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Etude systémique du bassin versant de la rivière N'Djili à  Kinshasa

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par Joseph- Dieudonné Dr LUBOYA KASONGO MUTEBA
Ecole régionale post- universitaire d'aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux - Présenté en vue de l'obtention du diplôme d'études supérieures spécialisées en aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux 2002
  

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3.- CONSEQUENCES DES INONDATIONS

Les inondations entraînent des graves conséquences sur tous les plans : l'environnement, sur le plan social, pertes en vies humaines, dégâts matériels, et au point de vue de la santé.

a) Conséquences sur l'environnement

Certaines zones inondables de la rivière N'Djili font partie du lit même de la rivière notamment toutes les parties basses situées à Kingabwa (quartiers Ndanu, Madrandele...). Ces zones sont toujours humides même en saison sèche parce que la nappe phréatique est à moins d'un mètre de la surface du sol. En conséquence, toute pluie d'une certaine importance provoque une stagnation importante des eaux et la création des marais rendant le milieu insalubre et même dangereux par suite de la pénétration des eaux dans les habitations. Ces marais ou marécages occasionnés par la stagnation des eaux durent de 2 jours à plusieurs semaines selon l'intensité et la fréquence des pluies.

b) Conséquences sociales

Les inondations perturbent la vie socio - économique et désorganisent la vie sociale, professionnelle et familiale. Le tissu social est complètement détruit : instabilité manifeste par suite du déménagement et du changement brutal des modes de vie qui imposent aux victimes des inondations la vie dans des sites mal aménagés et non préparés à recevoir des familles entières. Cette situation provoque des perturbations psychologiques intenses et bouleverse totalement la vie des victimes de façon parfois irrémédiables. Elles entraînent également la famine par la perte des réserves alimentaires, la destruction des cultures maraîchères qui fleurissent dans tout le bassin versant de la rivière N'Djili le long des cours d'eau.

L'approvisionnement en eau potable devient également un des problèmes majeurs qui s'étend au - delà du site atteint par les inondations. En effet, la station de captage et de traitement d'eau potable de la N'Djili est le plus grand producteur d'eau potable de Kinshasa. Dans la plupart des cas, les inondations provoquent l'envasement de cette station et déterminent parfois l'arrêt des activités avec toutes les conséquences que cela comporte. L'importance de cette station de captage et de traitement de l'eau potable n'est plus à démontrer. En effet, elle dessert une très grande population répartie sur 12 communes (Kimbanseke, Matete, Lemba, N'Djili, Masina, Limete, Barumbu, Kisenso, Ngiri-Ngiri (une partie jusqu'au niveau de l'avenue Assossa), Kasa - Vubu, Selembao et Kalamu. Cette usine de production de l'eau potable revêt un caractère stratégique. L'arrêt de production de l'eau potable par cette usine entraîne donc des problèmes complexes et provoque une pénurie aiguë qui se fait sentir dans toute la ville de Kinshasa.

c) Conséquences sanitaires

L'augmentation de la morbidité et de la mortalité constitue l'une des conséquences les plus importantes des inondations. On observe en effet, la résurgence ou l'exacerbation des maladies d'origine hydrique : choléra, fièvre typhoïde, paludisme, maladies diarrhéiques, parasitoses gastro-intestinales et par suite du froid et des conditions malsaines générées par la stagnation des eaux, on constate l'apparition et la recrudescence des maladies respiratoires (IRA) chez les personnes vulnérables en particulier les enfants, les vieillards et les femmes enceintes et allaitantes.

Photo 17 et 18: Innondations dans les parties basses du bassin versant de la rivière N'Djili au niveau du pool Kingabwa: la population utilise des pirogues pour se déplacer d'une rue à l'autre et d'une maison à l'autre.

Au point de vue sanitaire, la situation est d'autant plus dramatique que les latrines ordinaires que l'on trouve dans la plupart des parcelles de Kinshasa, sont généralement construites sous forme d'un simple puits avec un abri précaire en sac de jute ou en tôles. Lors des inondations, les latrines sont inondées, les matières fécales refluent et surnagent à l'air libre dans les parcelles et les rues occasionnant la pollution fécale et aggravant les risques d'éclosion des épidémies (Photos 17 et 18). Ces milieux malsains ainsi créés constituent des lieux par excellence de multiplication des parasites et de pullulation des hôtes intermédiaires des diverses maladies notamment les moustiques, les mollusques de genres Bulinus et Planorbis qui transmettent la schistosomiase. C'est ainsi que les périodes d'inondation correspondent à des pics de diverses maladies d'origine hydrique.

