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Filière bananière d'exportation du Cameroun et compétitivité: évaluation de la gestion de la main- d'oeuvre directe de production

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par Sandrine MBAKOP
Université de Douala Cameroun - Master I en management 2009
  

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INTRODUCTION GÉNÉRALE

A l'origine, la banane, fruit très populaire, est retrouvée en des régions allant de l'Inde au sud de la Chine via la Birmanie ; de Taïwan jusqu'au nord de l'Australie ; de la Polynésie en passant par les Philippines ; de l'Indonésie à de la Nouvelle-Guinée. Actuellement principal fruit à faire l'objet d'échanges internationaux, la production mondiale de la banane dessert est estimée à 89 9731(*) millions de tonnes pour un total de 47 producteurs dont le Cameroun. Toujours d'après les estimations statistiques de la FAO, les exportations totales de banane douce ont représenté 17,7 millions de tonnes dans le monde en 2007. Le Cameroun ne représentant alors que 1,3 % de ce total et l'Afrique 3,2%2(*). Elle est un produit de base très sensible tant du point de vue économique, social, environnemental que politique et essentiel pour les pays en développement. Ce fruit présente une très nette dualité qui rend difficile toute analyse en ce sens qu'il est à la fois à la base de l'alimentation humaine à l'instar du riz, du blé et du maïs et un important produit d'exportation. Environ un cinquième des bananes dessert produites à travers le monde est exporté des pays en développement vers les pays développés. A ce titre, elle est un bon exemple de commerce sud/nord unidirectionnel. Le caractère dualiste de ce produit se vérifie aussi au niveau des systèmes de production où les plantations bananières de grande échelle, principalement orientées vers les marchés d'exportation, coexistent avec celles des petits planteurs. C'est enfin le premier fruit exporté en termes de volume, bien qu'elle ne se place qu'en seconde position derrière les agrumes en termes de valeur.

Le marché de la banane, comme celui du blé, du coton ou du cacao, à l'international évolue en fonction de la conjoncture et de l'influence des acteurs surtout internationaux (pays sud américains) qui pèsent de tout leur poids sur l'orientation des règles de commercialisation de ce fruit. Cet état de fait a conduit, depuis décembre 2009 avec la fin du différend légendaire qui opposait l'Union Européenne aux Etats-Unis, à une détérioration progressive du niveau de compétitivité des "bananes ACP". En effet, les producteurs ACP en général et Camerounais en particulier deviennent de moins en moins capables de compétir sur leur marché traditionnel (marché européen) avec les rivaux latino-américains. Ceux-ci jouant sur les tonnages produits et sur les surfaces cultivables et donc sur l'effet taille ou économie d'échelle. En outre, depuis le 15 décembre 2009, les préférences douanières dont bénéficiaient les bananes camerounaises pour leur entrée sur le marché européen sont tombées dans une phase de forte réduction. Les droits de douane imposés aux « bananes dollar » sur le marché traditionnel des "bananes ACP" (marché européen) passeront progressivement de 176 €/tonne en 2009 à 75 €/t en 2020. Cette décision rend les « bananes dollar » moins chères que les "bananes ACP"3(*). L'une des conséquences étant que le prix payé par les importateurs (mûrisseurs, centrales d'achat, supermarchés, grossistes) aux producteurs africains ces derniers mois est donc en forte baisse. Pour conserver le même niveau de compétitivité, sans tenir compte des inévitables baisses de prix liées à l'augmentation des volumes sur le marché, les producteurs camerounais doivent, et ce depuis 2010, baisser leurs coûts de production. Ces coûts de production4(*) intégrant entre autres le coût de la main d'oeuvre de production, objet de notre étude.

La culture de la banane dessert suit un processus particulier du planting à la commercialisation à l'international laquelle impose des exigences en termes de normes de qualité et d'utilisation de la force de travail pour ne citer que ces deux là. Une main- d'oeuvre directe recrutée et formée, intervient de bout en bout de la chaîne de production. Elle constitue la plaque tournante du succès et de la compétitivité des entreprises qui pratiquent ce type d'activité. Au Cameroun, cette activité est principalement pratiquée dans les régions de l'Ouest (Moungo), du Sud-ouest (Tiko, Mussaka, Poungo) et par les entreprises (PHP, CDC/TBP et SPM) qui y sont installées. Ces entreprises emploient directement les populations locales. Cette main- d'oeuvre est en majorité peu scolarisée, ce qui ne constitue nullement un frein pour elles. La pratique culturale de la banane ne nécessite pas tant un niveau assez élevé de scolarisation ou de technicité, mais bien plus une grande force de travail. Cet état de fait n'exclut pour autant pas la présence au sein de cette population ouvrière de diplômés de l'enseignement supérieur camerounais en quête d'emploi.

De manière spécifique, la filière bananière camerounaise est caractérisée par un fort degré d'industrialisation. La production destinée à l'exportation est essentiellement générée dans des plantations de moyenne et grande échelle (entre 500 et 3 000 ha par plantation), avec un niveau très élevé de technicité de la production et de la commercialisation. Les progrès enregistrés au cours des années passées dans la technique de production ont d'ailleurs contribué de manière décisive à la réduction des coûts de production. Cette filière, au Cameroun, contribue directement à l'amélioration des conditions de vie dans le voisinage des zones de production. Les ouvriers et leurs familles jouissent d'une couverture sanitaire gratuite (ce qui n'est pas le cas du reste de la population), et des investissements significatifs ont été faits dans les domaines social (éducation, hygiène, santé et sécurité) et environnemental (ramassage des ordures, reboisement, diminution de l'utilisation des produits phytosanitaires, etc.).

De ce qui précède, nous sommes en droit de nous poser la question de savoir, dans un contexte camerounais de production, quelles pourraient être les actions réelles à entreprendre au niveau du capital humain de production (la main- d'oeuvre directe) en termes d'orientations stratégique et opérationnelle qui seraient de nature à améliorer les rendements ouvriers tout en améliorant la qualité et donc la compétitivité de la banane dessert vendue aux mûrisseries européennes (principaux marchés d'écoulement) ? En d'autres termes, quel lien pourrait-on établir entre la gestion de la main- d'oeuvre directe, banane et compétitivité ? De ces questions, nous dégageons notre problématique " Comment améliorer la gestion de la main- d'oeuvre directe en vue de contribuer à la réalisation efficace de l'objectif de compétitivité imposé par le marché international aux producteurs de banane camerounais ?" Tout l'intérêt de ce mémoire réside alors en un appui apporté à l'amélioration de la qualité de gestion de cette main- d'oeuvre directe afin qu'elle contribue avec efficience à la compétitivité et à la rentabilité de la banane dessert camerounaise sur le marché mondial. Cette contribution devant être réalisée dans le strict respect des normes sociales et environnementales de production afin de générer des emplois décents et de la valeur ajoutée, tout en améliorant la balance commerciale du pays.

Nous n'avons pas la prétention de résoudre le problème de compétitivité auquel se trouve confronter la filière bananière du Cameroun. Néanmoins, au terme de notre étude, chaque producteur aura une vue éclairée de ce qu'il y a lieu d'entreprendre individuellement et collectivement pour améliorer la gestion d'un des facteurs clés de succès : la main- d'oeuvre directe et réussir par là le pari de la compétitivité. Nous pensons que les résultats de nos différentes réflexions devraient conduire les producteurs vers des pistes de solutions envisageables. En utilisant une approche inductive, nous avons subdivisé notre travail d'étude en deux parties de deux chapitres chacune.

Le chapitre I traitera tour à tour de la configuration actuelle de la filière bananière camerounaise, des exigences y inhérentes et des faits qui justifient le choix du présent thème : "Filière bananière d'exportation du Cameroun et compétitivité : évaluation de la gestion de la main- d'oeuvre directe de production." Le chapitre deuxième s'arrêtera sur tous les aspects fondamentaux en matière de traitement des salariés dans les exploitations agricoles camerounaises ainsi que sur la revue littéraire en matière d'évaluation de la GRH en même temps qu'il abordera la démarche méthodologique que nous avons utilisé aux fins de réaliser ce travail (Partie I). Ensuite au chapitre troisième, nous ferons une description de l'existant RH pour le cas spécifique de la main- d'oeuvre directe de production au sein des 3 plantations PHP, CDC/TBP et SPM ce à l'aide du modèle d'analyse de la performance de la fonction RH de David Ulrich de laquelle sera déduite le chapitre quatrième sur les perspectives d'amélioration de ladite gestion (Partie II).

* 1 FAO 2010 : recueil statistique banane 2009 (cf. Annexe I).

* 2 Rapport semestriel Assistant Technique Banane n°21, octobre 2010

* 3 Cf document en annexe II

* 4 Cf document en annexe II

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway