WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse du développement de la zone commerciale de périphérie Avignon nord - étude de la stratégie des acteurs privés et du rôle des pouvoirs publics.

( Télécharger le fichier original )
par Laurent GIRARD
Institut d'urbanisme et d'aménagement régional d'Aix-en-Provence - Master 2 urbanisme et aménagement spécialité projet urbain et action opérationnelle 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

4.3.4 L'insertion des initiatives privées dans le projet urbain

Les projets privés ont tout intérêt à ne pas être en contradiction avec la volonté politique. En effet, même si les CDAC venaient à disparaître, les promoteurs auraient toujours besoin de l'accord des élus lors du permis de construire et pour la viabilisation de leurs terrains. Au-delà des éventuelles oppositions, les promoteurs ont besoin de connaître le projet urbain. En effet, nous avons vu que les politiques de déplacements modifiaient la répartition du commerce et que le développement de l'habitat sur un territoire pouvait transformer le marché en présence.

Pour ces raisons, le commerce a besoin de règles claires et stables146. Si le projet est précisément défini, les promoteurs pourront prévoir les décisions des CDAC et adapter leur programme en fonction des objectifs des collectivités. Les acteurs du commerce souffrent souvent de la lenteur de la planification. Un PLU s'élabore en quatre ans minimum et un SCoT en six ans147. Ce temps n'est pas en adéquation avec les décisions rapides des foncières, comme Immochan, qui jonglent entre des charges importantes et la recherche de profits.

Dans un même temps, les collectivités sont dépassées par la rapidité des évolutions commerciales. On voit sur Avignon Nord qu'il est difficile d'avoir un projet d'ensemble qui regroupe tous les acteurs publics. L'agence d'urbanisme mène actuellement une étude pour établir une stratégie d'évolution de la zone commerciale mais elle se heurte à plusieurs projets divergents. La commune de Sorgues souhaite continuer le développement du commerce alors que celle du Pontet a des projets de mixité fonctionnelle. Le futur quartier du Pontet devrait être intégré au tissu urbain par des cheminements doux mais le Conseil Général souhaite construire une nouvelle voie express entre les habitations et la zone commerciale... Les acteurs privés regrettent l'indécision des pouvoirs publics, qui ne parviennent pas à mettre leurs projets en cohérence148.

146 BONNEVILLE M. et BOURDIN V. (Décembre 1997), Planification urbaine et développement commercial, de la réglementation à la concertation, in Les annales de la recherche urbaine n° 78, p.18

147 SCHMIT P. (15 février 2010), Commerce : la faim des gros, la fin des petits, in La Lettre du cadre territorial n°395, p.15

148 Entretien avec Sara SHERIFF (2011), responsable montage d'opérations de la société Immochan région Midi.

100

Pourtant, les promoteurs de zones commerciales se sont dotés de moyens techniques pour s'intégrer dans les projets urbains. Depuis 2008, Immochan a développé une filiale, Citania, qui est en charge des opérations de renouvellement urbain. Contrairement à Immochan, c'est une structure qui est en mesure de réaliser des opérations mixtes comprenant des logements et des bureaux. A ce jour, la société n'a pas encore réalisé d'opération. Mais, dans le cadre d'un projet urbain porté par l'ensemble des partenaires publics, elle pourrait être amenée à restructurer le pôle commercial Avignon Nord.

Le projet urbain pourra toutefois se heurter à des problèmes de coût, en ce qui concerne le renouvellement urbain. En effet, nous avons vu qu'une restructuration coûte cher, notamment à cause de la perte des fonds de commerce. Le renouvellement urbain est donc difficilement envisageable par les propriétaires si les bâtiments ne sont pas vacants.

Pour mettre en relation le projet des pouvoirs publics et les intérêts économiques des acteurs privés, la concertation semble être indispensable. Les élus locaux peuvent par exemple accepter un accroissement de la surface de vente en échange d'une restructuration. Les négociations ont toujours existé. Auparavant, elles abordaient surtout les thèmes de l'emploi, des taxes et des contributions. Aujourd'hui, les réflexions entre les investisseurs et la collectivité traitent également de l'étalement urbain, de l'insertion dans les réseaux de transports, des polarités économiques et résidentielles, ...149

Le rapport ministériel Rochefort estime que le commerce ne peut pas être traité par une planification rigide, comme on pourrait le faire avec la voirie. Il nécessite beaucoup plus de compromis pour respecter à la fois les règles d'urbanisme et la liberté d'établissement. Il faut selon lui : « interdire parfois, inciter souvent, accompagner et favoriser toujours »150.

149 Interview de Bertrand Julien-Laferrière, membre du directoire d'Unibail-Rodamco dans : SCHMIT P. coordonateur (juin 2009), Dossier Urbanisme commercial, in Intercommunalités n°135, p.12

150 ROCHEFORT R. (2008), Un commerce pour la ville, Rapport au Ministre du Logement et de la Ville, p.19. Robert Rochefort est le directeur du CREDOC.

101

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King