d) Pertes en vies humaines

Les inondations provoquent des pertes directes et indirectes en vies humaines. Les décès sont occasionnés par les noyades ou par la chute des murs ou l'écroulement des maisons surtout lorsque les inondations sont brutales et se produisent pendant la nuit de façon inattendue. Cependant, la plupart des décès sont provoqués par des effets collatéraux : la famine, les maladies d'origine hydrique et d'autres causes dues aux inondations et crues. Mais on peut reconnaître que la plupart des inondations sont prévisibles. Malheureusement, les gens croient, jusqu'en dernière minute, que les phénomènes sont lointains et qu'ils ne les concerneront pas et ce, jusqu'au moment où le pire se produit.

e) Dégâts matériels

Les inondations sont responsables de la dégradation et même de la destruction des infrastructures et surtout des maisons. Dans nos pays où la très grande majorité des maisons sont construites par auto - construction sans l'assistance des personnes compétentes (architectes, ingénieurs civils en construction...) en ce domaine, les maisons sont fragiles et très vulnérables vis - à vis de cet aléa. Elles s'écroulent très facilement surtout dans les zones de squatting où elles sont généralement construites en matériaux précaires (Photos 28 à 31). A cette occasion, les biens meubles sont emportés par les flots. C'est ainsi qu'à Kinshasa, à chaque inondation, on déplore de nombreux sans abri, la rupture des voies de communication qui rendent difficiles l'accès aux endroits sinistrés...

Le tableau 43 indique quelques inondations majeures survenues en République Démocratique du Congo et leurs conséquences:

d) Perturbation du trafic

Les inondations entraînent la coupure et parfois la destruction totale des voies de communication provoquant l'interruption complète du trafic. En effet, à chaque inondation, la population est contrainte d'utiliser des pirogues pour les déplacements et le transport des biens et des personnes non seulement pour sortir ou entrer dans les zones sinistrées mais également pour se déplacer entre les rues et aller des maisons en maisons(Photos 21 et 22) Le tableau 35 indique l'impact de quelques inondations majeures survenues en République Démocratique du Congo.

Photo 18 et 19: Les inondations constituent un grand problème social dans la mesure où elles perturbent la vie familliale: la photo 20 montre une femme et la photo 21 une maison en matériaux précaires abandonnée momentanément.

Tableau 40 : Quelques inondations majeures survenues en République Démocratique du Congo

Distribution géographique

Période d'occurrence

Impact

Uvira / Kivu

1987

12 morts ; plusieurs familles sans abri ; des cultures décimées

Makelele/Kinshasa

1990

35 morts ; 500 familles sans abri

Manono/Katanga

1990

Plusieurs hectares des cultures décimées

Kindu/Maniema

1991

Maisons détruites ; 80 familles sans abri

Lukula/Bas - Congo

1993

506 familles sans abri ; 406 maisons sous eau ; 41 maisons écroulées

Uvira/Kivu

1994

100 décès ; de milliers d'hectares des cultures décimées ; maisons détruites

Kisangani

1997

De nombreux morts ; 800 familles sans abri ; dégâts matériels importants ; cultures détruites à 70%

Janvier 1998

10 000 sinistrés avec de nombreux sans abris

Kinshasa

Nuit du 20 au 21 mai 1990

Une trentaine des morts ; une centaine des maisons détruites ; dégâts matériels importants avec pertes des biens meubles ; 2000 personnes sans abri ; destruction des cultures maraîchères

13 janvier 1998

5 morts ; dégâts matériels importants

Nuit du 26 au 27 mars 1998

Une vingtaine des morts ; des centaines des personnes sans abri ; destruction de nombreuses maisons, routes et ponts à Kinsuka ( Commune de Ngaliema) ; ensablement de nombreux quartiers (Commune de Matete : Q. Kinsako, Ngufu...) ; accompagnées d'érosions importantes dans les communes de Kisenso, Mont - Ngafula, Selembao à Ngafani...

Nombre des sinistrés :

Matete : 1524 familles

Bandalungwa : 1000 familles

Mont - Ngafula : 38 familles

 

Inondation de novembre 1999 à février 2000

65 000 sinistrés répartis dans 32 sites ;

Nombreuses communes touchées par la catastrophe :Ngaliema, Barumbu, Matete, N'Djili, Limete, Kisenso, Masina, Kinkole (Nsele), Maluku, Ngaba, Makala, Bumbu, Lemba.

 

20 février 2001

Matete 2 morts

 

27 au 28 mars 2001

120 sinistrés sans abri

30 maisons détruites ou hors d'usage

20 rues transformées en canal d'écoulement des eaux

de nombreuses fosses septiques et latrines artisanales détruites répandant leur contenu sur plus de 300 m

 

18 mai 2001

53 morts dont 11 à Kisenso dans les quartiers Bikanga (9 morts) et Kitomesa (2 morts)

Destruction des maisons faisant de nombreux sans abri

Sites sinistrés : Camp Luka (Kitambo), Matete, IPN, Kisenso, Kitokimosi

Sources principales : Journal l'Avenir éditions n° 1142, 1212 et 1214

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius