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Le déni de grossesse: revue de littérature ; essai de réflexion sur la prise en charge de patientes en déni.

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par Laure SAINTE-ROSE FANCHINE
Université de Nice Sophia Antipolis IAE - Diplôme d'état de sage-femme 2012
  

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1.2.3 Troisième Trimestre : « l'image des corps séparés »

Dans ses derniers ouvrages, S. Marinopoulos met en scène un être à part, la dyade mèrenfant, hybride né d'une symbiose dont neuf mois de grossesse ont permis

Université Nice Sophia Antipolis - École de Sages-femmes de Nice page 14/89

l'existence. Or le troisième trimestre, en abordant la question de la naissance, pose celle d'une séparation. Les mères savent, comprennent cet acte inéluctable et nécessaire, et elles expriment sans peine leurs craintes quant à cet évènement, inconnu et pourtant évoqué partout, porteur de douleur et d'efforts. Mais il est une autre angoisse, inavouable et inavouée qui les taraude : celle de perdre l'enfant, d'en être privée, de se retrouver seules et tel un corps à l'abandon, après des semaines de vie commune l'un dans l'autre. La « petite mort » de la dyade mèrenfant nécessite préparation, car elle n'est pas sans renvoyer à la propre expérience des mères, à l'angoisse archaïque de séparation que tout être humain a un jour dû traverser pour vivre et s'épanouir.

Ce travail mental que doit exécuter toute mère en vue de la séparation, s'orchestre simultanément à deux niveaux :

Tout d'abord, le processus se réalise dans l'intime des mères, confrontées dans les derniers mois à la différence de rythmes et de besoins biologiques entre elles et leur futur enfant : elles ne sont pas rares à formuler leur étonnement, parfois leur exaspération à sentir le foetus bouger quand elles cherchent le calme et le repos. Qu'elles le remarquent est un pas vers un véritable « défusionnement », progressif et nécessaire : l'enfant, comme s'il clamait déjà son indépendance, apparaît dans un statut d'être différent. [22]

De même, les cours de préparation à la naissance et à la parentalité renforcent cette prise de conscience, mettant en images la séparation tant redoutée par la démonstration d'une scène de naissance, mannequins ou dessins à l'appui. Par la discussion et ses questionnements, la mère met en mots l'image des corps séparés, confirmant ainsi son propre vécu intime de cette individualisation de l'enfant. Selon le psychanalyste Paul-Claude Racamier cité par C. Grangirard [13], la femme enceinte n'accède pleinement à son statut de mère qu'en acceptant cette séparation, et elle l'anticipe en imaginant la relation future avec son enfant. En se basant sur son vécu, elle choisit de reproduire certains aspects de sa relation avec sa propre mère, ou au contraire de se détacher de ces expériences.

De la qualité des images de séparation ainsi élaborées, dépendraient en partie les humeurs de la jeune accouchée. En cas d'altération de la représentation des corps séparés en fin de grossesse, le retour à l'équilibre serait plus difficile après la naissance.

Université Nice Sophia Antipolis - École de Sages-femmes de Nice page 15/89

Les femmes en post-partum présentent différents degrés « d'être », allant du sentiment d'unité et d'apaisement à un état de choc, de morcellement de son être pour lequel la séparation était une image irreprésentable. Ces états de décompensation sont parfois interprétés de manière hâtive comme le baby-blues, mais ces patientes témoignant d'un sentiment de morcellement nécessitent un soin psychique immédiat et rapproché. [22]

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote