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Les droits fondamentaux des détenus au Sénégal

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par El-Hadj Badara NDIAYE
Université Gaston Berger de Saint- Louis Sénégal - Maitrise droit privé 2003
  

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B- L'ineffectivité des contrôles exercées sur les établissements pénitentiaires au Sénégal

La prison est nécessairement une institution dont le fonctionnement, à l'abri de ses mûrs, n'est pas aisé à contrôler tant par les gouvernants que par les citoyens. Pour éviter qu'elle ne devienne le lien privilégié du « non droit », il importe que les détenus qui sont appelés à y vivre soient protégés contre les contraintes de la précarité et contre l'insécurité juridique qui l'animent. Pour ce faire, le législateur a prévu à la fois un contrôle périodique des autorités judiciaires et un contrôle permanent de la commission de surveillance des prisons. Mais en réalité, si le contrôle des autorités judiciaires est considéré somme toute inopérant le contrôle de la commission de surveillance est quant à lui inapproprié.

1 - Le contrôle inopérant des autorités judiciaires

Les textes prévoient l'intervention largement ineffective et inefficace de nombreuses autorités judiciaires : le Procureur de la République, le Procureur général pour les prévenus, le juge d'instruction, le juge des enfants et le président de la Chambre d'accusation.

Mais avec la loi n° 2000-38 du 29 décembre 2000 modifiant certaines dispositions du code pénal, le législateur a introduit le juge de l'application des peines afin de renforcer le contrôle de l'exécution des peines. Assurément, beaucoup se réjouissaient de cette institution dont l'absence avait été unanimement regrettée par tous les défenseurs des droits de l'homme. Mais l'absence de cette institution de protection des détenus vaut mieux que son existence sans effet. En effet, l'obligation de contrôle des établissements pénitentiaires par les différentes autorités juridiciaires précitées existe théoriquement pour ne pas dire qu'elle est quasi-inexistente dans les faits. En fait, lors de notre visite à la maison d'arrêt et de correction de Diourbel, le secrétaire du Régisseur nous a confirmé que depuis son instauration, le juge de l'application des peines n'est jamais venu à la prison. Pourtant, il pouvait avoir une influence grandissante dans l'amélioration de la situation des détenus.

Par ailleurs, il y a aussi les commissions de surveillance des prisons qui exercent un contrôle permanent sur les établissements pénitentiaires. Mais ce contrôle est à la limite inapproprié car ces commissions de surveillance ne peuvent prendre directement aucune mesure sanctionnant les atteintes portées aux droits des détenus.

2 - Le contrôle inapproprié des commissions de surveillance

Le rôle des commissions chargées de la surveillance des prisons est encore plus formel et inefficace que celui des autorités judiciaires. Attachées à chaque établissement pénitentiaire et étant sous la direction de la Division nationale des contrôles et des enquêtes, les commissions de surveillance comme l'on pouvait s'y attendre ne disposent d'aucun acte d'autorité.

En effet, elles sont chargées simplement d'assurer la surveillance intérieure des prisons en ce qui concerne la salubrité, la sécurité, le régime alimentaire.

Il en est de même du rôle que joue la commission pénitentiaire consultative de l'aménagement des peines. Cette dernière qui est établie au niveau de chaque prison est simplement chargé de contrôler la situation de chaque condamnée d'en informer le juge de l'application des peines et de lui donner son avis dans les mesures d'aménagement des peines. Ainsi, elle n'a pas de pouvoir d'action directe et ne peut faire aucun acte d'autorité. Pourtant ces commissions qui sont plus proches des détenus que les autorités judiciaires devraient être autorisées à prendre des mesures préventives en toute circonstance.

Au terme de cette étude, nous pouvons dire qu'au Sénégal comme ailleurs, il reste beaucoup à faire pour que l'effectivité dans l'application des droits fondamentaux des détenus soit une réalité et que les détenus qui croupissent dans quartiers avec une violation courante et sévère de leurs droits puissent retrouver leur dignité.

La dimension inhumaine de la détention ne baisse pas le taux de la criminalité et son amélioration ne l'augmente pas non plus. Les arguments qui militent en faveur d'une meilleure protection de ces droits doivent être connus de tous. Les moyens d'y parvenir aussi. Des réponses sont développées, pour permettre au dernier axe de la réflexion, de proposer les efforts nécessaires à faire pour une meilleure protection de ces droits.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery