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L'union africaine à  l'épreuve de la démocratie

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par christelle GBOH
Université catholique de l'Afrique de l'ouest- Unité universtaire d'Abidjan ( Côte d'Ivoire) - Maitrise en droit- option : relations diplomatiques et consulaires  2010
  

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SECTION II : LES LIMITES EXOGENES A LA CHARTE

Des facteurs extérieurs à la charte semblent ne pas favoriser l'émergence de la démocratie sur le continent africain. Au nombre de ceux-ci, nous comptons en pôle position les difficultés politiques (PARAGRAPHE I) et la mainmise des puissances étrangères (PARAGRAPHE II).

PARAGRAPHE I : LES DIFFICULTES POLITIQUES

La démocratie, pour être une réalité en Afrique, aura à relever des défis d'ordre politique. Ces difficultés sont en effet liées à la manière d'agir des Etats. En conséquence, l'Union aura à faire face aux rivalités et à l'esprit de leadership des dirigeants africains (A). Aussi, devra-t-elle dépasser sa stratégie politique, faisant figure de passivité (B).

A-LES RIVALITES ET L'ESPRIT DE LEADERSHIP DES DIRIGEANTS

Le leadership est un terme dérivé de l'anglais « to lead » qui signifie diriger, conduire. Le leadership est donc la capacité pour une personne à pouvoir diriger un ensemble de personnes. Ainsi, être un leader c'est avoir du charisme, (influence exceptionnelle exercée par une personne sur les autres). L'avènement du multipartisme en Afrique a fait émerger une pléiade de leaders politiques. Le rôle de ces leaders était essentiel dans la mesure où ils permettaient d'espérer en un lendemain meilleur face au laxisme de certains dirigeants des partis uniques. Tous les courants d'idées trouvaient désormais une plate forme d'expression libre et proposait ainsi des idées susceptibles d'aider à la bonne gouvernance.

Toutefois, un problème se pose quand tous les leaders pensent être les seuls capables de bien gouverner. Le but de chaque leader est de mener l'Afrique au développement. Cependant, chacun l'envisage différemment. En illustration, la création l'OUA a vu naître deux tendances. L'une dite supra nationaliste dont le chef de file était Kwame NKRUMAH suivi de Sékou TOURE (Guinée Conakry), Abdel NASSER (Egypte), Modibo KEITA (Mali) et de MOHAMED V (Maroc). Ces derniers militaient en faveur d'une Afrique unie dirigée par un seul gouvernement. L'autre tendance jugée modérée était conduite par 19 Etats dont l'Ethiopie, le Libéria, la Libye, le Nigéria, la Sierra Leone, la Somalie, le Togo et la Tunisie dont le chef de file était le Félix Houphouët BOIGNY. Cette tendance militait pour une union souple de l'Afrique qui irait progressivement vers l'intégration économique et culturelle. La tendance de l'intégration progressive considérait l'autre utopique pour deux raisons :

· La tendance supra nationaliste entrainera l'autarcie de l'Afrique par rapport au reste du monde dont elle avait besoin ;

· les disparités d'ordre culturel séparaient les pays africains ainsi que leurs caractères hétérogènes et dissemblables. Cela ne permettait pas à tous ces Etats de se fondre en UN seul.

Une troisième tendance proposait toutefois une solution intermédiaire. Elle préconisait la mise en place de regroupements sous-régionaux qui déboucheraient progressivement sur la réalisation de l'unité du continent. Cette conception initiée par Senghor reçu l'assentiment des autres Etats fondateurs de l'OUA. Ils optèrent pour un compromis entre la position supranationaliste de Kwame NKRUMAH et celle modérée d'HOUPHOUËT-BOIGNY.94(*) l'OUA naquit en 1963, soit près de deux ans après que les chefs d'Etats ne se soient accordés. Ceci démontre combien les débats d'idées ralentissent la réalisation de projets. L'Afrique de fait, tarde à adopter une politique qui lui permettrait d'aller de l'avant. Ce même projet, a été relancé en 2000 à Lomé par le Colonel Mouammar Kadhafi. Il rencontre les mêmes problèmes d'hier comme l'a souligné le président Abdoulaye WADE lors du 3ème Festival mondial des arts nègres qui s'est déroulée du 10-31 décembre 2010. Le leadership mal orienté peut conduire le dirigeant sur une voie antidémocratique, freinant ainsi le processus.

De plus, les rivalités entre dirigeants ou leaders les conduisent à intriguer les uns contre les autres. Nous pouvons prendre à témoin les nombreuses revendications post-électorales en Afrique où le candidat évincé accuse son concurrent d'avoir échafaudé toute une série d'actes pour l'évincer. Ainsi, la politique en Afrique est comprise comme un débat de personnes et non comme un débat d'idée. Ce fait est regrettable. En effet, au lieu de se battre pour l'intérêt supérieur de la nation, les dirigeants se battent à qui mieux-mieux, pour être perçus comme les numéros un sur le devant de la scène politique nationale et internationale. Et quand on connait les nombreux avantages que procure la position de chef d'Etat en Afrique, ces rivalités sont parfaitement compréhensibles. Mais une Afrique démocratique, suppose des dirigeants et leaders se souciant peu de leurs intérêts. Les intrigues allant jusqu'à l'assassinat (assassinat de Thomas SANKARA) du concurrent devraient donc cesser.

En somme, l'Afrique a certainement besoin de leaders. Les leaders politiques africains depuis 1960, qu'il s'agisse des nationalistes de la première heure, des militaires de la période autocratique ou des dirigeants de la décennie de l'ajustement structurel, ont, à quelques rares exceptions près, failli dans leur mission en faisant de l'Afrique le continent le moins avancé de la planète. Aussi, le continent a-t-il besoin d'une nouvelle génération de leaders qui puissent servir les intérêts du peuple, qui passent par une démocratie véritable, et non les leurs.

Au-delà de cette limite inhérente aux leaders africains, l'on relève également la passivité de l'Union.

* 94 Arsène-Joël ADELOUI, L'Union Africaine et la reconnaissance des Gouvernements, op.cit. p.20.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery