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Etude systémique du bassin versant de la rivière N'Djili à  Kinshasa

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par Joseph- Dieudonné Dr LUBOYA KASONGO MUTEBA
Ecole régionale post- universitaire d'aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux - Présenté en vue de l'obtention du diplôme d'études supérieures spécialisées en aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux 2002
  

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0. INTRODUCTION

L'explosion démographique, la pauvreté et l'urbanisation rapide et très souvent incontrôlée en Afrique constitue des facteurs majeurs de dégradation de l'environnement global (Beaujeu - Garnier et al., 1963 ). Pour Dumont (1989), la dégradation de l'état physique du globe s'accélère et rien ne laisse présager un renversement des tendances dans un avenir prévisible.

En 1981, les experts estimaient la population mondiale à 4492 millions d'habitants avec un taux d'accroissement de 1,7% par an (Ramade, 1982 ) et à 5,2 milliards en 1991 (Sheila B. Reed, 1995 ). Les calculs indiquent ainsi une augmentation moyenne d'environ 5 millions des personnes par mois (Riou, 1981). Les estimations pour les années 2000, 2025, et 2100 sont respectivement de 6,3 milliards (Ramade, 1982 ), 8,5 milliards et 10 milliards (Wilches - Chaux, 1995 ). On pense que 95 % de la croissance démographique se produira dans les régions en voie de développement où les ressources ont déjà atteint leurs limites. Pour l'Afrique, les projections indiquaient 587 millions d'habitants en 1990, 768 millions pour l'an 2000 (QUID, 1984 cité par Dejoux, 1988), 1,5 milliards en 2030 et 3 milliards en 2100 (Banque Mondiale, 1992 ). Actuellement, la population africaine ne représente que 10 % de la population mondiale. Cependant, son taux moyen de croissance annuelle est très élevé et représente 3% contre une croissance agricole d'à peine 1% (Dumont, 1989 ). Pour la République Démocratique du Congo, les estimations indiquent 53 millions d'habitants {Anonyme, 2002}. La densité moyenne de la population est de 18 habitants au Km2 répartie sur un territoire d'une superficie de 2 345 000 Km2 selon Ngondo et al (1992 ).

Cette population en pleine croissance se concentre de plus en plus dans les villes qui se développent à un rythme exponentiel sous l'effet combiné de la croissance naturelle et des phénomènes migratoires. Le puissant attrait des villes sur les campagnes peut s'expliquer notamment par le fait que l'urbanisation est associée au progrès social et économique, au développement de l'éducation, à l'amélioration des conditions générales de santé ainsi qu'à l'accès aux services sociaux, à la culture et à la politique ( ONU, 1970 ). De 1990 à 1995, la population urbaine mondiale est passée de 29% à 45% ( PNUD, 1996 et Besse, 1998 ). Le taux d'accroissement annuel de la population urbaine est révélateur de cette dynamique : de 1950 à 1975, il s'est élevé à 3% dans le Monde, à 4% dans le tiers - Monde en général et à 5% en Afrique contre moins de 1 % dans les régions les plus avancées {WRI et al, 1997. Le contraste est donc frappant. En République Démocratique du Congo, la population est urbaine à 40% avec un taux de croissance de 7 à 8% {Anonyme, 2002} soit 21 200 000 habitants dont un tiers résident à Kinshasa. Ngondo et al.{1992 )ont estimé le taux de croissance de la population urbaine de Kinshasa à 6,3% contre 3,30% pour l'ensemble du pays

La surpopulation associée à l'insuffisance des ressources et au manque d'une volonté politique ferme est à l'origine des très graves problèmes dans tous les domaines : chômage, augmentation du nombre des sans - abris et des mal logés, prolifération des établissements d'urbanisation spontanés, augmentation de la misère et élargissement du fossé entre les pauvres et les riches, insécurité croissante, détérioration du parc immobilier, des services et des infrastructures, mauvaise utilisation du sol, érosions catastrophiques et spectaculaires, saturation des moyens de transport, aggravation de la pollution et en particulier celle des eaux, manque d'espace vert et vulnérabilité accrue aux catastrophes et surtout la survenance régulière des catastrophes majeures à répétition telles que les inondations, l'ensablement...

Kinshasa est un exemple d'écosystème urbain tropical confronté à des problèmes complexes. Ces derniers sont nombreux et diversifiés quant à leurs causes respectives dont la pauvreté, la croissance démographique explosive et incontrôlée et une extension spatiale tentaculaire et très rapide demeurent les causes les plus importantes.

Le bassin versant de la rivière N'Djili n'échappe pas à cette triste réalité. La croissance démographique explosive, la pauvreté et les difficultés de logement sont à la base d'une crise écologique multiforme et aiguë observée dans cette aire. Il en résulte une forte pression sur les ressources et en particulier sur les terres avec comme conséquence l'occupation illégale et irrationnelle de tous les espaces apparemment disponibles y compris les zones marginales très critiques (lit majeur des rivières, zones inondables et zones fragiles à fortes pentes sensibles à l'érosion). Aujourd'hui, il constitue la partie de Kinshasa qui est le théâtre du plus grand nombre des catastrophes naturelles: érosions, inondations, ensablement... Des chercheurs commencent à s'intéresser à différents aspects environnementaux, sociaux, économiques et même géologiques de cette partie de la ville. Malheureusement, les études menées à ce jour sont caractérisées par leur approche tout à fait sectorielle qui ne permet pas d'appréhender les divers problèmes dans leur ensemble et dans leurs interrelations. Ce travail est le premier essai d'une étude systémique appliquée à ce bassin versant qui revêt une grande importance pour la ville.

Dans ce travail, nous nous proposons d'étudier l'état global du bassin versant de la rivière N'Djili et d'en établir le diagnostic environnemental. Pour ce faire, les objectifs poursuivis sont les suivants:

1) Etablir un diagnostic environnemental exhaustif en identifiant les divers types de dégradation du site et en étudiant l'impact des problèmes de l'environnement sur la qualité de la vie de la population dans le bassin versant;

2) Evaluer la qualité des eaux;

3) Réaliser la cartographie numérique écologique et environnementale  en indiquant les zones à risques vis - à - vis des catastrophes naturelles;

4) Proposer des solutions pour réduire l'impact des catastrophes liées aux dégradations de l'environnement ainsi que des pistes solutions pour un aménagement rationnel en vue de l'utilisation rationnelle, optimale, durable et équitable des ressources en terres et en eaux et d'améliorer la qualité de l'environnement et les conditions de vie de la population.

Le présent travail comprend trois parties : la méthodologie qui comprend l'étude du milieu (bassin versant de la rivière N'Djili) et les méthodes appliquées en vue d'atteindre les objectifs fixés dans le présent travail, les résultats obtenus (résultats des analyses physico - chimiques et biologiques des eaux de la rivière N'Djili, état de l'environnement global des municipalités situées dans le bassin versant de la rivière N'Djili) et enfin, la discussion, conclusion et recommandations. L'environnement global a été analysé ainsi que les cas particuliers des communes les plus touchées notamment Kisenso, Matete, Limete, Masina. Toutefois, il faut signaler que seules les catastrophes naturelles survenant régulièrement dans la partie urbaine du bassin ont été étudiées tant dans leurs causes que dans leurs conséquences sur le site et sur l'homme. Des solutions appropriées ont été proposées pour améliorer la qualité de l'environnement et les conditions de vie de la population et réduire l'impact des catastrophes qui sont devenues une plaie pour la ville.

Il faut cependant signaler que ce travail a connu de nombreuses difficultés : l'importance des distances parcourues sous la pluie et sous un soleil accablant, la difficulté d'accéder à la documentation et aux matériels et appareils utiles pour le prélèvement et l'analyse des données et surtout les difficultés d'accès à certains sites dans les quartiers d'extension par suite des contraintes de terrain.

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