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Contribution à  l'élaboration d'une méthodologie de participation publique à  l'étude d'impact environnementale des projets d'aménagement et industriels: cas du parc de Caracol en Haà¯ti.

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par Felix Junior RONY
Institut Latino-américain des sciences du Pérou - Maà®trise en étude d'impact environnemental 2012
  

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2.10.-L'écart entre la rhétorique et la pratique

C'est ainsi que s'exprimait Sherry R. Arnstein, une pionnière de la participation citoyenne, dans un article publié en 1969. Comme nous l'avons vu précédemment, bien des arguments peuvent être invoqués pour promouvoir la participation citoyenne en EIE. Toutefois, il semble y avoir un écart entre la rhétorique participative de l'EIE et sa pratique. Dans la section suivante, nous explorons cinq catégories de facteurs qui peuvent expliquer cet écart : (3.2.1) des facteurs organisationnels; (3.2.2) des facteurs communautaires; (3.2.3) des facteurs politiques; (3.2.4) des facteurs théoriques; et (3.2.5) des facteurs méthodologiques.

Fait à noter, ces facteurs peuvent être perçus à la fois comme des risques et des obstacles. En effet, les ardents défenseurs de la participation citoyenne y verront des obstacles qui peuvent et doivent être surmontés. D'autres y verront plutôt des risques réels qui expliquent leur intérêt mitigé, voire leur opposition, face à la participation citoyenne dans l'EIE.

2.10.1.-Les facteurs organisationnels

Plusieurs facteurs évoqués dans la littérature font référence aux limites des organisations publiques qui sont appelées à mener des EIE (ex. : directions de santé publique, autorités régionales de la santé, municipalités, etc.). Parmi les obstacles organisationnels, le manque de ressources humaines et financières ainsi que le manque d'expertise en matière de participation citoyenne ressortent fréquemment (Kearney, 2004). En effet, une participation citoyenne active et authentique risque d'entraîner des besoins importants en termes de ressources pour l'organisation ou l'équipe menant l'EIE. Cela est d'autant plus contraignant que l'EIE est souvent conçue comme une démarche intersectorielle qui nécessite de la formation et de l'appui financier des différentes parties intéressées (Kearney, 2004; Mannheimer, Gulis et al., 2007).

Dans le même ordre d'idées, la mise en place de processus participatifs d'EIE peut s'avérer incompatible avec les échéanciers des décideurs gouvernementaux, qui sont souvent très courts, et avec leurs programmes surchargés (Wright et al., 2005; Mahoney et al., 2007). Parry et Wright (2003, p. 388) soutiennent d'ailleurs que les promoteurs de l'EIE devraient reconnaître de façon explicite la tension entre le temps requis pour répondre à l'agenda politique et le temps requis pour mettre en place des EIE participatives.

Dans un tel contexte, une approche participative de l'EIE risque de perdre son attrait pour les décideurs et pourrait même nuire à la prise de décision. Certains remettent donc en question l'idée selon laquelle la participation doit être un pilier de l'EIE. Wright et ses collègues (2005, p. 59) se montrent d'ailleurs très critiques et soutiennent que «l'adhésion aux valeurs fondamentales de la participation et du renforcement d'agir des communautés risque de nuire à l'EIE comme approche visant à influencer le processus d'élaboration de politiques » (Traduction libre).

Les praticiens de l'EIE sont donc confrontés à un choix, qui sera influencé par les enjeux et le contexte : faire une EIE longue et détaillée qui intègre la perspective des citoyens ou encore faire une EIE rapide (et peut-être superficielle) sans participation citoyenne. Pour certains, il est plus raisonnable de mener une EIE sans participation citoyenne si le temps et les ressources ne permettent pas de mettre à contribution le public de façon authentique (Kemm, 2005, p. 805). Dans cette perspective, la participation citoyenne devient alors optionnelle plutôt qu'une condition sine qua non de l'EIE (Parry et Wright, 2003, p. 388).

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo