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Fondamentaux du taux de change réel et mésalignements du franc CFA dans l'UEMOA

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par Kwami Ossadzifo WONYRA
Université de Lomé Togo - Master en économie internationale 2012
  

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(i) Estimer la relation de long terme entre le taux de change réel d'équilibre du franc CFA dans l'UEMOA et ses fondamentaux.

(ii) Déterminer les déséquilibres du TCRE des pays de l'UEMOA.

Pour répondre aux questions fondamentales posées et atteindre les objectifs fixés, notre document de recherche sera présenté en trois chapitres. Le premier, présente la politique de change dans l'UEMOA, le deuxième aborde la théorie du taux de change ; et le troisième porte sur l'analyse économétrique de la relation entre le taux de change réel du franc CFA et ses fondamentaux puis expose les résultats et interprétations suivis des implications de politique économique.

Chapitre 1 : Politique de change dans l'UEMOA

Ce premier chapitre permet d'abord de présenter l'historique du franc depuis son instauration, ensuite, d'expliquer et d'analyser le mécanisme de fonctionnement de la politique de change dans l'UEMOA, dont la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) en a la charge. En fin, un accent particulier sur l'avènement de la dévaluation de 1994.

I. Historique du franc CFA

Créé initialement en 1939, juste avant la Seconde Guerre mondiale, le franc CFA a officiellement vu le jour 26  décembre  1945, jour où la France ratifie les accords de Bretton Wood et procède à sa première déclaration de parité au Fonds monétaire international (FMI). Le franc CFA signifiait alors « franc des Colonies Françaises d'Afrique » et était émis par la caisse centrale de la France d'outre-mer.

Il avait pour objectif de restaurer l'autorité monétaire française dans ces territoires qui ont été isolés de la métropole durant la seconde guerre mondiale, et qui ont souffert de la raréfaction des échanges, et ont dû parfois créer des émissions locales appuyées sur d'autres devises que le franc français (par exemple le dollar US), voire accepter des émissions fantaisistes par les troupes armées, ou accepter la monnaie des occupants, comme ce fut le cas pour les protectorats et territoires français en Asie, alors que ces territoires, et les institutions financières locales publiques et privées, doivent gérer leurs dettes extérieures à la fin du conflit mondial ?

La règle du jeu monétaire est simple : dans tous les pays membres circuleront désormais des billets de nom et des graphismes différents mais de valeur respective fixe. Un franc CFA ou comoriens vaudra donc partout et toujours 2 centimes français. Les initiales CFA signifiaient à cette époque « Communauté Financière Africaine » pour les sept États de l'Ouest et la « Coopération Financière de l'Afrique Centrale » pour les six autres pays. Le franc CFA jouit de la « libre convertibilité » rendant l'échange constamment possible à ce cours entre toutes les monnaies.

Cette « libre convertibilité » devient une arme à double tranchant, car imprimer du franc CFA équivaut à créer du franc français. La Banque de France aura donc pour tâche de surveiller au plus près les politiques monétaires des trois banques centrales africaines et comorienne. Cette prééminence passe par l'engagement de la Banque de France de fournir en cas de besoin des devises aux trois banques centrales si celles-ci épuisent leurs réserves ; en fait elle s'engage à combler les trous. Pour mieux exercer son contrôle, la Banque de France fait centraliser les réserves de change auprès du Trésor français qui détient donc un « compte d'opération » au nom de chacune des banques centrales. Ces comptes pouvant être débiteurs ou créditeurs, ils génèrent des mouvements d'intérêts.

Pendant longtemps, les soldes ont toujours été à peu près équilibrés, aujourd'hui ce compte est largement excédentaire, le système ne coûtait pas beaucoup de devises à la France, d'autant plus qu'elle n'intervenait qu'en dernier recours. Les banques centrales devaient d'abord inciter les pays endettés de la zone à négocier en priorité des délais de paiements supplémentaires à leurs créanciers étrangers avant de demander de bénéficier de la couverture du parapluie monétaire français.

En 1958, le franc CFA devient « franc de la Communauté Française d'Afrique ».

Avec les indépendances, les divergences idéologiques ont poussé des pays comme le Mali et le Madagascar à quitter cette union avant que le Mali n'y revienne en 1984 suite à des difficultés financières. Cette expérience, finalement, servit à renforcer la cohésion des pays membres, ceux-ci ayant vu que la liberté monétaire pouvait surtout être la « liberté de faire faillite ».

Un autre débat, tournait autour des conséquences des fluctuations du franc français, car la valeur du franc CFA dépendait longtemps des impératifs des relations économiques et financières entre la France et l'Allemagne plutôt que de la réalité et des besoins des pays membres de la zone franc. Quand le franc français était dévalué, toutes les autres grandes monnaies devenaient plus chères, leurs produits plus onéreux et leurs dettes en dollars toujours plus importantes. Par contre, les exportations des pays de la zone franc devenaient plus compétitives, mais comme ces exportations ne concernaient en général que des produits agricoles de base (banane, café, coton, bois...) dont la demande n'est pas élastique, l'avantage s'avérait relativement faible, excepté pour la France qui voyait ses produits industriels acquérir un avantage concurrentiel dans la zone franc, d'où la notion de chasse gardée. La Guinée équatoriale et la Guinée-Bissau ont respectivement intégré le système en 1985 et en 1997. Soulignons qu'en septembre 1993, la « libre convertibilité » fut abolie.

Aujourd'hui, l'appellation franc CFA signifie franc de la Communauté Financière d'Afrique pour les pays membres de l' UEMOA, et franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale pour les pays membres de la CEMAC. En récapitulatif, nous notons les évènements suivants relatifs au franc CFA :

ü Création du franc CFA : 26  décembre  1945, 1 F CFA = 1,70 FF,

ü Dévaluation du franc français (FF) : 17  octobre  1948, 1 F CFA = 2,00 FF,

ü Instauration du nouveau franc français (FF) : 27  décembre  1958, 1 F CFA = 0,02 FF,

ü Dévaluation de 50 % du franc CFA : 11  janvier  1994, 1 F CFA = 0,01 FF,

ü Arrimage du franc CFA à l' euro : 1er janvier 1999, 1 euro = 655,957 F CFA.

L'instauration du franc CFA comme monnaie des colonies françaises d'Afrique par la France a subit nombre d'événements dont la dernière en date est le passage du franc français à l'euro et donc un arrimage du franc CFA à l'euro.

Nonobstant cette historicité de l'arrimage du franc CFA au franc français, il convient de mettre un accent sur les fondements de la politique de change dans l'UEMOA.

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