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Filière bananière d'exportation du Cameroun et compétitivité: évaluation de la gestion de la main- d'oeuvre directe de production

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par Sandrine MBAKOP
Université de Douala Cameroun - Master I en management 2009
  

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IÈRE PARTIE

EXIGENCES DE LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES DANS LES SOCIETES DES PLANTATIONS

Nous verrons au chapitre premier de cette partie la configuration actuelle de la filière bananière camerounaise en termes de connaissance des acteurs directs et indirects travaillant en étroite collaboration pour l'atteinte des objectifs qui lui sont assignés. Toujours dans ce chapitre, nous évoquerons les faits qui rendent pertinents le choix de notre thème d'étude. Au chapitre deuxième, nous aborderons aussi bien la nature des textes réglementaires qui régissent le traitement salarié dans les exploitations agricoles que la revue littéraire en matière d'évaluation de la GRH tout comme nous évoquerons la démarche méthodologique appliquée.

CHAPITRE I : CONFIGURATION DE LA FILIERE BANANIÈRE DU CAMEROUN

Tout au long de ce chapitre, nous ferons plus ample connaissance des forces en présence au sein de la filière bananière camerounaise. Les acteurs tant directs qu'indirects seront présentés dans la section première. Quant à la section deuxième, nous exposerons les exigences qui sous-tendent la filière ainsi que les faits qui ont orienté le choix du présent thème.

Section I : Présentation des acteurs de la filière5(*) bananière du Cameroun

Cette section abordera la présentation des différents intervenants de la filière banane. Au Cameroun. Nous avons pensé à une présentation à deux volets : les acteurs directs et indirects. La présentation des acteurs directs sera synthétisée dans un tableau ensuite nous procéderons à une brève analyse de ceux-ci.

A. Acteurs directs

PHP, CDC/TBP et SPM sont les acteurs principaux autour desquels s'organisent tant l'activité de production de la banane dessert que les actions gouvernementales ou non de nature à promouvoir la filière, pérenniser ladite activité et assurer des emplois aux Camerounais des régions d'exploitations luttant ainsi contre le chômage.

1. Présentation des 3 grandes plantations de la filière banane au Cameroun

Au Cameroun se déploie dans le cadre de la filière bananière d'exportation, 3 grandes exploitations agricoles ayant pour coeur de métier la production et l'exportation de la banane dessert sur leur marché traditionnel : le marché européen. Dans un tableau synthétique élaboré ci- après, nous en ferons une présentation succincte.

Tableau 1 : Présentation des acteurs de la filière bananière camerounaise

Acteurs directs

Items

PHP

CDC/ TBP

SPM

Création

1986

1987

1998

Superficie

4 500 ha environ soit 2 900 ha pour la banane (Moungo et Fako)

3 000 ha env.

850 ha env. 800 ha exploités à Penja, Mbanga, Manjo

Activités

Culture banane dessert ;

Autres : ananas ; poivre.

Culture banane dessert

Culture banane dessert

Produits

Phare : banane dessert ;

Assainissement sol : ananas ;

Autre : poivre

Banane dessert

Banane dessert

Autre : poivre

Partenaires

- Compagnie Fruitière ;

- Africa Express Line (AEL)6(*) ;

- Groupe Dole

Del Monte

- SNI7(*)

-Compagnie Fruitière ; (commercialisation fruits) ;

- MAERSK

- IFU8(*) et BEI9(*)

Poids /marché de la banane

120 000t/an env. Leader avec 47,60% . 40-45t/ha en 2010

100 000 t/an env. 2ème producteur national avec 38,82%. 30-35t/ha en 2010

37 000 t/an, 3ème producteur national avec 13,59%. 40-45t/ha en 2010.

Marché

Marché de l'Union Européenne

Marché de l'Union Européenne

Marché de l'Union Européenne

Emplois

6 000

4 400 dans le projet banane

1 660

Développement

2004 : Fusion/rachat de SPNP, SBM, PHP sous le nom PHP.

Extension de surfaces

Partenariat avec les petits producteurs

Diversification de cultures

Partenariat sur 10 ans (depuis le 1er Janvier 2009) avec SPM pour le développement de 1750 ha de bananeraies CDC Banana Expansion

2010- 2012 : Projet d'extension de surface (+ 500 ha)

Contrat d'assistance technique de 36 mois (depuis janvier 2010) avec BOH Plantations pour le développement de 1000 ha de bananeraies

Sources : Adapté du Rapport semestriel n°17 Assistant Technique Banane et des documents internes Assobacam, SPM et PHP

Entre 2015 et 2019, les sociétés de plantations ont fait des prévisions de tonnages dans le but d'atteindre l'objectif de la stratégie nationale : 500 tonnes de bananes exportées sur le marché européen à l'horizon 2019. Ces objectifs sont répertoriés dans le tableau ci- après pour chaque société.

Tableau 2 : les objectifs prévisionnels de tonnages des 3 sociétés de plantations à l'horizon2019

Objectifs 2015-2019

Makossa + Del-Monte

SPM + BOH

PHP

Production annuelle

185 000 tonnes

120 000 tonnes

205 000 tonnes

Rendement

40 tonnes par hectare

45 tonnes par hectare

50 tonnes par hectare

Surface plantée

4 650 hectares

2 650 hectares

4 100 hectares

Marques

Makossa et Dole

Koumba et Bouba

Premium Bouba et Dole

Source : rapport d'activités semestriel n°21, octobre 2010, Assistant Technique Banane ; données PHP et SPM.

La PHP envisage d'étendre ses surfaces de banane d'environ 1 100 ha, de poursuivre la culture des ananas sur les jachères (meilleure occupation des sols, assainissement phytosanitaire, répartition des risques commerciaux sur plusieurs marchés), d'instaurer un partenariat avec des petits producteurs d'ananas, de continuer sa diversification (poivre et cacao en culture biologique). Elle souffre actuellement d'un manque d'accès à de nouvelles terres. Pour réaliser son programme, la PHP s'appuie sur sa maison mère, la Compagnie Fruitière exportant également la banane et l'ananas depuis ses plantations de Côte d'Ivoire et du Ghana (60% des exportations de banane africaine).

Le programme de la CDC porte principalement sur un renouvellement des plantations existantes (exploitées en partenariat avec Del Monte via le Tiko Banana Project), sur l'amélioration du drainage et de l'irrigation. Ces actions devraient aider à ramener progressivement les rendements vers un niveau de 40 tonnes par hectare, minimum à respecter dans un objectif de compétitivité. Par ailleurs, un programme de plantations de 1 700 hectares supplémentaires est en cours, lié à la mise en place de la marque Makossa. La CDC peut compter sur les recettes de l'hévéa et de l'huile de palme, dont les cours sont, pour l'instant, relativement bons, pour assurer le développement de son programme banane. Elle manque pourtant d'expérience sur le plan commercial, ce qui est dangereux sur un marché qui est difficile. Elle souffre de plus du manque d'une main- d'oeuvre performante comparée aux autres groupes.

La SPM envisage quant à elle, d'augmenter sa surface de production de 500 hectares dans les années à venir. Elle apporte également une assistance à la CDC pour le développement de ses nouvelles plantations et a signé un partenariat avec BOH Plantation Limited qui a commencé ses exportations en 2010. Cet accord lui permet de répartir ses coûts généraux sur deux structures (SPM et CDC/BOH Plantation). La SPM est en effet handicapée par un endettement astronomique, lié à diverses raisons dont l'achat de licences en 2005. Les charges de cette dette pèsent très lourdement sur ses coûts de production, obérant sa compétitivité.

2. Brève analyse comparative

En observant le tableau synthétique ci-dessus, fort est de constater qu'avec des surfaces quasiment identiques PHP (2 900 ha) et CDC/TBP (3000 ha) réalisent des tonnages à écart considérable respectivement 120 000 et 100 000 tonnes par an soit respectivement 41 et 33t/ha. L'origine d'un tel différentiel s'explique aisément au regard des observations faites sur le terrain. La PHP est une filiale d'une grosse multinationale. De ce fait, elle bénéficie de l'expertise de cette dernière en matière de gestion des espaces, des techniques culturales, de gestion de toute la chaîne de production (production au champ, qualité, conditionnement et suivi) et de gestion de la main- d'oeuvre directe. Contrairement à la CDC/TBP qui, bien qu'elle soit un projet entièrement géré par Del Monte ne bénéficie que d'un appui technique (application des techniques culturales, service qualité, conditionnement et suivi) apporté par ce dernier. Ces paramètres sont déterminants quant aux tonnages produits au bout de la chaîne de production. La stratégie de la filière actualisée et arrêtée en 2010 par le Gouvernement, le Cabinet FOCARFE Consult et la participation active des acteurs de la filière, nous aide encore mieux dans la compréhension dudit différentiel en sa page 14 lorsqu'elle évoque par exemple la nécessité pour la force de travail de se former. Cette force de travail fait l'objet d'un suivi méticuleux à PHP pendant qu'il fait gravement défaut à CDC/TBP. En effet, après examen de l'existant des plantations au moment de la rédaction du document de Stratégie et en fonction des paramètres de compétitivité10(*) pris en compte au sein de la filière, des 5 axes de stratégie retenus, nous avons pris en considération relativement à l'objet de notre thème les points 1 et 4 inhérents à la gestion de la main- d'oeuvre directe : la réduction des coûts et l'amélioration de la production (rendements de 50 t/ha, exportation de 500.000 t/an, baisse des coûts de production de 108 XAF/kg) et l'amélioration des conditions sociales des travailleurs et des conditions environnementales de production.

Ces deux axes inhérents à la gestion de la main- d'oeuvre directe trouvent leur origine dans le constat fait par les producteurs au long du suivi de l'évolution de la filière et au regard des manquements relevés à l'exécution de la Stratégie élaborée en 1999 par le Cabinet JEXCO. Entre autres manquements figurent un bas niveau de formation et de productivité. Ils s'accordent donc quant à la nécessité de l'éradiquer par une "politique à la fois dynamique et patiente de formation et la nécessité de mettre en place des opérations qui correspondent à l'amélioration des gestes au champ". Les différents cas pratiques retenues nous permettront plus loin d'avoir une idée assez précise de cette gestion ainsi que des mesures propres à l'améliorer.

SPM par contre ne bénéficie pas des atouts rattachés aux deux premières structures sus-mentionnées. Exploitation agricole plus jeune, elle cherche encore ses voies. Pour autant, elle ne démérite pas dans la mesure où même avec ses 800 hectares de surfaces plantées, elle a réussi à faire 45t/ha en 2010 un peu plus que CDC/TBP avec ses 3 000 ha environ. Cette performance peut s'expliquer par exemple par la politique de revalorisation salariale lancée par la DRH courant 2008 (mars). Nous y reviendrons plus loin. Cependant, ce tonnage ne saurait voiler la réalité du terrain qui indique une impérieuse nécessité de mettre en place des politiques concrètes de gestion de la main- d'oeuvre en termes de formation et d'organisation des équipes de travail.

Les acteurs directs présentent des spécificités propres à leurs environnements respectifs, lesquels ont un impact significatif sur la productivité de la main- d'oeuvre directe et donc sur les tonnages produits. Par ailleurs ces producteurs entretiennent des relations avec les autres acteurs (indirects) conformément à la description de leurs rôles au sein de la filière qui en sera faite. Quels sont- ils et quel est leur impact au sein de la filière ?

* 5 Retrouver en annexe III la description brève de la filière entre 1999 et 2009 (extrait du Document de Stratégie actualisée de la filière bananière camerounaise pour une amélioration de sa compétitivité 2010-2019)

* 6 Compagnie de transport reefer

* 7 Société Nationale d'Investissements

* 8 Industrialization Funds for Developing Countries

* 9 Banque Européenne d'Investissements

* 10 P.14 du Document de Stratégie actualisée de la filière bananière camerounaise pour une amélioration de sa compétitivité (2010-2019)

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein