreprises manifestement, que « l'Afrique centrale est toujours à la recherche d'un cadre pertinent d'intégration en matière de paix, de sécurité et de stabilité ». Cette assertion exprime, entre autres, le dépit que génère l'existence d'une pluralité d'organisations dont les ambitions en matière de paix et sécurité se recoupent et dont les instruments se confondent, à savoir la CEEAC, la CEMAC, la Commission du Golfe de Guinée (CGG), la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CPGL) et même, le Comité Consultatif Permanent des Nations Unies pour les Questions de Sécurité en Afrique Centrale (CCPNQPAC ou UNSAC).

Cet état de fait est justifié tant par ses facteurs historiques (section I) que par le constat d'un affranchissement fonctionnel et institutionnel (section II).

Section I : les facteurs historiques

L'impression gênante pour l'analyse, suivant laquelle l'Afrique centrale est un maillon affranchi de l'emprise de l'Architecture de Paix et de Sécurité Africaine peut être due aux facteurs historiques qui l'ont entraîné. Ceux-ci procèdent aussi bien du contexte qui a prévalu à la naissance de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (paragraphe 1) que de celui qui a animé la création du Comité Consultatif Permanent des Nations Unies pour les Questions de Sécurité en Afrique Centrale - UNSAC - (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Le contexte de l'avènement du traité instituant la CEEAC

La création de l'Architecture de Paix et Sécurité Africaine (APSA) est à l'origine de la répartition des tâches entre les Communautés Economiques Régionales (CER), leur Mécanismes de prévention, de gestion et de règlement des différends et ladite architecture. Avant elle, les CER en général mais plus particulièrement la CEEAC, demeuraient dans une situation ambigüe, due, entre autres, à la conception extensive du concept organismes régionaux87(*), mais justifiée aussi par divers facteurs inhérents au contexte socio-politique dans lequel la CEEAC précisément a été créée. Pour les expliciter, nous examinons d'abord les affrontements idéologiques (A) et leurs conséquences sur la nature des structures résultantes (B).

A. Les affrontements idéologiques

D'abord, il importe de rappeler les «affrontements« idéologiques qui ont émaillé l'histoire de la naissance de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA), et qui opposaient le groupe d'Etats dit de «Monrovia«88(*), anciennement «groupe de Brazzaville«, au groupe d'Etats dit de «Casablanca« sur l'idéologie qui devait être à la base de l'organisation continentale :

· Le premier groupe, modéré, souhaitant la création d'une organisation continentale aux ambitions essentiellement politiques, respectueuse de la souveraineté de ses membres ; et,

· le second groupe, plus radical, défendait la création d'une organisation devant bâtir un véritable marché commun, une intégration moins politique qu'économique et stratégique, en somme.

Les deux groupes se fondent finalement dans une Organisation de l'Unité Africaine (OUA) dominée par l'idéologie du groupe de Monrovia, qui la focalise alors au traitement des questions politiques.

C'est plus tard, « avec le plan d'action de Lagos (PAL), en avril 1980, que la dimension économique apparaît pour la première fois dans les actions menées par l'OUA », révèle Makhtar DIOUF89(*). Cette dimension économique va ainsi influencer les fondateurs de la CEEAC. Lors de sa création le 18 octobre 1983, celle-ci est supposée «mise sur pied pour réaliser l'intégration économique de ses membres (...). [Elle] a, dans son parcours existentiel, connu un glissement de ses missions vers les questions de paix et de sécurité dans la région, sous l'effet de la multiplication des conflits90(*) » qui l'inhibent.

* 86 Jean KENFACK, « l'action de la CEEAC dans la résolution des conflits et sa contribution pour le maintien de la paix », Guide du maintien de la paix 2008-2009, Jocelyn COULON (dir), Athéna éditions, Québec 2008, p. 81, Op.cit.

* 87 Voir les développements du chapitre 1.

* 88 Le groupe de Monrovia se composait : du Benin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Centrafrique, du Congo Brazzaville, de la Côte-d'Ivoire, du Gabon, de Madagascar, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal, du Tchad, du Nigeria, du Liberia, du Togo ; tandis que le groupe de Casablanca comptait : l'Algérie, l'Egypte, le Ghana, la Guinée, la Libye, le Mali et le Maroc. Cf. Amandine GNANGUENON, op.cit., p.9.

* 89 Makhtar DIOUF, Intégration économique. Perspectives africaines, Nouvelles Editions Africaines, Paris-Dakar, 2001.

* 90 Cf. Jean KENFACK, « l'action de la CEEAC dans la résolution des conflits », op.cit., p.72.

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