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L'union africaine à  l'épreuve de la démocratie

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par christelle GBOH
Université catholique de l'Afrique de l'ouest- Unité universtaire d'Abidjan ( Côte d'Ivoire) - Maitrise en droit- option : relations diplomatiques et consulaires  2010
  

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PARAGRAPHE II : LA MAINMISE DES PUISSANCES OCCIDENTALES SUR LE CONTINENT

D'une superficie de 30 221 532 km2 en incluant les îles, l'Afrique est un continent couvrant 6 % de la surface terrestre et 20,3 % de la surface des terres émergées. Avec une population de plus d'1 milliard habitants (2010), les Africains représentent 16,14 % de la population mondiale. L'Afrique comprend 48 pays en incluant Madagascar, et 53 en incluant tous les archipels97(*). Toutefois, elle se classe comme le continent le plus pauvre. C'est donc un continent a double face. Elle est à la fois un continent riche et pauvre. En clair, l'Afrique regorge de potentialités immenses (matières premières, ressources humaines, ressources naturelles) pouvant faire le bonheur de tous ses habitants. Hélas, ces atouts semblent dilués par le cortège de fléaux et de misère qui y sont palpables. Ce caractère mitigé du continent ne freine en rien l'élan conquérant des grandes puissances occidentales. Ces dernières ont besoin des ressources africaines pour maintenir sinon amplifier leur niveau de développement. Et ce sont ses intérêts qu'elles ne tarderont pas à défendre ardemment au sein de l'Afrique (A). Mais l'action des occidentaux au coeur même de l'Afrique, même si elle est possible, ne pourra efficacement se faire sans la contribution d'une aide intérieure(B).

A-LA DEFENSE DES INTERETS ECONOMIQUES

« Il est clair que l'Afrique est indispensable à la mondialisation. C'est vrai aussi qu'économiquement, les annonces ne sont pas bonnes mais la mondialisation ne pourrait pas fonctionner sans les ressources africaines, sans les minerais, sans la main-d'oeuvre etc. Oui, l'Afrique est dans le jeu mondialisé mais le problème c'est qu'elle n'a pas de parole pour elle-même. C'est en gros des acteurs extérieurs qui vont utiliser le patrimoine africain et ses potentialités mais ce ne sont pas les populations africaines elles-mêmes qui vont utiliser ces ressources pour les mettre au service de leur propre développement »98(*).

Oui, l'Afrique est indispensable du point de vue d'Anne Cécile Robert, mais pour être plus pragmatique, ce sont les ressources africaines qui le sont. Et les anciennes puissances coloniales, en particulier l'européennes, en ont réellement besoin. Pour s'approvisionner donc, ces puissances colonisatrices font usage de deux moyens : d'abord par le capitalisme et ensuite par l'usage de la force.

Pour ce qui est du capitalisme, c'est « un système économique et social dans lequel les moyens de production les plus importants n'appartiennent pas aux travailleurs qui les mettent en oeuvre » selon le Larousse . Selon Karl Marx, c'est un régime politique, économique et social reposant sur la recherche systématique du profit grâce à l'exploitation des travailleurs par les propriétaires des moyens de production et d'échange. Les puissances colonisatrices étant majoritairement capitalistes usent de ce moyen. Ainsi, les populations qui constituent une main d'oeuvre abondante et à moindre coût, fournissent le gros du travail dans des conditions assez difficiles qui frisent quelques fois l'exploitation. Les richesses générées ne sont pas redistribuées en Afrique, même si cela est fait en conformité avec des documents légaux tels que le code d'investissement. De plus, s'étant accaparés le marché africain, ils ne laissent aucunement la possibilité à d'autres Etats d'investir sur le marché africain. Dénonçant, par là, la libre concurrence qui est un aspect du capitalisme.

Ils sont ainsi à même de dicter leur conduite à un Etat qu'ils tiennent économiquement à leur merci99(*). Les acteurs principaux de l'Etat à l'exemple des chefs d'Etat sont comme obligés de se plier aux volontés extérieures et non à celles du peuple souverain.

La démocratie en ce cas sera rompue. Cette hégémonie des puissances extérieures est comprise comme un néocolonialisme. Ce dernier caractérise une politique, poursuivie par les anciennes puissances coloniales dans leurs rapports avec leurs anciennes possessions devenues souveraines tendant à maintenir ou à rétablir ces territoires dans une certaine dépendance, généralement par l'intermédiaire de liens économiques. Il se distingue du colonialisme en ce qu'il met en présence des Etats politiquement souverains et que la domination recherchée se situe principalement dans le domaine économique100(*).

De plus, malgré l'indépendance de nos Etats africains, les Etats colonisateurs et en particulier la France ne cessent de s'ingérer dans les affaires internes de leurs anciennes colonies, toujours dans le but de conserver leurs intérêts mais qui sont cette fois de nature politique. En effet, la force des africains leur confère une certaine notoriété qu'ils se refusent à abandonner. Pour conserver cette notoriété et toute une série d'intérêts inavoués, ils iront jusqu'à orchestrer des coups d'Etats, si un dirigeant est un frein à leurs ambitions. L'assassinat de dirigeants leaders voulant rompre avec ces forces n'est pas à exclure101(*). Les guerres civiles non plus. Ils ont à cet effet, créé un système complexe « de réseaux et de groupes de pression en Afrique, permettant à la bourgeoisie française non seulement de réaliser des profits colossaux, mais aussi de planifier une longue liste d'assassinats, de coups d'états et d'interventions militaires »102(*) : la françafrique. Or, qui dit guerre dit mauvaise gouvernance, non respect des droits de l'homme, non respect des libertés fondamentales, etc....et par voie de conséquence, une négation de la démocratie.

Fort de ce fait, Téné SOP103(*) affirme que : «CHIRAC n'a jamais été du coté des peuples africains en lutte pour la liberté et la démocratie, mais a toujours apporté un soutien politique, économique et militaire aux despotes sanguinaires et autres dictateurs illégitimes qui s'accrochent au pouvoir dans certains pays d'Afrique noire par la violence et par les élections truquées comme au Cameroun, au Gabon, au Tchad, au Congo, au Togo... en Côte d'ivoire »104(*). Le dirigeant ivoirien Laurent Gbagbo, affirme quant à lui sur la radio française internationale « Je n'ai jamais fait mystère de l'implication de l'Etat français, à travers les personnes de Jacques CHIRAC et Dominique DE VILLEPIN, de leur implication dans la tentative de renversement de mon régime ».105(*)

Toutefois, quoique l'implication extérieure soit une cause indélébile de la mauvaise mise en oeuvre de la démocratie en Afrique, n'omettons pas que ces derniers agissent de connivence avec les Africains eux-mêmes.

* 97 WIKIPEDIA, Afrique, source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Afrique, site consulté le 30 octobre 2010.

* 98 Interview de Anne Cécile Robert auteure de Afriques, années zéro : Du bruit à la parole. Éditeur : L'Atalante. El Hadji Gorgui Wade NDOYE, directeur de publication ContinentPremier.Com. Lire Pierre Franklin TAVARES « Pourquoi tous ces coups d'Etats en Afrique », Le monde diplomatique, Janvier 2004, p.16-17.

* 99 La France a aidé à l'élection du fils d' Omar Bongo pour conserver l'exploitation du pétrole (Total), du bois (Rougier) et du manganèse (Comilog) et de l'étendre à d'autres matières premières. Voir Stéphanie ERBS, le choix gabonais de Nicolas Sarkozy. Source : http://www.lemonde.fr/sujet/248d/omar-bongo.html visité le 30-11-2010.

* 100 Philippe ARDANT, Le néo-colonialisme : thème, mythe et réalité, Revue francaise de science politique, paris, 1965, pp. 837-855.

* 101 Exemples de Patrice LUMUMBA (Belgique), de Thomas SANKARA (France) et de bien d'autres leaders africains.

* 102 Olivier LAURENT, Le président gabonais Omar Bongo (1935-2009) un outil de l'impérialisme français, http://www.wsws.org/francais/news/2009/sep2009/omar-s08_prn.shtml, site consulté le 30-11-2010

* 103 Homme politique d'origine camerounaise, Téné SOP Guillaume est le secrétaire général du Conseil National pour la Résistance/Mouvement Umnyobiste (CNR-MUN).

* 104 Entrevue avec Téné SOP, lundi 2 avril 2007 par H.B. Tcherno sur http://www.alterinter.org/auteur354.html site visité le 30-11-2010.

* 105 Madeleine MUKAMABANO et Norbert NAVARRO, Laurent GBAGBO s'exprime en exclusivité sur RFI, http://www.rfi.fr/afrique/20100531-laurent-gbagbo-s-exprime-exclusivite-rfi, site consulté le 30 septembre 2010.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry