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Apport des institutions de microfinance à  la réduction de la pauvreté en Haà¯ti. Cas de ACME ( Association de Crédit pour la Micro Entreprise )de 1996 à  2006

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par Jocelyn Valcin
Centre Universitaire Maurice Laroche - Diplome de licence en gestion de projets 2009
  

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Chapitre II : Micro finance et pauvreté

Section I  : Pauvreté à travers le monde

2-1-1 Vue générale de la pauvreté à travers le monde

La pauvreté est un fléau que connaît l'humanité dans toute sa dimension au point que celle-ci préoccupe l'attention des Etats. Elle n'a pas cessé de susciter de grands débats à l'échelle internationale vue son évolution à l'heure actuelle. Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), <<sur une population mondiale actuelle de plus de 6 milliards, il y a huit (800) millions de personnes soit (13%) qui ne mangent pas à leur faim, 900 millions soit (15%) qui vivent dans des bidonvilles, 1 milliard de gens soit ( 16%) qui ne savent ni lire ni écrire, 1,2 milliards soit (20%) qui vivent avec moins de 1$ par jour, 2, 7 milliards de personnes soit (45%) qui vivent en état d'extrême pauvreté de la population mondiale11(*)>>.

La faim et le chômage sont pour l'essentiel des indicateurs liés au phénomène de la pauvreté dans le monde.

En ce qui a trait à la faim, elle est sans doute aussi vieille que l'humanité, mais sa découverte vers 1945 n'est pas un hasard. Ce fut la conséquence des bouleversements liés au développement colonialiste. En Afrique, par exemple, on a obligé les paysans à arracher les cultures vivrières pour planter des denrées d'exportation non comestible comme le coton.

Selon une étude de la FAO rapportée par Ernst Bernardin dans le cours de géographie économique, <<la production alimentaire par tête n'aurait pas varié depuis 1940, malgré les efforts entrepris pour l'amélioration des rendements. On mange plus mal aujourd'hui qu'en 1940 dans certains pays. Si l'on tient compte du taux de productivité actuel, il faudrait que la superficie des terres arables passe de 600 millions à 4.700.000.000 d'hectares, d'ici l'an 2000 pour assurer une ration alimentaire constante à tous les hommes, eu égard à la croissance démographique prévisible. Or, le problème, c'est que la superficie des terres cultivables dans le monde est d'environ 3.200.000.000 d'ha et elle ne peut aller que diminuant compte tenu de l'érosion qui détruit les terres un peu partout ( surtout aux latitudes tropicales ) et de l'extension des besoins humains ( maisons, routes, etc....), d'ou la nécessité de poser le problème, non pas en terme d'extension des superficies cultivées, mais plutôt en terme de rationalisation de l'agriculture (amélioration des rendements agricoles)>>. Source : cours de géographie économique, professeur Ernst Bernardin, page 3112(*).

Par ailleurs, en 1996, le Sommet Mondial de l'Alimentation (SMA) avait promis de réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde d'ici à 2015, les chiffres ont au contraire augmenté dans les pays en développement pour atteindre 820 millions contre 800 millions en cette même année, affirme aujourd'hui l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). <<Loin de diminuer, le nombre de personnes affamées dans le monde est en train d'augmenter au rythme de 4 millions par an 13(*)>>, a déclaré le directeur de la FAO, Jacques Diouf, qui prenait la parole lors du lancement du rapport annuel de l'agence.

Dans ce même discours, il a fait remarquer que 70% des pauvres vivent en milieu rural ; il ne reste que 30% en milieu urbain. Des preuves montrent clairement que la plupart des pauvres et des affamés tirent leur subsistance de l'agriculture. Donc la faiblesse de l'agriculture occasionne l'écrasante majorité des pauvres de la planète. La nécessité d'investir davantage dans le développement agricole et rural des pays en développement afin d'améliorer les conditions économiques et la situation alimentaire de leurs habitants reste un grand défi à relever. En effet, les pays qui ont marqué des points contre la sous-alimentation sont ceux-là mêmes qui avaient réussi à augmenter la productivité de leur secteur agricole grâce à des investissements conséquents dans l'agriculture.
IL serait important aux pays en voie de développement de tout mettre en oeuvre pour combattre la faim de manière durable tout en s'engageant fermement à réformer leurs politiques agricoles et rurales en vue d'atténuer la faim et la pauvreté dans leurs pays. A savoir que, l'investissement en zones rurales est indispensable si l'on veut freiner l'exode rural. Parce que les préoccupations et les coûts imposés par l'urbanisation croissante avaient aggravé les handicaps des régions rurales en détournant encore davantage les investissements vers les zones urbaines. Outre l'élargissement du fossé entre zones rurales et zones urbaines, la poursuite des politiques défavorables aux campagnes entraînerait aussi une aggravation de l'émigration clandestine.


En ce qui a trait au chômage, << le monde actuel contient 195,2 millions de chômeurs, soit un taux de chômage de 6,3%, le nombre de personnes sans emploi dans le monde a atteint son plus haut niveau historique en 2006 malgré une croissance économique mondiale soutenue, affirme le Bureau international du Travail (BIT) dans son rapport annuel qui relève que la région la plus touchée reste le Moyen-Orient avec 12,2% >>.

Dans son rapport intitulé << les tendances mondiales de l'emploi résumé 2007>>, le BIT souligne également que les travailleurs pauvres n'ont bénéficié que très modestement de la croissance. Ils sont encore 1,37 milliards de travailleurs extrêmement pauvres, qui, à défaut de travail décent et productif, ne survivent qu'avec l'équivalent de 2 dollars US par jour et par personne>>.

Le rapport établit que pour réduire ou, même maintenir, les taux de chômage actuels, il faut renforcer le lien entre croissance et emploi. La création d'emplois décents et productifs, et non pas un quelconque emploi est nécessaire pour réduire le nombre de chômeurs et de travailleurs pauvres. Et cette réduction est elle-même une condition préalable au développement et à la croissance économique future. Le rapport relève également qu'au cours de la dernière décennie, la croissance économique s'est traduite par plus de gains de productivité que de croissance de l'emploi. La productivité mondiale a crû de 26%, alors que le nombre d'emplois dans le monde n'a lui augmenté que de 16,6%.

Le chômage frappe plus durement les jeunes, 86,3 millions de jeunes entre 18 et 24 ans sont au chômage, soit 44% des chômeurs dans le monde, soulignent encore le BIT. L'écart entre les hommes et les femmes face à l'emploi persiste, seulement 48,9% des femmes de plus de 15 ans avaient un emploi en 2006 contre 49,6 en 1996 alors que ces ratios s'élevaient à 75,7 % en 1996 et 74% en 2006 chez les hommes. Dans la plupart des régions du monde, les taux de chômage n'ont pas changé de façon significative entre 2005 et 2006. La baisse la plus sensible apparaît dans les économies développées et dans l'Union européenne, où le chômage atteint 6,2% après une baisse de 0,6% entre 2005 et 2006. Le taux de chômage le plus faible reste en Asie de l'Est à 3,6%. C'est au Moyen-Orient et Afrique du Nord que le taux de chômage reste le plus élevé au monde avec 12,2% en 200614(*). Source : ONU, BIT (populationdata.net : pauvreté)

Si au niveau des continents asiatiques, africains et américains la situation reste alarmante, elle n'en n'est pas moins différente en Europe. Ainsi, Les données statistiques sur l'Union européenne montrent que le chômage était d`environ 15 millions de personnes en 2000, l'exclusion et la pauvreté demeuraient très élevés avec de fortes disparités selon les pays.

Les derniers chiffres d'Eurostat (office statistique de l'Union européenne) montrent que dans quinze des vingt sept pays formant l'Union européenne, le taux de pauvreté relatif - pourcentage de personnes composant les ménages ayant des revenus inférieurs à 60% du revenu national médian était de 18 en 1998, chiffre voisin de celui de 1995. La pauvreté frappe près de 68 millions de personnes, réparties presque également entre actifs et inactifs, dont la moitié a vécu en dessous du seuil de pauvreté relative pendant trois années consécutives (1995-1997). De plus, ces seuils sont définis au niveau national et varient de 12 060 euros au Luxembourg à 2 870 euros au Portugal.

La pauvreté ne se limite pas aux faibles revenus. Une conception plus large inclut également la capacité limitée de choisir, de participer à l'économie et à la société et d'accéder aux droits fondamentaux. La majorité des personnes classées pauvres en Europe sont des femmes, particulièrement touchées par les discriminations en matière de salaire, d'accès à l'emploi et aux soins.

De son côté, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), qui retient le pourcentage de la population totale se trouvant sous le seuil de pauvreté (50% du revenu moyen), indique, pour 2002, des taux de pauvreté variant de 10,8% au Luxembourg à 12,2% en Italie (les taux de l'Espagne et du Portugal ne sont pas fournis).

Logiquement, les pays où le taux de pauvreté est le plus élevé - Portugal, Royaume-Uni, Grèce, Irlande, Espagne et Italie - sont en général ceux où le niveau de dépense par habitant pour la protection sociale est inférieur à la moyenne communautaire. Sans les prestations sociales (en particulier le revenu minimum garanti et les allocations familiales), 26% de la population de l'Union seraient menacés de pauvreté: il importe donc de maintenir des taux élevés de protection sociale et de prêter une attention particulière aux groupes les plus vulnérables, en particulier les femmes. L'indice d'inégalité dans la répartition des revenus (écart entre les 20% supérieurs et inférieurs) confirme ces tendances : dans les pays à forte pauvreté, l'indice (entre 7,4 et 6 pour le Portugal, le Royaume-Uni, la Grèce, l'Espagne ou l'Italie) est nettement supérieur à la moyenne européenne (5,7), alors que les pays riches ont un indice d'inégalité bas (entre 3,6 et 4,7 au Danemark, en Finlande, en Suède et en Allemagne)15(*).

Nous pensons qu'une réduction du taux de chômage actuel dans le monde, admet qu'il faut effectivement un renforcement du lien entre croissance et emploi ; La création d'emplois décents et productifs, et non pas un quelconque emploi comme on l'a souligné. Donc, l'investissement massif dans les pays en voie de développement avec une stabilité politique doivent être au départ mis en évidence. Et, nous pensons qu'autant de fois ces idées se montrent réalistes, il serait très avantageux pour leur population.

Il convient de signaler aussi que le phénomène démographique est bien un autre qui engendre la pauvreté. En effet, en 1960, notre planète ne comptait que 3 milliards d'habitants. Le doublement de la population mondiale a eu lieu en un temps remarquablement court, à savoir 30 ans. C'est en 1968 que Paul Ehrlich a publié son célèbre livre « La Bombe P »16(*), dans lequel il affirmait que l'on avait perdu la bataille pour nourrir toute l'humanité.

Les pays en développement connaissaient une croissance démographique de 2,5% par an et comptaient plus de 70% des habitants de notre planète. À ce rythme-là, leur population aurait doublé tous les 27 ans. Une telle perspective était des plus décourageantes lorsqu'on songeait qu'il avait fallu attendre jusqu'à 1800 pour que notre planète compte 1 milliard d'habitants et jusqu'à 1930 pour qu'elle en compte 2 milliards. La question à savoir, Pourquoi cette explosion démographique a-t-elle eu lieu ?

Le taux de mortalité dans les pays en développement a diminué très rapidement après la Seconde Guerre mondiale. Les campagnes en faveur de la santé publique et de la vaccination y ont considérablement réduit les épidémies et la mortalité infantile. Dans les pays industriels, une diminution de cette importance avait pris des siècles et avait eu lieu au fur et à mesure que la société évoluait, que l'urbanisation prenait de l'ampleur et que les familles nombreuses se révélaient moins nécessaires. Il s'ensuit que les taux de natalité et les taux de mortalité ont simultanément évolué à la baisse et que les taux de croissance démographique n'ont jamais atteint le niveau qu'ils ont eu plus tard dans les pays en développement. Dans ces pays, les taux de mortalité ont baissé si rapidement que la société a eu peu de temps ou peu de motifs pour changer son désir d'avoir des familles nombreuses.

Dans les années soixante, les femmes des pays en développement avaient en moyenne 6 enfants, et l'espérance de vie s'accroissait à un rythme jamais connu auparavant. Les méthodes modernes de planification familiale commençaient à se répandre dans les pays industriels, et il semblait peu probable qu'elles deviennent courantes dans les sociétés agraires traditionnelles des pays en développement.

Selon Thomas R. Malthus, <<les subsistances croissent selon une progression arithmétique (additive), tandis que la population se conforme à une progression géométrique explosive (multiplicative)17(*)>>.

La répartition géographique de la population pose un autre problème dans de nombreux pays à faibles revenus. L'urbanisation est un corollaire inévitable du développement. Beaucoup de gens ont soutenu que la croissance urbaine causée par l'exode rurale était trop rapide et suscitait de graves problèmes sociaux. Pourtant, les pays du tiers monde qui ont tenté de contenir le flot se sont trouvés devant une tache quasiment impossible. En effet, les ruraux ont découvert qu'ils pouvaient progresser de plusieurs manières en partant pour la ville. Outre qu'ils gagnent des revenus supérieurs à ceux qu'ils auraient obtenu dans les régions rurales, ils bénéficient d'un meilleur accès aux écoles pour leurs enfants et d'autres types de services sociaux. Ces avantages sont ceux qui aspirent les gens quittent la campagne pour la ville, et des études ont montré que, dans l'ensemble, ils les obtenaient.

Donc, le surpeuplement nuit à la mise en place d'équipement (logements, routes, égouts, etc.) et des services sociaux urbains appropriés. La surpopulation entraîne la bidonvilisation ou les gens vivent dans la promiscuité et dans la misère.

On n'a pas tout dit sur la pauvreté puisque c'est un domaine assez complexe, mais pour mesurer la pauvreté on se sert des indicateurs qui présentent des insuffisances classées comme indices du développement humain (IDH) tels que : Espérance de vie à la naissance, taux de scolarisation primaire et le revenu par tête d'habitant.

Le tableau ci-dessous illustre le nombre de pauvres à travers des régions du monde

Tableau 1-1

Pauvreté dans le monde en millions de personnes

et % de la population de la région concernée

Région

Moins 1$/j (%)

Moins 2$/j (%)

1990

2001

1990

2001

Afrique subsaharienne

227 (45%)

313 (46%)

382 (75%)

516 (77%)

Amérique latine et Caraïbes

49 (11%)

50 ( !0%)

125 (70%)

128 (25%)

Asie de l'Est

472 (30%)

271 (15%)

1116 (70%)

865 (47%)

Asie du Sud

462 (41%)

431 (31%)

958 (86%)

1064 (77%)

Europe 0rientale et Asie centrale

2 (1%)

17 (4%)

23 (5%)

93 (20%)

Moyen-Orient et Afrique du Nord

6 (2%)

7 (2%)

51 (21%)

70 (23%)

Source : Banque mondiale via alternative économique, n°237, juin 2005, page 4918(*).

Si l'Asie et l'Amérique latine semblent sur la bonne voie, les situations en 2000 de l'Asie centrale, mais surtout de l'Afrique subsaharienne, sont préoccupantes.

Au niveau d'éducation, selon les données statistiques de la banque mondiale, 110 millions d'enfants n'ont pas accès à l'école primaire. La part de scolarisation primaire en pourcentage par région est représentée dans le tableau ci-après :

Tableau 1-2

Part de la scolarisation primaire en (%) et charge des classes

Région

% d'enfants en primaire

Nbre d'élèves par enseignant

1990-1991

2001-2002

2002-2003

Afrique subsaharienne

53,9

62,2

45

Amérique latine et Caraïbes

86,4

95,7

25

Asie de l'Est

97,7

92,1

32

Asie du Sud

92,4

90,8

40

Europe orientale et Asie centrale

81,4

82,9

17

Moyen-Orient et Afrique du Nord

81,7

91,9

23

Source : Nations Unies via alternative économique, n°237, juin 2005, page 5019(*).

En ce qui a trait à la mortalité infantile, les estimations de l`UNICEF ont démontré qu`il y a une baisse dans les pays en développement dont illustre le tableau ci-dessous.

Tableau 1-3

Mortalité infantile (0-1 an) pour 1000 naissances vivantes

Mortalité infantile (0-1 an) pour 1000 naissances vivantes

Région

1990

1995

2000

2003

Afrique subsaharienne

102

99

95

93

Amérique latine et Caraïbes

35

30

25

23

Asie de l'Est

56

49

44

42

Asie du Sud

91

79

70

65

Source : d'après des estimations de l'UNICEF20(*)

Un autre indicateur intéressant : le nombre de médecins pour 1000 habitants. D'après la banque mondiale, en 2004, il y en avait :

3,8 dans les pays riches, 3,1 en Europe centrale et Asie centrale, 1,8 en Amérique latine et Caraïbe, 1,3 en Asie de l'Est, 1,2 en Afrique du Nord et Moyen Orient, 0,5 en Asie du Sud, 0,1 en Afrique subsaharienne. Près de 40 fois plus de médecins entre les pays les plus pauvres et les plus riches (en moyenne).

a)- Causes de la pauvreté dans le monde

Selon Malcolm Gillis, économie du développement, page 30 <<Il n'y avait que 200 ans ou le niveau entre deux mondes séparés c'est à dire pays du nord et pays du sud étaient le même mais, il y a une cinquantaine d'années ce mécanisme était réduit et que les pays du nord possèdent les plus fortes richesses. On voyait des individus et des familles s'enrichir, mais les nations dans leur ensemble et la majorité de leurs habitants étaient pauvre. L'économie était considérée comme un gâteau de taille définie. On pouvait

couper pour soi une tranche plus grande, mais seulement en s'emparant d'un morceau qui, au départ, appartenait à quelqu'un d'autre. Rares étaient ceux qui voyaient la possibilité d'accroître la taille du gâteau, afin de permettre à tous d'avoir de plus gros morceaux21(*)>>.

Selon l'étude de 1989 des nations unies sur la distribution mondiale de richesses, 20% de la population du globe possèdent 82,7% du produit mondial brut, 81,2% du commerce mondial, 94,6% des prêts commerciaux, 80,6% de l'épargne interne et 80,5% des investissements mondiaux. Il reste donc très peu pour les 80% restant de la population de la planète. La tendance en ce domaine est aussi très alarmante, puisque la différence entre le revenu des 20% plus riches et celui des 80% plus pauvres a doublé entre 1960 et 1990. Donc, cette mauvaise répartition des richesses a provoqué de grandes inégalités dans le monde22(*). (Revue administrative des sciences économiques, Bruxelles)

Pour mieux cerner les causes de la pauvreté dans le monde en dehors des inégalités de richesses, il revient de les aborder plus particulièrement dans les pays en voie de développement dont les causes sont multiples et variées. Elles peuvent être groupées en deux grandes catégories, à savoir les causes naturelles et les causes humaines.

Par causes naturelles, nous considérons des phénomènes tels que le désert, les feux de brousse, les éruptions volcaniques, les séismes, les invasions d'insectes (criquets), les crues, les cyclones, etc. Ces phénomènes sont imprévisibles, car ils ne dépendent pas de l'homme, étant eux-mêmes au-delà de son contrôle. En vérité, ils rendent la vie des habitants d'une région difficile, voire même impossible. Le désastre du Tsunami en Asie est un exemple parlant, auquel nous pourrions même ajouter celui des pluies torrentielles qui s'étaient abattues sur un quartier de Kinshasa en Afrique en novembre 2005 et celui de la ville des Gonaïves (Haïti) en 2004 dans la Caraïbe avaient emporté des vies humaines, des denrées, des têtes de bétail et des biens matériels comme des maisons, des véhicules, etc.

Quant aux causes dites  humaines, selon un pasteur congolais «il s'agit de l'irresponsabilité de l'homme, de l'aveuglement et de l'ignorance, du manque du patriotisme, du manque de volonté à sortir de cet état. Certaines autres causes sont dues à l'oppression de l'homme, ce qui considère que l`homme est un loup pour l'homme. Il s'agit de l'injustice sociale, de la guerre, de la discrimination, de la violence»23(*). Il revient à ajouter qu`en dépit de tous ces maux, malgré le semblant abandon des anciennes puissances colonialistes, aujourd`hui, elles se recrutent de nouveaux colons ; ce qui constitue le plus souvent de grands handicaps à leur développement.

b)- Caractéristiques de la pauvreté

La pauvreté se manifeste par un ensemble de caractères qu`on peut décrire comme les suivants :

A l'échelle du monde, il existe une opposition entre les pays développés, dits du Nord (car ils se situent pour l'essentiel dans l'hémisphère Nord, à part l'Australie et la Nouvelle-Zélande), et ceux du tiers monde ou du Sud. Les pays développés sont des pays riches, qui jouissent d'un haut niveau de développement. Au contraire, ceux du Sud connaissent de nombreux problèmes et leurs populations sont très pauvres.

En ce qui a trait aux continents, il existe également de très grands écarts de richesse. Ainsi, l'Amérique du Nord est très riche, tandis que l'Amérique latine est, pour l'essentiel, composée de pays pauvres. De même, à l'intérieur de chaque continent, de grandes disparités se font jour : ainsi, en Europe, la Roumanie est beaucoup plus pauvre que la Suisse.

A l'échelle d'un pays, il est fréquent que des régions riches et des régions pauvres se côtoient. C'est le cas en Italie : les régions du Nord, qui constituent le coeur économique et industriel du pays, sont très riches ; au contraire, celles du Sud, plus rurales, sont nettement plus défavorisées (taux de chômage très élevé).

Ainsi, dans les grandes villes, il existe des quartiers riches et des quartiers pauvres, parfois très proches. A Mexico, les bidonvilles jouxtent les immeubles modernes. À New York, le centre des affaires, Manhattan, est voisin du quartier noir pauvre, Harlem.

Les éléments qui caractérisent la pauvreté sont le plus souvent remarqués dans les pays du Sud qui connaissent des problèmes économiques et sociaux considérables, liés à la faiblesse des revenus de l'État et des citoyens. Ils sont ainsi confrontés à des problèmes :

· d'alimentation : famines, malnutrition (alimentation insuffisante) fréquente ;

· de santé : forte mortalité des bébés, faible espérance de vie, état sanitaire défectueux ;

· d'éducation : les taux d'alphabétisation sont souvent faibles parce que l'État n'a pas les moyens d'éduquer le nombre très important d'enfants et que les parents ne peuvent pas les envoyer à l'école ;

· d'emploi : le chômage est très important, d'autant plus que la part de jeunes adultes (qui cherchent un travail) est élevée dans la population. Beaucoup sont obligés de travailler dans l'illégalité ou d'exercer des « petits boulots » ;

· de logement : les conditions de vie sont très difficiles, des familles sont obligées de vivre dans des bidonvilles, beaucoup n'ont pas accès à l'eau potable ou à l'électricité.

· Environnement : système écologique défavorable, déboisement, des ordures dans la rue ;

Les sociétés des pays du Sud sont très inégalitaires : une petite minorité très riche et une large majorité pauvre, qui vit dans des conditions très précaires, coexistent. Ces inégalités criantes s'observent notamment dans les grandes villes.

c)- Conséquences de la pauvreté dans le monde
Les conséquences de la pauvreté dans le monde peuvent être résumées comme les suivantes :

- Sur le plan interne, on a retenu la bidonvilisation, l'exode rural, politique instable, instabilité économique, détérioration sociale...

- Sur le plan externe, il s'agit de l`émigration clandestine, dépendance des PVD aux pays développés...

La pauvreté est un phénomène difficile à comprendre pour beaucoup d'autres, mais dans la réalité elle diffère de région à d'autres suivant leur potentialité, elle diffère aussi de personnes à personnes. Mais, nous pensons que pour développer, une société doit atteindre un certain équilibre macro-économique fondamental : éliminer l'inflation et parvenir à une certaine stabilité ; cependant, bien que ces objectifs soient essentiels, ils ne constituent pas une fin en soi. Et le résultat doit montrer qu'il ait vraiment une augmentation de l'espérance de vie à la naissance des personnes, amélioration de leur qualité de vie, renforcement du contrôle qu'elles exercent sur leur vie, accès aux biens culturels, ainsi qu'une série de facteur permettant à l'être humain considéré comme une entité pensante, d'être libre et de participer.

Donc, les efforts consentis par les nations unies pour promouvoir le développement économique dans le monde, doivent être par conséquent pris avec plus de considération possible en vue de réduire la pauvreté. Il faudrait qu'il y ait plus de rigueur dans la gestion des choses publiques, pourvu que dans la réalité, un ensemble d'irrégularités a toujours observé à travers les projets. Il revient également d'accompagner les pays pauvres dans leur rôle à jouer afin d'améliorer les conditions de vie de leur population.

* 11 Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), statistiques sur la pauvreté à travers le monde, année 2006. Net

* 12 Cours de géographie économique, classique de l'université, professeur Ernst Bernardin, page 31.

* 13 Sommet Mondial sur l`Alimentation, populationdata.net : pauvreté

* 14 ONU, BIT (populationdata.net : pauvreté)

* 15 Office statistiques de l`Union Européenne (Eurostat), pauvreté en Europe, net

* 16 Paul Ehrlich, (la Bombe P) année 1968, net

* 17 Malcom Gillis, Economie du développement, page 198

* 18 Statistiques sur la pauvreté dans le monde, banque mondiale, juin 2005, Net

* 19 Statistiques sur la pauvreté dans le monde, banque mondiale, juin 2005, Net

* 20 Estimations de l`UNICEF sur la mortalité infantile a travers le monde, net

* 21 Malcolm Gillis, économie du développement, page 30

* 22 Revue administrative des sciences économiques, Bruxelles

* 23 Pauvreté dans le tiers-monde, op. cit. Pasteur congolais, net

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille