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Contribution de la première agence de micro finance (PAMF) à  l'accès des ménages agricoles au crédit - cas de la commune rurale d'Analavory ( Madagascar)

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par Mirindra RAKOTOMALALA
Université d'Antananarivo - Ecole Supérieure des sciences agronomiques ( Madagascar) - Ingénieur agronome - Option agro-management 0000
  

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3 DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS

Cette partie de l'étude analyse d'une part les résultats obtenus et avance des recommandations par la suite.

3.1 Discussions

3.1.1 Discussion 1 : Le système de crédit n'est pas nouveau pour la Commune rurale Analavory

3.1.1.1 Une historique de crédit remontant bien avant l'année 1990

La BTM de Miarinarivo était le premier établissement financier qui intervenait dans la région Itasy avant 1990. Celle-ci couvrait une très faible partie de la population d'Analavory du fait qu'elle se trouvait à 22km de la Commune [10]. Le crédit formel s'est développé à Analavory avec l'installation successive de deux caisses de la CECAM au niveau de deux Fokontany de cette localité, en 1994 et 1995. Ces dates correspondent effectivement à la phase d'émergence des IMF à Madagascar. En effet, entre 1990 et 1996, de nombreuses IMF mutualistes et non mutualistes se sont créées. CECAM et OTIV constituaient les deux plus grands réseaux de ce temps, tant en termes de volume d'activités que de couverture géographique [24]. La CRA en a certainement bénéficié à travers les caisses CECAM du Fokontany Analavory et du Fokontany Ankonabe.

Plus tard, en Octobre 2008, la PAMF a ouvert une agence à Analavory. Depuis, la population de cette Commune a connu deux IMF de types différents puisque la PAMF fait partie des IMF non mutualistes. De plus, les IMF implantées dans cette localité ne se limitent pas uniquement aux produits de crédit. Les paysans intéressés peuvent également y faire des placements.

3.1.1.2 Une évolution positive des indicateurs d'accès au crédit par rapport aux tendances d'évolution nationale

Les graphes évolutifs des quatre indicateurs d'accès au crédit montrent tout de suite que la CRA a dépassé le stade de démarrage en matière de crédit rural. Cela est matérialisé par des indicateurs dont les valeurs excèdent la moyenne au niveau national.

a. Le nombre de clients ou membres (Nc/m)

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nombre total de clients/membres de la CECAM augmente chaque année selon un rythme constant. Par rapport aux nouveaux membres, le taux de croissance annuel est d'une moyenne de 2,6% (Cf. Annexe XX). Le taux d'évolution a même été négatif en 2007 avec un effectif de nouveaux clients/membres passant de 150 (2006) à 143 (2007).

b. Le montant de crédit déboursé (Mcd)

Pour le cas d'Analavory, cet indicateur est nettement supérieur à l'état moyen par Commune. Son écart avec l'indicateur au niveau national s'intensifie chaque année selon un rythme non proportionnel à l'évolution du Nc/m. A titre d'exemple, il a été vu plus haut que le nombre de nouveaux clients/membres a diminué en 2007. Cependant, au cours de cette année, le Mcd a presque doublé. Ce phénomène peut résulter d'une augmentation du montant de crédit individuellement octroyé à chaque membre. Il se peut également qu'un membre réalise plusieurs cycles de crédit en une seule année et cela a sûrement des répercussions sur le Mcd au niveau de CRA. D'ailleurs, le graphique 8 ci-après l'explique très bien.

Graphe 8 : Evolution du montant de crédit moyen déboursé par bénéficiaire de crédit à Analavory

Source : CECAM, auteur, 2011, Cf. Annexe XX

La valeur moyenne du crédit reçu par un membre passe de Ar 500 000 à Ar 850 000 de 2005 à 2008. Les besoins en crédit des bénéficiaires deviennent plus importants à mesure que leurs activités s'améliorent. De plus, un des principes des IMF lors des octrois est de tester d'abord au premier cycle de crédit la moralité et la capacité de remboursement des demandeurs en leur accordant un montant pas trop élevé. Ensuite, lorsque la confiance s'établit, le montant accordé au deuxième emprunt devient plus important et ainsi de suite.

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c. Le taux de remboursement (Tr)

Le taux de remboursement des crédits au niveau de la CRA est toujours supérieur à celui au niveau national si on se réfère aux statistiques entre 2005 et 2008. Les paysans de cette Commune semblent ne pas avoir beaucoup de difficulté à s'acquitter de leur dette envers les IMF. On pourrait en déduire que les crédits ont quelque part amélioré les revenus des bénéficiaires, leur permettant ainsi cette faculté de remboursement. Il n'est pas étonnant de voir un Tr au niveau communal supérieur au Tr à l'échelle nationale. En effet, le risque de non remboursement augmente avec le nombre d'emprunteurs. Il est généralement plus difficile de maîtriser le recouvrement sur une plus vaste étendue.

d. Le taux de pénétration des ménages en microfinance(Tp)

Il faut rappeler tout d'abord que le Tp dont il est question ici concerne le cumul des clients/membres par rapport à la population totale. On a souvent tendance à penser que cet indicateur ne peut qu'augmenter chaque année parce qu'il s'agit d'un cumul de clients/membres. Pourtant, le nombre de ménages dans une localité évolue en même temps avec le nombre total de clients/membres qui s'y trouvent. De ce fait, une forte croissance démographique accompagnée d'une faible évolution du nombre de clients/membres conduira certainement à une diminution de la valeur du Tp. Lors de la comparaison du Tp CRA avec le Tp national, on remarque que le Tp CRA est sur le point d'être dépassé par le Tr national en 2008. Ce fait renforce encore l'idée présentée plus haut selon laquelle le nombre de nouveaux clients/membres de cette Commune reste faible et que les bénéficiaires de crédit sont toujours à peu près les mêmes personnes.

Les représentations de l'évolution de ces quatre indicateurs d'accès au crédit au sein de la CRA sont toutes supérieures à leurs correspondants au niveau national. Les paysans de cette zone ont alors acquis une certaine expérience en matière de microcrédit. Mais compte tenu du nombre de caisses présentes à Analavory avant l'arrivée de la PAMF, soient les deux caisses de la CECAM, il se peut que ces évolutions devraient être encore plus meilleures que ceux qui ont été constatées. A Madagascar, il existe des Communes dans lesquelles il n'y a aucune caisse ni agence de microfinance. D'autres en disposent mais seulement une (Cf. Annexe XXVII). C'est aussi la raison pour laquelle les évolutions nationales sont moins bonnes par rapport aux évolutions à l'intérieur d'une petite localité où sont concentrés de nombreux points de service. En se référant aux valeurs des indicateurs au niveau national, le problème d'accès au crédit n'est pas très marquant à Analavory. Par contre, par rapport au nombre de caisses de cette Commune, il est très relatif d'affirmer que les réalités qui s'y présentent en termes d'indicateurs d'accès au crédit sont excellentes.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore