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Problématique de la gratuité de l'école: cas de la circonscription scolaire d'Akpro-Missérété au Bénin

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par Arnaud DANGBENON
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Maà®trise option développement communautaire 2010
  

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1.2.3 Instabilité institutionnelle

Les changements successifs des objectifs de l'éducation béninoise se reflètent dans l'évolution de la structure de gestion de ce secteur. Pendant les 15 premières années de l'indépendance, le système éducatif était géré par le ministère de l'Éducation nationale, de la culture, de la jeunesse et des sports. Mais depuis la réforme de l'école nouvelle en 1975, l'administration du secteur a connu plusieurs mutations dans sa dénomination, ses missions, ses attributions et ses structures. De nouveaux changements politiques intervenus en 2001 placent l'éducation sous la tutelle de quatre ministères : (i) le Ministère des Enseignements Primaire et Secondaire (MEPS) s'occupe aussi de l'enseignement maternel qui n'est pas explicitement mentionné dans la dénomination du ministère, (ii) le Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (METFP) a en charge l'éducation formelle (les établissements d'enseignement technique et de formation professionnelle) et l'éducation non formelle (les apprentissages), (iii) le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS) dont relèvent les universités et tous les établissements d'enseignement supérieur (les Instituts Universitaires de Technologie et les établissements de formation au BTS et autres formations professionnelles) et (iv) le Ministère de la Culture, de l'Artisanat et du Tourisme (MCAT) définit et gère la politique culturelle du Bénin. Il s'occupe également de l'alphabétisation et de l'éducation des adultes. En avril 2006, le Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (METFP) et le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS) ont été fusionnés en un seul ministère, le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Formation Professionnelle (MESFP). Mais en 2008, l'éducation a été à nouveau confiée à trois ministères : le ministère des Enseignements Primaires, de l'Alphabétisation et des Langues Nationales, le ministère de l'Enseignement Secondaire, et de la Formation Technique et Professionnelle (MESFTP) et le ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS).

1.2.4 Gestion décentralisée du système éducatif

Le processus de décentralisation de la gestion administrative de l'État entamé en 1999 n'a pas encore été traduit de façon satisfaisante par une décentralisation dans la fourniture des services publics de l'éducation. En principe, il existe des structures départementales et communales qui traduisent la décentralisation formelle de l'éducation, surtout au niveau primaire. De même, la loi confère aux maires un certain nombre de prérogatives dans le domaine de la construction et du recrutement des enseignants. Mais l'élaboration des programmes et politiques éducatives béninoises relèvent toujours du domaine de l'administration centrale. Plus concrètement, l'État à travers l'administration centrale, en plus de son rôle dans la politique éducative continue de jouer un grand rôle dans l'estimation de l'offre éducative et la prévision de sa satisfaction : la création, l'extension et la fermeture des écoles, le recrutement des enseignants et l'encadrement de ces derniers sont de la responsabilité de l'État.

Les textes qui régissent la décentralisation de l'éducation ne permettent pas aux communes de jouer pleinement leur rôle parce que l'élaboration des programmes et politiques éducatives béninoises relèvent toujours de l'administration centrale. Mais les handicaps de ces insuffisances sont très peu visibles pour le moment. Seuls les handicaps liés au non transfert des ressources sont régulièrement critiqués notamment par les dirigeants de Circonscriptions Scolaires (CS). Ces derniers considèrent que la proportion du budget qui leur est allouée est souvent insuffisante. Il est donc important que chaque niveau joue son rôle et qu'il y ait un dialogue entre le niveau central et le niveau décentralisé. La connaissance et la maitrise des textes qui régissent la décentralisation de l'éducation par les parties en présence devraient faciliter le partage des rôles. La population locale participe peu à l'élaboration des stratégies de planification et de budgétisation sauf certaines associations et ONG. Le niveau local intervient très peu dans le contrôle des activités du système éducatif. Il reste beaucoup à faire pour que le niveau local puisse jouer efficacement le rôle qui est le sien dans le système éducatif. Aussi, est-il important, voire indispensable de régler les problèmes de transferts de

compétences et de ressources au niveau local. Ce transfert doit s'accompagner d'une responsabilité des acteurs du niveau local qui doivent pouvoir mettre en place un système

de compte rendu. Le fait que tout investissement dans l'éducation est souvent considéré comme un thème attractif de campagne électoraliste et de promotion politique par les responsables politiques au niveau central constitue un autre frein à la gestion décentralisée du secteur. Par exemple, c'est en principe à la commune qu'il revient de prendre en charge la construction, la réhabilitation et l'entretien des écoles primaires et des établissements d'enseignement secondaire du niveau communal. Mais dans ce domaine les autorités centrales interviennent très régulièrement de façon directe dans les constructions d'école sans passer par les maires et autres autorités communales. Pour rendre la décentralisation plus effective, il est important d'impliquer davantage les administrés au niveau local dans l'utilisation rationnelle des fonds affectés par le niveau central et/ou le niveau local au développement de l'éducation. A cet effet, le ministère de l'éducation devrait associer plus étroitement les acteurs locaux dans la formulation des politiques éducatives.

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