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Philanthropie et développement local à  Yaoundé. Cas des associations des quartiers Melen 4 et Melen 8 Onana Meuble

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par Chrysleine Chantale KAMGA KAMGA
Université de Yaoundé II - Diplôme d'études supérieures spécialisées en gestion urbaine 2008
  

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II - ANALYSE CONCEPTUELLE

Pour une meilleure compréhension de notre travail, il est important d'en définir les mots-clés.

La philanthropie est un concept qui impose une générosité désintéressée. Du grec philos (ami) et anthropos (homme), la philanthropie est la philosophie ou la doctrine qui met l'humanité au premier plan de ses priorités. C'est un sentiment qui pousse les hommes à venir en aide aux autres. Le philanthrope n'aime pas voir son prochain souffrir, aussi il lui apporte son aide sans contrepartie. Il cherche à améliorer le sort de ses semblables par de multiples moyens et ce, de manière désintéressée. Par opposition à la misanthropie dans laquelle l'on manifeste de l'aversion pour son semblable ou encore, où l'on éprouve de la haine pour le genre humain, le Micro Robert définit la philanthropie comme l'amour de l'humanité5(*), c'est un acte moral, celui de donner, de partager. Sa spécialité réside dans le fait que le philanthrope est désintéressé et n'attend rien en retour, elle est aussi un acte volontaire et bénévole. Elle permet du moins à son donateur de laisser son nom à la prospérité, de constituer un réseau de relation et d'acquérir une notoriété dans le monde des affaires. Elle renvoie à des concepts d'altruisme, de bonté, de bienfaisance, de don, de générosité, de charité, etc.

Pour sa part, l'altruisme est une disposition à s'intéresser et à se dévouer à la cause d'autrui ; contrairement à l'égoïste, l'altruiste travaille non pour son propre intérêt, mais pour le bien-être de tout le monde. Et la bienfaisance est l'action de faire du bien dans un intérêt social. Traditionnellement, la philanthropie était l'oeuvre des riches qui donnaient d'importantes sommes à des causes sociales. Aujourd'hui, elle se fait plus englobante et se traduit, outre les dons d'argent, par le don de biens, de compétences, de services et de temps utilisés à favoriser le mieux-être des populations (OCDE, 2003). Au niveau international, nous avons la philanthropie mondiale qui renvoie au nombre grandissant d'organisations philanthropiques et de philanthropes dans le monde, ainsi qu'à la tendance de ces derniers à s'attaquer toujours davantage à des enjeux mondiaux tels que la pauvreté et le changement climatique.

Elle comprend les dons majeurs de particuliers mais aussi les dons plus modestes versés par de très nombreux individus. En fait, la philanthropie provient surtout des particuliers. Au-delà des donateurs traditionnels, elle s'étend à de nouveaux pays, ainsi qu'à de nouvelles populations à travers le monde.

Le secteur de la philanthropie dans le monde (Carte 1) regroupe d'un certain nombre de concepts voisins : économie sociale, économie solidaire, secteur coopératif, secteur du volontariat, etc.

Carte 1 : Le secteur de la philanthropie dans le monde%

Sources : carte concoctée à partir de Tsafack Nanfosso et Tchouassi (2009)

De son côté, le développement local est un mot composé qui laisse apparaître deux termes : le développement et la localité.

Le Lexique d'économie définit le développement comme l'évolution des mentalités et des institutions qui permettent l'apparition de la croissance et sa prolongation sur une longue période6(*). Il se présente comme une cause en même temps une conséquence de la croissance. Car pour obtenir cette dernière, il faut qu'il y ait des mentalités prêtes à accepter le changement. C'est pourquoi, dans le parler populaire, on mêle souvent croissance et développement. Or, ce ne sont pas des synonymes. Le développement implique accroissement de bien-être et changement dans la structure économique et sociale. Il engage une société sous tous ses aspects. La croissance est une notion plus simple. Elle se réfère à un accroissement des activités de production de biens et services mais n'implique pas nécessairement des changements dans la structure, ni n'engage une société sous tous ses aspects. Ainsi, la notion de développement englobe une multitude de composantes économiques, sociales et politiques et doit tenir compte des valeurs et attitudes d'une population. Certains parlent donc de croissance pour les pays industrialisés et de développement pour les pays pauvres, ceci en insistant sur le caractère quantitatif du premier et le caractère qualitatif du second.

Quant à elle, la localité se définit comme un lieu déterminé, une petite ville, un village, ou encore un quartier. L'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE, 1990) définit le niveau local comme:

« l'environnement immédiat dans lequel la plupart des entreprises (et en particulier les petites) se créent et se développent, trouvent des services et des ressources, dont dépend leur dynamisme et dans lequel elles se raccordent à des réseaux d'échange d'information et de relations techniques ou commerciales... Le niveau local, c'est-à-dire une communauté d'acteurs publics et privés offre un potentiel de ressources humaines, financières et physiques, d'infrastructures éducatives et institutionnelles dont la mobilisation et la valorisation engendrent des idées et des projets de développement. »

Loin d'être un espace abstrait, la localité renvoie donc à cet espace-plan sur lequel les acteurs locaux, mus par la volonté de s'en sortir, développent quotidiennement des stratégies spécifiques de production ou de survie et, même, d'adaptation à la mondialisation (Essombè Edimo, 2007a) Il serait aisé de conclure que le développement local est celui qui s'exprime sur un territoire donné, en l'occurrence ici, le niveau local. Le phénomène est toutefois plus complexe. Le développement local est un concept relativement nouveau dans le vocabulaire. Il est né de la prise de conscience des insuffisances des politiques d'aménagement du territoire, des déséquilibres géographiques et socio-économiques ne pouvant trouver un plein épanouissement qu'en s'appuyant sur une structure organisationnelle des volontés locales. En effet, ce concept repose sur deux dimensions : la correction du déséquilibre géographique et socio-économique (logique du marché) et les volontés locales (logique territoriale). Par ailleurs, en empruntant la définition de Xavier Greffe (1994) pour qui :

« Le développement local est un processus de diversification et d'enrichissement des activités économiques et sociales sur un territoire à partir de la mobilisation et de la coordination de ses ressources et de ses énergies. Il sera donc le produit des efforts de sa population. Il mettra en cause l'existence d'un projet de développement intégrant ses composantes économiques, sociales et culturelles. Il fera d'un espace de contiguïté, un espace de solidarité active »7(*).

On constate qu'un projet de développement local est un projet « Botton up » c'est-à-dire pensé à la base. Au vu de ces différentes définitions, nous pouvons donc définir le développement local comme la faculté de créer des richesses à la base dans le but d'améliorer les conditions de vie des populations dans un territoire bien circonscrit : un quartier, un village, ou une commune. Cette notion de développement local est également celle effectivement visée au Cameroun avec la décentralisation.

La décentralisation suppose une coopération, un partenariat entre le gouvernement central et les collectivités locales. La commune constitue le premier maillon des collectivités territoriales décentralisées; c'est l'échelon de base. Nous pouvons la classer comme suite :

· la communauté urbaine (qui correspond au département entier),

· la commune urbaine (renvoie à l'arrondissement, avec chef lieu de province ou de département),

· la commune urbaine d'arrondissement (arrondissement des départements du Wouri et du Mfoundi)

· la commune rurale (correspond à l'arrondissement ou au district en zone rurale).

* 5 Alain Rey (dirigé par), (1998) : Dictionnaire Micro Robert, Dicorobert, Canada, p 980.

* 6Silem et Albertini (Sous la direction), (1987) : Lexique d'Economie, Dalloz, Paris, P 182.

* 7 Greffe Xavier, (1994) : Les enjeux économiques de la décentralisation, 2ème édition.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo