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Philanthropie et développement local à  Yaoundé. Cas des associations des quartiers Melen 4 et Melen 8 Onana Meuble

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par Chrysleine Chantale KAMGA KAMGA
Université de Yaoundé II - Diplôme d'études supérieures spécialisées en gestion urbaine 2008
  

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SECTION 1 : LES SOURCES DE LA PHILANTHROPIE

Historiquement, la philanthropie est beaucoup plus d'origine religieuse. Mais ses caractéristiques sont d'autant plus nombreuses qu'on la retrouve chez les non religieux et au sein des organisations à but non lucratif oeuvrant pour le développement local.

I - HISTORIQUE DE LA PHILANTHROPIE

.

Selon l'Organisation pour la Coopération et le Développement Economique (2003), on distingue deux grandes formes de philanthropie :

- La première est essentiellement d'origine religieuse et a pour objectif premier d'atténuer les souffrances des pauvres.

- La seconde est laïque. Elle vient de la bienfaisance. C'est l'action de faire du bien à quelqu'un, une inclination au bien.

1 - LES ORIGINES RELIGIEUSES DE LA PHILANTHROPIE

Les origines de la philanthropie sont très anciennes. Pour être philanthrope, il faut connaître, aimer et accepter son prochain, ou encore son semblable. L'altruisme trouve ses racines dans les liens familiaux et de parenté, avec l'obligation de protéger les siens et d'offrir l'hospitalité aux étrangers. Ces comportements s'inscrivent dans le prolongement de certains réflexes fondamentaux, comme l'instinct de conservation et la protection par tout un chacun de sa progéniture, l'amour de sa personne et de son prochain, le rejet de la souffrance d'autrui ; il n'est donc pas surprenant que les habitudes altruistes constituent un aspect quasi-universel des sociétés humaines (OCDE, 2003). Seulement, ces facteurs instinctifs ou émotionnels n'apportent qu'une explication hypothétique de l'action philanthropique.

Le motif le plus visible et le plus direct est le devoir religieux. Fréquemment assimilée à la notion de charité, elle s'inscrit dans l'histoire, depuis les premiers textes éthiques jusqu'aux oeuvres caritatives que nous connaissons aujourd'hui, en passant par l'assistance qu'apportent les Eglises au fil des siècles. On considère généralement qu'il repose à la fois, sur le désintéressement et l'égoïsme, puisqu'il associe la notion de sacrifice personnel et la perspective d'une récompense ultérieure. Les principales religions du monde demandent à leurs membres de faire des dons aux oeuvres caritatives, de lutter contre la souffrance et la pauvreté, d'ouvrir leur porte à « l'étranger ». Le religieux est toujours prêt à faire des dons parce qu'il espère avoir une récompense dans l'au-delà. Dans le christianisme qui est l'une des religions les plus répandues dans le monde et dans le judaïsme, il y a la pratique de la dîme, qui consiste à consacrer un dixième de ses revenus aux dons caritatifs. Ceci est la condition pour un pratiquant de montrer qu'il est engagé.11(*) Cette dîme signifie un dixième de tous ses biens, sans distinction de qualité ou de quantité. Chaque croyant donne cette dîme pour dire merci à son créateur pour tous les biens qu'il lui procure. Ce don permet aux pasteurs et prêtres de vivre aisément, et de venir en aide aux pauvres. C'est dans ce sens que l'Eternel demande aux hommes de partager ce qu'ils possèdent avec les démunies, afin de recevoir beaucoup de bénédictions.

Quant à l'Islam, il impose aux Musulmans de consacrer 2,5 % de leurs biens, chaque année aux oeuvres de bienfaisance. C'est pourquoi les premiers grands hôpitaux ont été fondés par les chefs musulmans du Moyen-âge. Lors d'une conférence organisée au Pakistan en 2000, l'Aga Khan a déclaré :

« La philanthropie et le don caritatif occupent une place centrale dans les enseignements du Coran, dans les écrits des penseurs musulmans, ainsi que dans l'histoire des Musulmans, dans toutes les régions et toutes les cultures du monde islamique ... Très tôt, les donateurs musulmans fortunés ont conçu un système spécial - les dotations (Awqaf) -- afin que les activités caritatives puissent acquérir une certaine autonomie. Le financement du développement social par des organismes philanthropiques (qu'il ne faut pas confondre avec les oeuvres de bienfaisance) est un phénomène un peu plus récent. Il a d'abord pris la forme d'un soutien financier aux écoles et aux hôpitaux, le plus souvent au moyen de donations. »12(*)

En ce qui concerne les textes sacrés de l'hindouisme, ils prônent la charité : les pratiquants doivent savoir partager, venir au secours des autres sans toutefois en attendre de contrepartie, ils doivent pouvoir répondre présent si l'on a besoin d'eux. Et les Bouddhistes sont exhortés à suivre l'exemple du Bodhisattva, qui « laisse le meilleur de sa nourriture aux affamés,... protège ceux qui ont peur, ... soulage les maux de ceux qui souffrent, ... [et] partage ses richesses avec les pauvres»13(*) (OCDE, 2003, op. Cit.).

Bien que les sociétés laïques aient donc tendance à mettre de côté la religion, et à faire abstraction de son pouvoir de modeler les institutions et les comportements, la religion reste la « mère de la philanthropie ... en termes de concepts et de procédures»14(*). Les missionnaires chrétiens ont toujours été actifs dans certaines parties du monde figurant parmi les moins développées et les plus dangereuses. Leurs efforts pour améliorer le bien-être matériel des populations, servent de modèle et d'inspiration aux programmes de bénévolat parrainés par les pouvoirs publics. Aussi, il est manifeste que les préceptes bibliques sous-tendent les initiatives philanthropiques dans les pays occidentaux. Plusieurs oeuvres caritatives sont faites par les communautés religieuses. Ainsi, il importe de préciser que la chrétienté a toujours eu une influence majeure sur les politiques et les programmes officiels en matière d'aide aux nécessiteux, d'acte de générosité et de charité.

Toutefois, parler de la religion comme source unique de philanthropie serait nier l'existence des autres actions menées par certains acteurs de la société. En effet, la philanthropie tire ses sources dans des croyances religieuses et non religieuses. La preuve en est qu'au Cameroun, avant l'arrivée des courants religieux, nos ancêtres pratiquaient des actions philanthropiques. Ces dernières étaient basées sur l'entraide, la solidarité, etc. Il reste alors à présenter dans un cadre général la conception laïque de la philanthropie.

* 11 Genèse 28:22; Deutéronome 14:28-29 et 26:12f.

* 12 www.akdn.org/agency/philanthropy/ingphilHHADD.htm.

* 13 Commandements religieux en matière de charité et d'hospitalité : www.unification net/ws/theme141htm.

* 14 Moe H. A. (1961) : «Notes on the Origin of Philanthropy in Christendom», Proceedings of the American Philosophical Society 105:2, p. 141.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius