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Philanthropie et développement local à  Yaoundé. Cas des associations des quartiers Melen 4 et Melen 8 Onana Meuble

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par Chrysleine Chantale KAMGA KAMGA
Université de Yaoundé II - Diplôme d'études supérieures spécialisées en gestion urbaine 2008
  

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2 - LES ORIGINES LAÏQUES DE LA PHILANTHROPIE

La philanthropie est aussi en effet d'origine non religieuse. Elle relève de la fierté personnelle, car plusieurs donateurs veulent se faire connaître de la descendance future. Ce sont des gens qui aimeraient que la progéniture future reçoive ou garde des souvenirs marquant leur présence. C'est pourquoi, ils créent des institutions qui deviendront, par la suite, autant de « monuments » commémoratifs de leur générosité et de leur volonté de contribuer au bien-être de l'humanité. Ils mettent leur fortune à la disposition de leur fondation, afin de limiter les souffrances de leurs semblables.

Le plus grand philanthrope des temps modernes est Andrew Carnegie. C'est un homme d'affaires américano-écossais autodidacte qui, à l'âge de soixante cinq ans, s'est retiré de la vie active pour se consacrer à l'action philanthropique. Ce philanthrope avait un objectif précis : « installer des échelles afin de favoriser l'ascension de tous ceux qui le désirent »15(*). Pour atteindre son objectif, il avait dressé la liste des améliorations souhaitables à l'échelle communautaire, classées par ordre de priorité décroissant. La liste de Carnegie énumérait en fait les oeuvres de bienfaisances classiques. Des philanthropes à l'instar de Carnegie, insistaient sur la nécessité d'aider les gens à s'aider eux-mêmes, au lieu d'accepter qu'ils se conduisent comme des bénéficiaires passifs.

Un autre facteur qui favorise la philanthropie, peut être la recherche de l'intérêt personnel. Cette recherche peut prendre des formes diverses. Les dons caritatifs sont généralement exonérés d'impôts, y compris ceux que chacun peut faire à sa propre oeuvre de bienfaisance. C'est pourquoi, certains ont affirmé que Henry Ford avait créé la fondation qui porte son nom avec les biens de sa société, afin de soustraire sa fortune à l'impôt. Mais, quel que soit le bien-fondé de ces accusations (que les fondations se sont employées à réfuter) la marge est étroite entre les incitations fiscales à la philanthropie et les possibilités d'évasion fiscale et les conflits d'intérêts.

La philanthropie du XXI ème Siècle est beaucoup plus diversifiée et peut compter sur l'apport des hommes et des femmes. Elle n'est plus réservée aux riches à la retraite, ou encore aux pays dits développés. Elle s'est rajeunie et est de moins en moins la préparation d'un legs à la postérité que l'on réserve pour la retraite16(*). Bien que l'on associe souvent la philanthropie aux pays industrialisés du Nord, il y a des traditions de sollicitude, de don et de soutien communautaires dans le monde entier. On observe aujourd'hui une augmentation de la philanthropie formelle et informelle dans les pays du Sud, où le nombre des particuliers philanthropes et des nouveaux projets et institutions augmentent.

Les travailleurs migrants sont une source philanthropique à ne pas négliger (Fondo et Tchouassi, 2007). Ils ont toujours envoyé de l'argent pour aider leurs familles. Or, le nombre de migrants allant croissant, la technologie facilitant les transferts financiers et la collecte des données, on note un intérêt grandissant pour les envois de fonds comme moyen potentiel de développement. Les principaux pays à recevoir les envois de fonds sont les pays du Sud. Car, l'argent va du Nord et de l'Amérique Centrale vers les pays défavorisés. L'argent va principalement aux familles, mais aussi aux Etats, car des montants toujours plus élevés sont versés collectivement pour la résolution de problèmes communautaires. Les gouvernements de ces pays y trouvent aussi une source importante de devises. Dans les pays de résidence, les collectivités de migrants ont formé des associations dont l'une des finalités est souvent de fournir un appui à leur ville, ou région d'origine. En 2004, par exemple, plus de six cent de ces associations réparties dans trente villes étasuniennes ont mis en commun des fonds pour des activités diverses dans le pays d'origine, et elles ont obtenu l'appui financier des Etats et du gouvernement fédéral Américain17(*). Le lien entre les diasporas et leur communauté d'origine va au-delà des envois de fonds et englobe d'autres formes d'investissement économique et social. Des particuliers ont, en outre, créé des ONG qui s'occupent de problématiques plus larges dans leurs pays.

Avant de demander de l'aide aux autres, les populations doivent faire des efforts pour sortir de la misère. Il est vrai que certains reçoivent l'appui de fondations privées du Nord, ou du réseau en expansion des fondations communautaires, mais d'autres sont mis sur pied par les entreprises et les populations locales. Ce sont les organisations de la société civile. Ces dernières sont les agents de l'économie sociale et solidaire (ESS). L'économie sociale et solidaire désigne l'ensemble des activités économiques qui, dans une économie développée ou en développement, n'ont pas pour motif principal le profit. L'ESS recouvre des ensembles de tailles différentes, et la nature de leurs activités se caractérise également par une grande diversité.

Elle est constituée pour répondre à des besoins peu ou mal pris en compte par les institutions conventionnelles, notamment par l'Etat ou par le marché, tant au niveau national qu'au niveau international (Tsafack Nanfosso, 2007). Cette dernière est née dans les années 1830 et 1840, à travers un véritable fourmillement associatif (Tchouassi, 2007). Toutefois, pour mieux comprendre la philanthropie, nous devons connaître ses défis et ses caractéristiques.

* 15« Fondations philanthropiques et coopération pour le développement », in Comité d'aide au développement, OCDE, 2003 p15.

* 16 http://www.alliancemagazine.org/node/967

* 17 http://findarticles.com/p/articles/mi_m0EIN/is_2004_Nov_10/ai_n6340602

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus