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Apport des institutions de microfinance à  la réduction de la pauvreté en Haà¯ti. Cas de ACME ( Association de Crédit pour la Micro Entreprise )de 1996 à  2006

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par Jocelyn Valcin
Centre Universitaire Maurice Laroche - Diplome de licence en gestion de projets 2009
  

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2-1-2 Pauvreté en Haïti

La République d`Haïti s'étend sur une superficie de 27 750 Km2 pour une population de plus de 8 millions d'habitants dont l'Aire Métropolitaine, site géographique de notre intervention compte à elle seule environ 2.041.395 habitants. La densité de la population de l'Aire Métropolitaine est plutôt élevée (4000 hab/km2) et tend à augmenter avec un taux moyen de croissance de la population qui est de 5%24(*) selon l'IHSI. Ce phénomène démographique enregistré est causé par la centralisation des activités économiques, sociales et culturelles occasionnant un déplacement massif de la population rurale face à l'augmentation de la pauvreté à la recherche de meilleures conditions de vie.

La faiblesse de l'Etat a entrainé la majorité de cette population urbaine qui représente surtout les pauvres dans une vie de misère qui est devenue complexe et même compliquée.

En matière de développement humain, selon le dernier rapport publié par le PNUD, Haïti occupe actuellement le 153e rang alors qu'en 2003, il se classait au 145e rang. Le taux de croissance pour l'année 2005 est de 1,5% et le taux d'inflation se chiffre à environ 15%25(*).

Le pays fait actuellement face à une crise économique extrêmement aiguë d'où la production nationale se décline. Il vient d'être finalement admis, le 3 juillet 2005, à la communauté de la caraïbe (CARICOM). Elle y entre comme un paria. Elle a très peu de chose à offrir, tributaire qu'elle est déjà de l'étranger pour une large partie de son alimentation. Ses exportations sont pratiquement nulles, conséquence d'une agriculture débilitante.

Il convient de rappeler que la faiblesse de la production agricole a fortement affecté la majorité de la population. Et, parmi tous les secteurs de la vie nationale, le secteur agricole semble être la principale source d`emploi dans le milieu rural qui représente 68.4% et pour l`ensemble du pays 50.6 et fournit environ 30% du PIB selon l`IHSI26(*). Pouvons-nous imaginer un tel pourcentage par rapport au Costa Rica dont 20% de la population évoluent dans le secteur agricole selon la banque centrale du Costa Rica27(*), ils arrivent à satisfaire une grande partie de cette dernière.

Tout ce processus de production accrue de l`agriculture est obtenue grâce à la mécanisation du système, alors qu'Haïti évolue au même état primitif de pratique manuelle rendant le système improductif, résistant à l'innovation. Ce qui traduit une perte de ressources et occasionne une consommation totale de la production agricole.

Malgré ces effets négatifs observés dans l'agriculture, la libéralisation des marchés agricoles par le programme d`ajustement structurel (PAS) vient empirer le cas, c'est à dire les conditions nettes qu'auraient pu avoir, les efforts d'ajustement consentis sont compromettants, le développement socio-économique du pays piétine, régresse et le coût social s'alourdit conséquemment. Les filières de production agricole sont les principaux témoins de cette démarche mal maîtrisée.

Signalons quelques handicaps structurels du secteur :

Faiblesse des infrastructures d'irrigation et de mécanisation, précarité de l'outillage, insuffisance de recherche et de vulgarisation, absence de crédit à la production, faiblesse de l'utilisation d'engrais, manque de semences améliorées et de pesticides, exiguïté des parcelles de production, insécurité de la tenue foncière etc., sans oublier les problèmes liés aux cataclysmes naturels.

Le tarif douanier pour les produits agricoles qui se révise à la baisse et même nul pour certains produits importés, a conduit les producteurs haïtiens au découragement compte tenu des coûts élevés de la production et la présence des produits importés qui dévalorisent ceux locaux en terme de prix.

Nous vous présentons un tableau sombre des importations dans la consommation nationale et un tableau établissant la comparaison des tarifs douaniers d'Haïti avec ceux de la CARICOM (1998) en pourcentage.

Tableau 1-5

Importations dans la consommation nationale

1998 en pourcentage

Produits

Part estimée des importations dans la consommation totale

Produits

Part des importations dans la consommation totale

Riz

64 %

Sorgho

0 %

Sucre

85 %

Pois

20 %

Farine

100 %

Viande de porc

27 %

Banane

1 %

Viande de poulet

75 %

Maïs

5 %

OEufs

78 %

Sorgho

0 %

Lait

56 %

Pois

20 %

 
 

Source : IRAM & group croissance, 199828(*)

Tableau 1-6

Tarifs douaniers d`Haïti avec ceux de la CARICOM

En pourcentage

Produits

Haïti

CARICOM (tarifs extérieurs communs)

Riz

3

40

Farine

0

5

Sucre

3

25

Maïs

15

40

Banane

0

30

Sorgho

0

40

Pois

5

30-35

Viande de porc

5

5

Viande de poulet

5

40

Source : IRAM & group croissance (1998)29(*)

La majorité des problèmes auxquels est confronté le pays est liée essentiellement à la mauvaise gouvernance. Selon Ernst Bernardin dans la planification du développement « Les politiques publiques menées en Haïti sont qualifiées d'inefficaces, eu égard au fait qu'elles n'ont pas pu, dans la majorité des cas, trouver une solution adéquate et équitable aux divers problèmes auxquels est confronté la population : chômage endémique, analphabétisme généralisé, accentuation de la pauvreté et de la misère, bref, exclusion sociale de la majorité de la population.

Les raisons généralement évoquées pour expliquer les faibles performances des politiques publiques sont de divers ordres a-t-il souligné. Parmi ces raisons, il en retient deux :

1- la carence de cadres qualifiés pour concevoir et élaborer les politiques publiques,

2- la carence d'informations statistiques et d'indicateurs économiques et sociaux fiables permettant de formuler des politiques réalistes.

Si la plupart des mesures et des politiques adoptées en Haïti n'ont pas donné de résultats tangibles, en terme de transformation de la situation économique et sociale, c'est parce que, d'une part, elles n'étaient nullement adaptées à la réalité du pays et que, d'autre part elles visaient généralement au maintien du statu quo. Le refus du changement d'un système sociopolitique anachronique, sclérosé et rétrograde devait conduire inéluctablement à la reproduction continuelle d'un modèle de société axé sur la pénurie, l'incurie administrative, la dégradation accélérée de l'environnement, bref, la détérioration, au fil des ans, des conditions de vie de la population.

Pour suppléer au problème de la carence de cadres nationaux qualifiés, on fait souvent appel à l'expertise internationale dont l'aide technique efficace peut permettre d'élaborer des politiques publiques rationnelles. Mais, dans la pratique, on se heurte parfois à deux types de problèmes :

1.- Les politiques peuvent être bien formulées sur le plan technique mais parfois inefficaces par manque de réalisme et d'opportunité, parce qu'elles sont élaborées à partir des standards de références qui n'ont rien à voir avec la réalité du pays où elles s'insèrent. Elles peuvent être efficaces et donnent de bons résultats dans un pays donné et se révèlent inefficaces et inappropriées à la réalité spécifique d`un autre milieu obéissant à des normes et des règles particulières. Dans ce cas, le modèle devrait s'adapter aux conditions objectives du pays où l'on veut l`implanter. Si tel n'est pas le cas, on ne résoudra aucun problème et la situation peut être même, à la limite, empirée.

2.- Les politiques peuvent être bien formulées sur le plan technique, réaliste et opportun et cependant, ne pas être appliquées par manque de volonté politique réelle de changement, car les traditions ont la vie dure. Et le développement suppose un effort de dépassement30(*)>>.

Sur ce, nous tenons à dire que le manque de rigueur dans la gestion des choses publiques a, entraîné un ensemble de problèmes d'ordre structurels tels que : faible production nationale, baisse du pouvoir d'achat, croissance non orientée pour ne citer que ceux-là.

A cet effet, le pays présente des défaites dans toutes ses composantes qui rendent la vie socio-économique très fragile. Devant cette situation inquiétante, nous sommes incertains vu que certaines mesures qui doivent être prises par les autorités aux fins de corriger les problèmes sont le plus souvent inefficaces.

Malgré qu'une volonté se manifeste par les acteurs gouvernementaux en vue d'améliorer la situation, les crises politiques ne font que ralentir les investissements et discontinuer certains projets de développement. La situation s'aggrave de plus en plus d'où : la disparition de nombre d'entreprises en raison des actes de vandalisme et de banditisme que connaît le pays avant même le départ du président Jean Bertrand Aristide (Février 2004) a, conduit à des pertes d'emplois qui viennent augmenter le nombre de chômeurs et, il y a lieu de constater qu'une baisse du PIB. L'aggravation des problèmes mène le pays dans une situation ou tout est devenu urgent pendant qu'on ne sait où commencer.

Il serait important de trouver en quelque sorte un compromis entre les différents groupes politiques pour pouvoir relancer de nouveau le processus économique.

Tableau 1-5

Estimations de l`incidence de la pauvreté en Haïti

 

Aire Métropolitaine

Autres villes

Monde rural

Total

Pauvreté générale

575 000

420 000

2 825 000

3 820 000

Répartition

15 %

11 %

74 %

100 %

Pauvreté extrême

333 000

225 000

1 810 000

2 365 000

Répartition

14 %

10 %

76 %

100 %

Source : PNUD/FAO, d`après IHSI/EBCM 1999-200031(*)

En ce qui a trait à notre sujet d'études, la pauvreté monétaire est l'un des facteurs que nous mettons en évidence pour appréhender la pauvreté dans le contexte haïtien.

Selon une des définitions, la monnaie est un bien économique dont la fonction principale consiste à faciliter, par le truchement de l'échange, la satisfaction des besoins humains. On peut aussi la définir comme bien intermédiaire qui sert à déterminer la valeur de tous les autres biens et dont la propre valeur est reconnue et acceptée par tous.

La monnaie est à la fois la cause et l'effet du développement économique des sociétés, car contrairement au troc, elle permet les échanges indirects. Grâce à ses caractères, les fonctions qu'elle remplit sous différentes formes sont indispensables à l'économie.

IL peut y arriver qu'on est en situation de pauvreté monétaire où les habitants sont contraints à un certain nombre de services, faute de moyens financiers pour répondre à certains de leurs besoins humains essentiels notamment : le besoin d'envoyer leurs enfants à l'école, le besoin de se nourrir, le besoin de se vêtir, le besoin de santé, le besoin de se loger pour ne citer que ceux-là.

Les pays confrontés à ce genre de problèmes, sont le plus souvent les PVD dont les caractéristiques leur sont appropriées plus particulièrement le nôtre ; une faible partie de la population jouit d'un haut niveau économique contre une grande majorité. Or, l'essence de la croissance économique moderne est qu'en moyenne le revenu augmente pour tous les habitants du pays non pas pour une petite minorité de privilégiés, les changements structurels s'accompagnent et affectent le mode de vie des gens, disent certains économistes.

En économie, qui dit défaillance économique dit défaillance monétaire relativement liée au phénomène de la pauvreté. Avec tous les problèmes auxquels est confrontée l'économie haïtienne, il va de soi que la monnaie nationale se déprécie en raison de la baisse de la production nationale. Ceci dit qu'Haïti a une production tournée vers la consommation, la faible partie exportée est quasiment nulle par rapport à ce que nous importons. Donc, nous ne mobilisons pas assez de devises afin d'inverser la situation.

Le problème de chômage est l'un qui engendre le manque de revenus des gens, la faiblesse de l'investissement dans le pays entraîne une situation de monopole d'où la compétition est presque inexistante, ce qui occasionne un faible demandeur d'emplois contre un fort d'offreur d`emplois. Puisque le marché du travail est très restreint et que les offreurs d'emplois sont si nombreux, on a pu constater qu'un faible salaire est offert. A part quelques gens qui ont la possibilité de trouver un salaire plus ou moins acceptable dépendamment de leur niveau. De ce fait, il y a beaucoup de gens qui travaillent, mais dans la réalité restent pauvres (chômage déguisé) en dépit de faible salaire qu'ils en détiennent pendant que l'inflation ne fait qu`augmenter.

Par exemple, le salaire journalier est passé de 15 HTG vers les années 80 à 36 HTG vers les années 90, et aujourd'hui on parle de 70 HTG ; ceci ne résout pas le problème de la baisse du pouvoir d'achat en connaissance du nombre de besoins avec ce faible revenu, pendant que l'inflation ronge l'économie. La quantité de biens qu'on pourrait acheter se diminue. Cette situation pousse les gens à acheter des biens qui ne sont pas à leur préférence, or toute baisse du pouvoir d'achat signifie une baisse dans la cotation de la monnaie locale. La stabilité de la gourde dépend entre autres du pouvoir d'achat de la monnaie américaine, elle agit de manière inversement proportionnelle aux autres monnaies. On pense qu'une baisse du dollar fera l'affaire de la gourde. Il y a lieu de mentionner que la majorité de la population dispose de faibles revenus, ce qui crée des marchés restreints et des prix non favorables aux producteurs.

* 24 IHSI, résultats préliminaires du recensement 2003

* 25 Rapport sur le développement humain, PNUD 2005

* 26 IHSI données sur le secteur agricole

* 27 Banque centrale du Costa Rica, emploi dans le secteur agricole (net), année 2000

* 28 IRAM et groupe croissance, 1998, rapport sur le secteur de l`agriculture

* 29IRAM et groupe croissance, 1998, rapport sur le secteur de l`agriculture

* 30 Planification du développement, Ministère de la planification et de la coopération externe, Ersnt Bernardin

* 31 Données sur la pauvreté en Haiti, PNUD/FAO d`après IHSI/EBCM 1999-2000

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