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Etude systémique du bassin versant de la rivière N'Djili à  Kinshasa

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par Joseph- Dieudonné Dr LUBOYA KASONGO MUTEBA
Ecole régionale post- universitaire d'aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux - Présenté en vue de l'obtention du diplôme d'études supérieures spécialisées en aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux 2002
  

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4.- ETUDE DES CAS : INONDATION DE NOVEMBRE 1999 A JANVIER 2000 A KINSHASA

1.- Phénomène cause :

Cette crue était provoquée par la montée des eaux des rivières du bassin nord - ouest ayant comme exutoire la rivière Ubangui et la montée des eaux des rivières du bassin sud - ouest avec comme émissaire la rivière N'Djili.

Une partie de la ville de Kinshasa se trouvait sous eau depuis la fin du mois de novembre 1999.

Alors que la hauteur normale des eaux est de 3,70 m ne dépassant pas un maximum de 4,70 m au mois de novembre, les crues du fleuve avaient atteint et même dépassé le seuil d'alerte de 5,20 m. Ces crues, consécutives aux fortes pluies observées à partir du mois d'octobre 1999 concernaient simultanément les versants nord et sud du bassin du fleuve. Elles provenaient de tous les affluents importants du fleuve Congo notamment les rivières Kasaï, Kwango, Kwilu, Inkisi et Ubangui.

Le phénomène s'est caractérisé par le renvoi des eaux du fleuve dans ses affluents sur une distance d'environ 1,5 Km provoquant des inondations. Dans ces conditions, les eaux semblaient ne plus couler et se comportaient comme une véritable mare qui s'élargit sans cesse engloutissant progressivement toutes les zones inondables.

La rivière N'Djili s'est trouvée sous la double emprise des crues du fleuve Congo et des rivières du Bas - Congo : rivières Inkisi et Dingi - Dingi. C'est ce qui explique la gravité des problèmes observés au niveau du bassin versant de la rivière N'Djili par rapport aux autres bassins versants de la ville de Kinshasa.

2.- Situation hydrométrique :

Située à l'altitude de 272,12 m, la station hydrométrique de Kinshasa, implantée au niveau du Port public se trouve être l'exutoire d'un bassin versant de 3 747 320 Km2 sur l'ensemble de la superficie du bassin congolais. Elle donne la situation hydrologique du fleuve Congo et de ses affluents à hauteur de Kinshasa.

Tableau 41 : Côtes hydrométriques (en mètre) dépassées une fois en moyenne en 5 ans, 10 ans, 25 ans et 50 ans à Kinshasa 

Années

5 ans

10 ans

25 ans

50 ans

Côte hydrométrique (en mètre)

4,71

4,91

5,08

5,25

Maximum connu : 6,26 m atteint le 17 décembre 1961

Plus hautes eaux connues : 5,25 m atteint le 18 décembre 1908

3.- Conséquences :

- La population à risque était estimée à 1 500 000 personnes dont un tiers c'est - à dire 500 000 devrait être prise en charge comprenant 150 000 sinistrés sans abri et 350 000 sinistrés reçus en familles d'accueil. Mais le nombre des personnes touchées par les inondations de 1999 - 2000 et effectivement sans abri s'est élevé à 65 000 sinistrés qui ont été répartis dans 30 sites. Le tableau 38 donne la répartition des sinistrés par sites et le tableau 39 donne la répartition des sinistrés par quartier et commune :

Tableau 42: Répartition des sinistrés des inondations de janvier 1999 à février 2000 par commune et par quartier

Commune

Quartier

Nombre des sites

Populations sinistrées

%

Limete

Ndanu

17

11 332

36,1

Résidentiel

1

3 000

9,6

Madrandele

3

3 090

9,8

Kingabwa

1

1 160

3,7

Total

22

18 582

59,2

Masina

Abattoir

1

1 000

3,2

Kisenso

-

1

4 800

15,3

Matete

Maziba

4

6 500

20,7

Total Bassin versant de la N'Djili

28

30 882

98,4

Ngaliema

Kinsuka -pêcheurs

2

510

1,6

Total général

 

30

31 392

100

Tableau 43:Nombre des sinistrés des inondations de novembre 1999 à février 2000 réparti par site d'hébergement

Nom du site

Nombre des sites

Adresse

(Avenue)

Quartier

Commune

Population

1

IMPEXKIN

1

Mwepu

Ndanu

Limete

1847

2

Couvent des Soeurs

1

Mbaku

Ndanu

Limete

100

3

Maison Charlotte

1

Mwepu

Ndanu

Limete

249

4

Efablo

1

Goodyear

Ndanu

Limete

664

5

Ecole St Bernard

1

Goodyear

Ndanu

Limete

106

6

FANAIR

1

Mbaku

Ndanu

Limete

1318

7

SBK

1

Muzu

Ndanu

Limete

995

8

Basilua

1

Mbaku

Ndanu

Limete

105

9

IREZA

1

Goodyear

Ndanu

Limete

2888

10

Kansebu

1

Goodyear / REGIDESO

Ndanu

Limete

237

11

Tshanga - Tshanga

1

Goodyear

Ndanu

Limete

269

12

Témoins de Jéhovah

1

De l'usine

Ndanu

Limete

104

13

REGIDESO Ferme

1

Mbaku

Ndanu

Limete

127

14

FALIZA

1

REGIDESO

Ndanu

Limete

2000

15

SIKINEX

1

REGIDESO

Ndanu

Limete

155

16

CHANIMETAL

1

17 ème Rue

Limete/Industriel

Limete

3000

17

I.T.I/ kitomesa

1

-

 

Kisenso

4800

18

SITRACO 1

1

Rond - point Madrandele

Madrandele

Limete

2245

19

SITRACO 2

1

Rond - point Madrandele

Madrandele

Limete

500

20

SHAAN

1

Kingabwa n° 6229

Madrandele

Limete

345

21

DELOGNE

1

Brasseries

n° 1

Kingabwa

Limete

1160

22

Kinsuka

2

-

Kinsuka/ pêcheurs

Ngaliema

510

23

ALIVIA

1

 

Abattoirs

Masina

1000

24

MAZIBA

4

 

Maziba

Matete

6500

25

Papa Kasongo

1

Goodyear

Ndanu

Limete

84

26

Papa Sapa

1

De la Digue

Ndanu

Limete

84

 

Total

30

 

31 442

Source : Rapport de l'atelier provincial de formation à la prévention et à la gestion des catastrophes (2000)

A Kinshasa, il existe trois stations de captage et d'épuration des eaux : sur la rivière Lukunga, dans la baie de Ngaliema sur le fleuve Congo et sur la rivière N'Djili qui produisent respectivement 45 000, 50 000 et 110 000 m3 d'eau potable par jour (Pain, 1984). L'usine de la rivière Lukaya, en construction et dont les travaux sont arrêtés, n'est pas encore opérationnelle. Elle aura une capacité nominative de 36 000 m3 d'eau traitée par jour (Konde, 1993). Comme on peut le constater, l'usine de production de l'eau potable de la REGIDESO installée sur la rivière N'Djili est la plus importante de Kinshasa. En effet, elle dessert plus de 70 % de la quantité d'eau traitée pour l'approvisionnement du réseau urbain de Kinshasa. L'importance de cette station de captage, de traitement et d'épuration d'eau se traduit également par le nombre des communes et l'importance de la population qui est servie. En effet, il s'agit des communes suivantes : Kimbanseke, N'Djili, Masina, Limete, Lemba, Matete, Kisenso, Barumbu, Ngiri - Ngiri (en partie jusqu'au niveau de l'avenue Assossa), Kasa - Vubu, Selembao et Kalamu.

Une interruption de l'activité de cette usine entraîne des problèmes complexes et une pénurie aiguë d'eau potable qui perturbe la vie de toute la ville en allant bien au - delà des limites du bassin versant de la rivière N'Djili. Lors des inondations de novembre 1999 à février 2000 l'activité de cette station de la REGIDESO s'est retrouvée réduite et même menacé de blocage par suite de l'arrêt des trois des six moteurs de l'usine et de la rupture de la digue construite en amont de l'usine pour la protection de celle -ci. L'usine ne tournait qu'à la moitié de sa capacité ce qui exigea la mise en place d'un système de rationnement pour éviter le pire en gérant rationnellement la quantité d'eau potable produite.

4.- Etendues du désastre :

Neuf communes ont été touchées de novembre 1999 à décembre 2000 : Ngaliema, Barumbu, Limete, Matete, N'Djili, Kisenso, Masina, N'Sele (Kinkole) et Maluku. 4 communes supplémentaires se sont ajoutées en janvier 2000 : Ngaba, Makala, Bumbu et Lemba. Comme on peut le constater, cette grave catastrophe hydrologique a frappé essentiellement les communes appartenant au bassin versant de la rivière N'Djili : Limete, Matete, N'Djili, Kisenso, Masina et Lemba. La gravité de la calamité se traduit notamment par le nombre des sites d'hébergement et l'importance de la population frappés de plein fouet par ces événements : 26 sites d'hébergement sur 30 ont été implantés dans l'aire du bassin versant de la rivière N'Djili soit 86,7 % ; la fraction de la population sinistrée résidant dans le bassin versant de la rivière N'Djili s'élevait à 23080 sur un total de 31442 personnes installées dans les sites d'hébergement pour l'ensemble de la ville ce qui représentait 73,40 % dont 11 332 étaient installés dans 17 sites localisés dans le quartier Ndanu soit 49,09 %. Ce quartier apparaît donc comme le lieu le plus vulnérable par excellence vis - à - vis des inondations dans toute la ville de Kinshasa. A lui seul, il a connu l'installation de près de 56,67 % des sites d'hébergement des sinistrés ce qui correspond à 65,38 % de l'ensemble des sites installés dans le bassin versant de la rivière N'Djili.

Comme on peut le constater, les inondations constituent une situation d'extrême urgence par la gravité des dégâts matériels, l'étendue des pertes en vies humaines et par le nombre des agglomérations qui sont frappées au même moment par cette calamité. Elles se sont produites avec une rare violence en 1903, de décembre 1961 à janvier 1962. Cette dernière dont il est question qui s'est étendue de novembre 1999 à janvier 2000 s'est révélé être plus grave par sa durée et son ampleur. Les deux premières crues n'avait duré que deux mois. En effet, non seulement elle avait commencé beaucoup plus tôt que d'ordinaire mais aussi s'est poursuivie jusqu'en février de l'an 2000. Le nombre d'agglomération atteintes a été très important: toutes les villes riveraines du fleuve et de ses principaux affluents notamment Matadi, Mbandaka, Bandundu, Boma, Kimpese, Inkisi et même des villes ou des régions entières des Pays voisins drainés par le bassin du Fleuve Congo ont été frappées par cette grave calamité naturelle. C'est le cas de la ville de Bangui en République Centre - africaine et la partie Nord de la République du Congo. A Brazzaville, le quartier Yoro où résident de 10 000 à 20 000 habitants a été complètement inondé et les habitants se déplaçaient en pirogue pour aller d'un lieu à un autre. Cependant, Kinshasa semble être la ville la plus atteinte par cette calamité. La crue a atteint et même dépassé la côte d'alerte qui est de 4 m 40 à Kinshasa. Au 29 novembre 1999, la côte hydrométrique était déjà à 5 m 43. Et à Kinshasa, la partie basse du bassin versant de la rivière N'Djili se révèle être le lieu le plus vulnérable.

3.3.2.2.- LES EROSIONS

L'érosion, c'est le déplacement des matériaux du sol: argile, sable, matières organiques (feuilles mortes, déchets de bois, excréments des animaux, sels minéraux...) sous l'action du vent ou de l'eau. Il s'agit respectivement de l'érosion éolienne et de l'érosion hydrique provoquée par le ruissellement de l'eau à la surface du sol. L'érosion peut entraîner de graves conséquences: déracinement des arbres, remplissage des bas-fonds par l'ensablement, destruction des infrastructures et des habitations, effondrement des routes... L'érosion par le vent est souvent moins spectaculaire mais peut avoir des effets tout aussi graves que l'érosion hydrique. Comme le dit Duchaufour (1995), le sol est le point le plus sensible de l'environnement terrestre et l'érosion en est une des formes les plus graves de dégradation.

Toutes les villes congolaises sont affectées par des érosions catastrophiques et très souvent spectaculaires. On peut citer notamment : Bagata, Bandundu, Bulungu, Gungu, Kasongo - Lunda, Kenge, Kikwit, Popokabaka, Moanda, Mbandaka, Ilebo, Kananga, Kabinda, Tshikapa, Mbuji - Mayi, Kinshasa, Dilolo, Kalemie, Kasenga, Likasi, Lubumbashi, Sandoa, Bukavu...Dans certaines d'entre elles, le phénomène a pris une allure catastrophique. Tel est le cas de Kananga et Kinshasa. Celui - ci demeure néanmoins le cas le plus spectaculaire et le plus dramatique surtout qu'il s'agit de l'une de plus grandes Villes d'Afrique. On y recense à ce jour près de 400 érosions dont 48 ont atteint des dimensions spectaculaires affectant environ 4500 ha (Atelier Provincial de formation à la gestion des catastrophes, novembre 2000).

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle